Ce que révèle le meurtre de Stéphanie par son compagnon kosovar à Hayange

poignard

Dans un pays jadis appelé France, mai était le mois des retrouvailles sociales, de la renaissance ; célébration du jaillissement de la vie, porteuse de joies et d’espoir ; rituels ancestraux, christianisés, fêtes du « mai » sauvées du paganisme, au rythme des danses, des chants et des bouquets de fleurs.

Dans un pays appelé République française, le 23 mai dernier, dans la nuit de dimanche à lundi, un homme a sauvagement poignardé sa compagne en pleine rue, à Hayange, en Moselle. 43e « féminicide ». Drame conjugal supplémentaire et inévitable ?

La « bonne presse », qui nous aide à penser le bien, unanime, s’est empressée de décrire le présumé coupable : « Un homme de 23 ans, de nationalité serbe, est soupçonné du meurtre », nous dit Le Monde. Ce que confirme L’Obs. Mais aussi Libération. Si tout le monde le dit ! Peut-on faire confiance à un Serbe ? Les 130.000 soldats inconnus, français et allemands, rassemblés dans l’ossuaire de Douaumont nous diraient peut-être que non ! Un Serbe... Enfin, pas très orthodoxe, cette affaire !

Et d’une rare violence meurtrière, glaçante, évocatrice du meurtre perpétré voici peu à Mérignac : selon deux témoins, la victime, déjà ensanglantée, vient vers eux. Elle a cherché en vain à se réfugier au commissariat, tout proche. Il était fermé ! Son concubin la rattrape, la poignarde à nouveau dans le cou, puis la jette dans une poubelle, menaçant ceux qui veulent s’interposer : « Laissez-la crever sinon je vous crève vous, elle mérite que ça. » On relèvera sur sa dépouille une douzaine de blessures, dont plusieurs à la gorge, nous dit Fabien Engelmann, maire RN d’Hayange, ulcéré . Le suspect s’est ensuite enfui et ne sera repris que le lendemain, chez un couple de sa connaissance.

Encore une fois, les Serbes ont bon dos ; auxquels la « bonne presse » fait endosser la paternité légale du suspect. Et pourquoi pas celle du crime ? Par hérésie idéologique, les États-Unis et leurs supplétifs de l’OTAN ont dépouillé les Serbes du berceau Kosovo, leur Alsace-Lorraine. Au nom de la pernicieuse loi du nombre, ils l’ont livré aux mafias albanaises. On y pratique encore la loi du « Kanun », la vendetta sur plusieurs générations : le crime d’honneur. Et parfois l’assassinat des femmes qu’on juge s’être déshonorées, révèle l’anthropologue Alex Standish. À Hayange, tout serait parti d’un simple « soupçon d’infidélité », affirme le procureur en charge du dossier… Oui, glaçant !

Alors, ce mercredi 27 mai, dans « L’Heure des pros », Gilles-William Goldnadel explique : « On veut réduire cette affaire à un drame conjugal. Et en voulant le réduire, ça veut dire qu’on veut occulter tout le reste. Les faits bruts, c’est que c’est un réfugié kosovar, récidiviste, qui aurait dû être en prison, qui a tué. Tout le reste, c’est de la littérature. » Et de relever « deux impuissances d’État qui se conjuguent » : le traitement défaillant de l’immigration et la maltraitance faite à la Justice.

Outre un probable dysfonctionnement judiciaire, cette nouvelle tragédie au sein d’un couple de culture mixte ne révèle-t-elle pas aussi d’autres écueils ?

Pierre Arette
Pierre Arette
DEA d'histoire à l'Université de Pau, cultivateur dans les Pyrénées atlantiques

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