[ANIMAUX] À Springfield, les migrants mangent-ils les animaux de compagnie ?

© Compte X @BethMarie_007
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Lors du débat face à Kamala Harris, Donald l’a affirmé : « À Springfield, ils [les migrants haïtiens] mangent des chiens, ils mangent des chats. Ils mangent les animaux de compagnie des habitants. » Une affirmation qui a été accueillie par les rires moqueurs de Kamala Harris et que la presse, dans son ensemble, qualifie de « mensongère ». Mais que se passe-t-il donc à Springfield, ville moyenne à l’ouest de Columbus, dans l’Ohio ?

Cela fait quelque temps, déjà, que la rumeur traîne. Les migrants voleraient des canards dans les parcs publics, des chiens et des chats chez les gens, pour les manger. En la relayant, Donald Trump, son colistier J.D. Vance et Elon Musk lui ont donné une énorme publicité. Cela a fait naître, grâce à l’intelligence artificielle, toutes sortes d’images où l’on voit Trump, façon héros de cinéma, sauver des oies et des chats ou un canard. Rappelons qu’en 2019, Trump a durci la loi punissant les actes de cruauté envers les animaux, devenus un crime fédéral passible d’une sanction pouvant aller jusqu’à 7 ans de prison.

J.D. Vance se base sur de nombreuses déclarations d’habitants de Springfield qui lui sont parvenues, dit-il, signalant des enlèvements d’animaux commis par des migrants haïtiens. Il reste prudent et reconnaît la possibilité « que toutes ces rumeurs se révèlent fausses ». Des rumeurs que les autorités de Springfield, de leur côté, ont fermement démenties. Du coup, Musk, Trump et Vance sont accusés de relayer une « fake news ». Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, John Kirby, a qualifié les commentaires de Vance de « théorie du complot… fondée sur une base raciste ».

Une submersion migratoire des plus légales

Cette histoire d’animaux rôtis ou en chair à pâté cache d’autres réalités. Springfield compte près de 60.000 habitants. Or, ces dernières années, 15 à 20.000 migrants haïtiens s’y sont installés - 12.000 à 15.000, selon la mairie. La ville prend soin de préciser qu’ils sont là en toute légalité (dans les faits, grâce à une légalisation massive de Kamala Harris via le Temporary Protected Status). Les médias disent même que, par leur activité, ils réveillent une ville qui végétait ! En vérité, quelle ville absorberait sans broncher un brutal accroissement équivalent à un tiers de ses habitants ? Les infrastructures de la ville, le logement, l’emploi, la santé, l'école peinent à absorber cette invasion, toute « légale » qu’elle est. Les problèmes de sécurité, y compris routière - les Haïtiens roulant sans permis -, sont légion.

Mais le seul problème serait, selon la mairie… « l'intolérance et le racisme ». Avocat de la Haitian Bridge Alliance, Erik Crew met en cause les « mouvements suprémacistes blancs ». C’est un peu facile. Très concrètement, l’homme condamné à Springfield, en décembre 2023, pour des vols avec violence et des agressions sur des Haïtiens, et en raison de leur origine, est… un Afro-Américain, Izaye Eubanks, qui a pris vingt ans de prison pour « crimes haineux ».

Un pygargue tué en 2023

Les autorités disent que la rumeur des Haïtiens mangeurs de chats et de canards est fausse, mais doit-on les croire sur parole, dès lors que ces mêmes autorités tiennent un discours trompeur sur la réalité de l’invasion migratoire ? Le 27 août se tenait la commission citoyenne de Springfield. Celui qui se présente comme Anthony Harris, influenceur afro-américain, témoigne (à 1h10’ dans la vidéo) que les Haïtiens « dans le parc, attrapent des canards par le cou, leur coupent la tête et les emportent pour les manger ». Il y a eu des précédents. En 2023, à Norfolk (Nebraska), deux migrants illégaux guatémaltèques avaient tué un pygargue à tête blanche, espèce protégée, avec l’intention de le manger. L’un d’eux a été condamné à de la prison et expulsé, la peine du second sera prononcée en octobre. Un pygargue, emblème des États-Unis : tout un symbole.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

