À quoi sert une journée de mobilisation des fonctionnaires ?
Les journées de grève des fonctionnaires ne servent pas à grand-chose, si ce n’est à renflouer les caisses de l’État. En effet, lorsque 30 % des agents de l’État cessent le travail pendant une journée, le Trésor économise 120 millions d’euros : autant qu’avec la réforme de l’APL, qui a coûté politiquement si cher à M. Macron !
Si un gouvernement était cynique, il ferait tout pour pousser les fonctionnaires à bout et les inciter à multiplier les arrêts de travail.
Si ces journées de mobilisation en général ne font pas plier le pouvoir, par contre, les cheminots peuvent, s’ils bloquent la circulation des trains pendant plusieurs jours, obtenir quelques avantages. Mais ils ne se mettent en grève que si leurs intérêts particuliers sont menacés (ce qui est logique). Ils ne mènent pas de « luttes » (selon la terminologie marxiste) par procuration. Ils ne combattent que pour leurs salaires, leurs retraites et leurs conditions de travail. Or, ils ne bougent pas, cette fois-ci.
Autre mouvement qui, lorsqu’il prend de l’ampleur, a fait plier maints pouvoirs : les manifestations de lycéens et d’étudiants. N’étant pas payés, ils peuvent se permettre de sécher les cours pendant des semaines et multiplier les rassemblements.
Les gouvernements sont paralysés face à eux et finissent le plus souvent par capituler s’ils se mobilisent plus d’un mois. Heureusement pour M. Macron, les vacances de la Toussaint approchent. L’agitation lycéenne qu’on constate ce mardi va s’éteindre d’elle-même et ne reprendra pas en novembre à cause du froid et de la pluie qui découragent, en général, les manifestations.
Les raisons du mécontentement des fonctionnaires sont multiples. L’augmentation de la CSG sera tout juste compensée, et encore, les modalités proposées sont floues, car le pouvoir est désargenté. Arrivera-t-il à sortir les trois milliards nécessaires ? Rien n’est moins sûr et certaines catégories (les plus aisées ?) risquent d’être sacrifiées.
Autre point de crispation: la valeur du point d’indice n’évolue presque plus depuis 2010. Si le pouvoir d’achat des agents de l’État augmente, c’est uniquement à cause de l’ancienneté. Si la situation perdurait encore trente ans, tout le monde - sauf les préfets, et encore - seraient payés au SMIC ! Absurde. Du coup, l’État revalorise régulièrement certains de ses agents, mais c’est une politique de gribouille. Le vrai problème réside dans l’obésité de la fonction publique. La seule solution consisterait à supprimer, sur dix ans, un à deux millions de fonctionnaires, et à augmenter ceux qui restent.
Car si beaucoup d’agents de l’État sont surmenés et croulent sous le travail, une part non négligeable d’entre eux est parfaitement inutile, surtout dans les administrations locales. Un exemple parmi d’autres : M. Hollande a recruté 60.000 enseignants en cinq ans, et pourtant le nombre d’élèves par professeur a augmenté, car on a multiplié les postes sans élèves.
Mais améliorer la situation dans la fonction publique revient à nettoyer les écuries d’Augias.
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