Bordeaux : le Planning familial, largement subventionné, peut-il considérer nos élus comme des parias ?

Le 2 mars dernier, le ministre délégué à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Lonvis-Rome, s’est rendu en Gironde pour apporter son soutien à l’association du Planning  familial dont les locaux avaient été vandalisés. Selon la tradition républicaine, lors d’un déplacement ministériel, les députés du secteur avaient été invités par la préfecture. Les responsables locaux de l’association ont refusé la venue de Mme Edwige Diaz au motif qu’elle était une élue du Rassemblement national, « parti d’extrême droite prônant la haine et la régression des droits humains ». Rien de moins !

De la part du Planning familial, qui semble surtout préoccupé de la diffusion de la théorie du genre, de la banalisation de l’avortement et de la déconstruction familiale, cela n’est guère surprenant. Il convient, toutefois, de rappeler que les députés, quels qu’ils soient, sont supposés représenter l’ensemble de la nation. Dès lors, il est pour le moins surprenant qu’une association qui bénéficie d’abondantes subventions publiques nationales et locales se permette de « discriminer » une élue de la nation appartenant à un parti parfaitement légal et dont la candidate a obtenu 41 % des voix au second tour de l élection présidentielle, ralliant ainsi sur son nom plus de treize millions d’électeurs. Et je me permets de souligner ce fait avec d’autant plus de liberté que je ne suis pas membre du Rassemblement national.

L’assertion du Planning familial est, en fait, parfaitement gratuite et diffamatoire. Pas de surprise, toutefois, car la gauche d’inspiration marxiste, après la faillite totale des systèmes fondés sur son idéologie, n’a plus rien à dire ni offrir, mais elle a un besoin pathétique d’évoquer une menace « fasciste » aussi illusoire que fantasmée. Remarquons que le Rassemblement national n’a jamais fait référence à la moindre idéologie mortifère, ce qui n’est pas le cas d’autres formations qui ont pignon sur rue. La France est, ainsi, cet étrange pays où le fait qu’un parti se proclame encore communiste ne pose aucun problème. Les partis communistes, partout dans le monde, ont fait périr plus de cent millions d’êtres humains au XX^e siècle. Une bagatelle, sans doute. Aujourd’hui encore, la Chine, le Vietnam, le Laos, la Corée du Nord et Cuba vivent sous des régimes communistes totalitaires et sous l’arbitraire d’un parti unique. Nos communistes locaux arborent en insigne une petite étoile rouge. La même que celle des casquettes des milices de Pol Pot, de Lénine, de Trotski, de Mao ou de Staline. La même que celle des affidés de Xi Jinping ou de Kim Jong-un. Nos bonnes consciences « intellectuelles » ou journalistiques ne s’en émeuvent guère ; il est vrai que Pol Pot était un pur produit de l’Université française.

La chance du Parti communiste français est de ne s’être pas saisi du pouvoir. La malchance pour le monde est qu’il n’y ait pas eu de procès de Nuremberg des crimes communistes. Michel Onfray considère que le communisme est une forme de fascisme. En fait, le communisme comme le national-socialisme et le fascisme italien sont les formes d’un même phénomène politique : le totalitarisme. Système mis en œuvre historiquement pour la première fois avec Robespierre et son système de Terreur institutionnalisée. L’étrange complaisance française à l’égard du communisme, plus que l’entrée tardive en résistance du PCF, vient sans doute de là, car condamner les révolutions communistes reviendrait, d’une certaine façon, à condamner le mythe fondateur de la Révolution française. Chacun connaît l’image célèbre du pavillon de l’Allemagne nazie faisant face à celui de l’Union soviétique lors de l’Exposition universelle de 1937. L’avers et l’envers d’une même médaille.

Le communiqué du Planning familial de Gironde relève à la fois du militantisme primaire et de l’indécence. Car les professionnels de « l’antifascisme » seraient, en fait, bien en peine de présenter des faits précis et concrets prouvant que le RN est d’inspiration fasciste. Qui oserait affirmer que les résultats de l’absence de politique migratoire sont exemplaires ? Qui oserait affirmer que le suivisme européen a eu des conséquences universellement bénéfiques, par exemple pour ce qui concerne le marché européen de l’énergie ? Qui pourrait prétendre que le laxisme ou les dysfonctionnements de la Justice ont réduit la délinquance ? Et que l’alignement sur la politique des États-Unis a fait croître l’influence de la France et de l’Europe dans le monde ?

En réalité, il est très préoccupant qu’une partie du monde politique, du monde journalistique, du monde syndical ou du monde universitaire trouve naturel d’organiser la discrimination de personnes élues au terme d’un processus démocratique. Personne n’est obligé de partager les options du RN en matière politique, économique ou sociale, mais il est dangereux pour la démocratie de créer une forme d’apartheid politique au nom duquel certains élus seraient une forme de « sous-élus », de parias de la République. L’esprit des procès politique n’est pas loin !

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