13 commentaires

  1. @Pragma : Pour être complet, il faudrait également préciser que la raison du blocage de cette loi sur l’immigration, telle que proposée par les démocrates, était qu’elle constituait un gigantesque cavalier législatif de 118 milliards de dollars dont seulement… 20 milliards étaient réservés à l’immigration!
    Les démocrates y greffaient notamment une aide supplémentaire de 60 milliards à l’Ukraine et de 10 milliards à Gaza!
    On y trouvait également des cavaliers législatifs prévoyant la régularisation des « Dreamers », ces immigrants illégaux arrivés mineurs aux USA, la régularisation automatique des ressortissants afghans (dans la foulée de l’attenta t d’Abbey Gate, c’était mal venu) et le blocage des mesures de protection du vote qui pourraient être adoptées par les États dans le cadre d’élections fédérales (entendre États républicains, bien entendu).
    Bref, un document de plus 38.000 pages remis aux sénateurs 48 heures avant le vote ne pouvait que sauter, que Trump soit au téléphone ou pas.

  2.  » fake news » dites-vous…
    Au lieu de fausse nouvelle.
    On aimerait que nos journaleux, largement responsables de la contamination du français par ce sabir anglo- saxon, réalisent qu’ils devraient être les gardiens de notre langue.
    Mais non, les uns après les autres et même quand ils se prétendent de droite, ils cèdent à la facilité et propagent l’épidémie….
    BV ne peut-il recourir aux services d’un correcteur qui corrigent toutes ces verrues, n’en déplaise aux journalistes impénitents ?
    Une réponse serait la bienvenue si Mme Cluzel entend le propos d’un français de province qui souffre chaque jour en lisant ce qui s’écrit sur internet ( je ne lis pas les publications de la gauche caviar)…

  3. Excellents montages avec DT en super héros animalier. J’adore, ça le rend super sympa, il faut exploiter.

    • Quand je vivais en Arabie, un jeune collègue ingénieur fraichement arrivé me dit : « Les Philippins sur les chantiers sont sympas, ils nourrissent des chiens avec leurs restes de riz! »
      Quand je lui ai expliqué que quand ils auraient été engraissés, ces chiots accompagneraient ce même riz dans leur gamelle »
      Il a rapidement demandé sa mutation horrifié par ça et les contraintes de vie imposées aux occidentaux Pourtant ces contraintes pour nous étaient sans commune mesure avec celles imposées à la main d’oeuvre Indo-Pakistanaise, Philippine et indonésienne, traitée comme du bétail.

  4. Manger du chat et du chien…il existe des pays où c’est courant. On s’en offusque parce qu’aujourd’hui on préfère les animaux aux enfants

    • Oui! Les chiens jaunes en particulier, sont recherchés et…cuisinés comme les poussins dans des oeufs fécondés!

  5. en Afrique il y a 60 ans,j’y étais a l’indépendance,la population mangeait des animaux sauvages, en brousse il n’y avait rien d’autres.

    • Et c’était certainement meilleur que nos animaux issus d’élevages intensifs. C’était mieux de manger plutôt que d’être mangé!

    • Ils en mangent moins uniquement parce qu’il y en moins, mais nous aussi nous mangeons, du sanglier, de la biche, du garenne et du lièvre.

  6. Pour être complet, lorsque vous dites que Kamala Harris a régularisé des quantités d’immigrés, la précision journalistique aurait dû vous faire mentionner que l’administration actuelle a proposé une loi au congrès qui devait restreindre drastiquement l’immigration. Mais, à la demande de Trump, les républicains ne l’ont pas votée. Pourquoi ? parce que il faut que ça aille le plus mal possible avant les élections afin que les gens ne votent pas pour le démocrates. Politique politicienne, ça ? oh, quelle vilaine pensée !

    • les Trumpistes ne l’ont pas voté pour la seul raison qu’ils faillaient qu’ils vote pour un versement de 60 milliard a l’Ukraine et de 10 milliard a Gaza plus les régularisations de certain immigré

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