Au Salon de l’agriculture : Bardella, l’enfant de la Seine-Saint-Denis, séduit les paysans
« C’est sûr que c’est pas la Seine-Saint-Denis. Mais cette France oubliée, méprisée des politiques publiques, je pense qu’elle est à la même en banlieue et à la campagne », nous confie le natif du 93 entre deux stalles d’ovins.
Jordan Bardella fend la foule à grandes enjambées, suivi de ses gardes du corps et d'une poignée de députés - une forme de délégation. Ce vendredi, le jeune président du Rassemblement national démarre un marathon de 48 heures au Salon de l’agriculture. « On va nous accuser de chiraquisation », sourit un membre de son entourage... Bardella n'a pas l'air impressionné. Il apparaît tout sourire et détendu, n’hésitant pas à plaisanter avec son entourage. Alors que des lycéens le soumettent à un quizz sur les races de vaches, il lance devant une Blonde d’Aquitaire : « Edwige, où es-tu ? », faisant mine de chercher la blonde députée de Gironde Edwige Diaz, ce qui provoque l’hilarité de son entourage. « Il est vraiment très fort », souffle, admiratif, le directeur général du Rassemblement national Gilles Pennelle au député de l’Yonne Julien Odoul. Il est vrai que Bardella n’hésite pas à disserter avec les agriculteurs sur les normes européennes, la concurrence déloyale et l’effondrement de l’agriculture française. « On sort d’un quinquennat perdu pour l’agriculture française », nous confie le président du RN. Et de pourfendre « le refus du patriotisme économique et de l’abrogation des droits de transmissions […] : on est donc là pour soutenir ceux qui nous nourrissent, envers et contre tout ».
A quelques dizaines de mètres, c’est la présidente @iledefrance et ancienne candidate à l’élection présidentielle @vpecresse qui déambule dans le Salon. pic.twitter.com/83tnvp5Z2q
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) March 3, 2023
En vérité, l’enfant de la Seine-Saint-Denis vivant à Paris ne connaît le monde rural que par le biais politique. Mais la France des campagnes a pour lui les yeux de Chimène : « C’est l’un des seuls hommes politiques qui est pour les agriculteurs, s’enthousiasme Clément. On ne le voit pas qu’au Salon. » Ce fils d’agriculteur, âgé de 19 ans, repart tout sourire avec son selfie. Il faut dire que le Salon de l’agriculture est au RN ce qu’un cortège de grève est à La France insoumise : un élément familier mais, paradoxalement, peu rentable dans les urnes. Si les députés du Rassemblement national ont été élus dans des territoires en grande partie ruraux, les agriculteurs ont massivement voté pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen lors des dernières présidentielles. « Jordan comprend leurs difficultés et a des propositions qui répondent à leurs souffrances », affirme le député de l’Yonne Julien Odoul, qui rappelle que, pour le RN, « le Salon de l’agriculture, ce n’est pas seulement deux jours à Paris, c’est dans les territoires et c’est toute l’année ». Mais comment convaincre cet électorat de se tourner vers le RN ? En évoquant l’Europe. L'Europe « qui impose trop de normes » et surtout qui a forcé la France à renoncer à l’emploi de certains pesticides. « Cette interdiction ne frappe pas d’autres pays qui imposent de fait une concurrence déloyale à nos agriculteur », martèle Bardella.
Ce n’est pas un hasard si une dizaine de journalistes le suivent pas à pas. Parmi eux, peu de spécialistes du monde agricole, plutôt des journalistes spécialistes de la politique et de la droite venus l’interroger sur un sujet très éloigné des problématiques des campagnes : la une de L'Incorrect où le responsable Jeunes du RN Pierre-Romain Thionnet s’affiche avec Stanislas Rigault (GZ) et Guilhem Carayon (LR) dans le cadre d’un débat qui montre de nombreux points de convergence, quelques jours seulement après la divergence opposant Marine Le Pen et Jordan Bardella sur l’Ukraine. Cette micro-polémique fait soupirer l’intéressé. « Regardez ce Salon et allez demander aux exposants ce qu’ils pensent de la une de L’Incorrect », ironise Gilles Pennelle. L’union des droites n’est plus un débat, au RN. Néanmoins, Bardella réaffirme son ambition d’attirer tous les « patriotes sincères, qu’ils viennent de LR ou qu'ils aient voté pour Éric Zemmour ». Il n’est donc pour Bardella plus question d’union des droites mais « d’union adroite », pour reprendre les propos de Pierre-Romain Thionnet.
Un jeune agriculteur du Cher vient discuter avec le jeune président du RN : « Droite et gauche ont détruit l’agriculture pendant trente ans. Alors, on va passer à autre chose », lance le jeune homme en montrant Bardella du menton. Le discours du RN sur la souveraineté porte-t-il ses fruits ? Après une journée à échanger avec des petits exploitants ou des grands syndicats, la conclusion s'impose : « Ils sont tous unanimes sur la situation catastrophique de l’agriculture », résume Bardella. Reste à les convaincre de rejoindre les électeurs RN.
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Marc Eynaud
Journaliste à BV
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L'intervention média
20 commentaires
Le bon sens soutiendra -t-il Bardella ? Combien votent à l’opposé de ce qu’ils déclarent haut et fort ? Tiens … par exemple Mélenchon, il était contre Macron, il a appelé à voter pour Macron et maintenant. est à nouveau contre Macron. Une véritable éolienne politique. il brasse du vent.
L’effondrement de l’agriculture le RN y participe en soutenant l’Ukraine et en étant pour les sanctions contre la Russie. Le RN veut rester dans l’UE et l’OTAN donc continuer la politique de Macron. La France a besoin d’un président qui redonne au pays toute son autonomie.
Je n’aurai pas dit mieux. Parfait !
Il sera meilleur candidat que Marine dans 4 ans .
Jordan est très à l’aise que ce soit au salon de l’agriculture comme dans les médias , je dirais qu’il est sur un nuage . Sauf que ceux ci commencent à assombrir ce bel horizon, que ce soit sur la question de l’Ukraine ou de l’UE . On ne peut créer une majorité patriote souverainiste ou même nationale si on ne prend pas en compte certains paramètres dont certains politiques comme Zemmour ou Philippot se sont fait les spécialistes. Que ce soit la sortie de l’UE ou l’identité et les mesures à prendre pour que les générations futures aient toujours la vision paisible et rassurante de l’église au milieu du village et non pas celle d’une mosquée salafiste ! Comment peut on faire comprendre à la population que nous sommes en possibilité de faire une guerre pour l’Ukraine sous contrôle US alors que nous sommes incapable de régler nos problèmes dans les banlieues du trafic de drogue, du communautarisme, et du radicalisme religieux ?
Il faut bien savoir que l’Ukraine et ses immenses plaines vont être consacrées à terme à concurrencer directement nos agriculteur , enfin ceux qui ne jouent pas la carte du mondialisme mortifère ! Les fonds d’investissements US possèdent les deux tiers des terres Ukrainiennes .
N’est ce pas une guerre des mondialistes contre les peuples qui ne dit pas son nom ?
Tout-à-fait d’accord. A vouloir faire cavalier seul, le RN prend de gros risques en affectant d’ignorer Zemmour, Dupont-Aignan ou Philippot, renforçant ainsi les macrono-centro-socialo-LRistes soumis à l’Europe mondialiste en guerre effectivement contre la France qui ne veut pas mourir.
Bien vu sur l’Ukraine ! Les media ne nous disent pas tout. Il est temps que les vérités éclatent et de dénoncer les vraies raisons de cette guerre.
Macron est allé en Afrique parler d’agriculture a mettre en place avec son homologue Africain mais ne fait rien en France vis a vis des normes de ventegen
Qu’il s’occupe des paysans, c’est très bien car ils en ont bien besoin face aux ayatollahs écolo-macronesques, nous aussi d’ailleurs, mais en matière de politique étrangère il ne semble pas connaître grand chose, en particulier concernant l’Ukraine et la Russie. A ce sujet, pour acquérir quelques connaissances plus véridiques et moins américano-otanesques, il ferait bien de lire le livre de Xavier Moreau, « Ukraine, pourquoi la France s’est trompée » aux éditions du Rocher.
Le meilleur candidat aux présidentielles 2027 pour le RN.
Un peu jeune ….disons un bon ministre .
Amusant tout de même, ce commentaire un peu aigre d’un journaliste « de droite », dès qu’il s’agit du Rassemblement national.
Très bien vu .
Le RN a plus à coeur de défendre notre agriculture que les élus de la macronie. Macron est un ardent de cette UE qui met à mal nos agriculteurs en adoptant des mesures de plus en plus contraignantes , ce qui n’empêche que nous importons des produits cultivés avec des normes bien moins contraignantes. l’UE n’est pas favorable aux petites exploitations . quant à J Bardella , il se révèle de plu en plus être un homme politique qui a un brillant avenir politique. Voilà qui nous change de ces » zélites » qui savent Tout sur Tout, et dont on voit chaque jour que leurs brillantes idées nous ont conduit à un déclassement sur la scène économique internationale .
Renvoyer gauche et droite dos à dos sur le sujet de l’agriculture est très injuste. Qui conclue des accords avec les écologistes et fait aboutir des mesures ingérables par le monde agricole face à la concurrence internationale ?
Allez demander, en région Auvergne-Rhône_Alpes, si les agriculteurs ne voient pas la différence entre Laurent Wauquiez et la gauche …
Depuis l’après guerre et jusqu’à nos jours Communistes, Socialistes, Centristes et syndicats gauchistes ont eu la part belle dans nos campagnes, peut être qu’enfin les derniers agriculteurs vont oser franchir le Rubicon, mais le mal est fait profond avec cette Europe qui favorise les géants de l’agro-alimentaire, cette Europe des copains .
Pécresse au salon de l’agriculture… vraiment pas son élément ni son monde …. ça doit lui demander un effort surhumain de voir tous ces ruraux et de sentir l’odeur de tous ces animaux…
Reste surtout à les convaincre de ne plus voter macron .Mais le RN au pouvoir tiendra t’il ses promesses quand on voit que Marine Le Pen ne s’oppose pas beaucoup aux décisions prises par l’UE . Peut on lui accorder notre confiance dans ce cas ….
Il n’est pas utile de s’opposer systématiquement aux décisions de l’EU, le RN devrait le comprendre lui qui en est victime…
Vous avez raison Marine Lepen continuera à se soumettre à l’UE. Elle ne pense qu’à s’asseoir dans le fauteuil de président.