À Paris, la destruction du monastère de la Visitation a commencé
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Paris, VIe arrondissement. Entre la rue du Cherche-Midi et la rue de Vaugirard se trouve l’une des dernières fermes urbaines de la ville. 5.500 m2 de jardin où prospère la biodiversité. Il s’agit du monastère de la Visitation, dont les bâtiments encerclent le jardin. On savait l'ensemble menacé par un projet immobilier, comme BV vous l'annonçait en octobre dernier. Nous y sommes : la démolition a commencé, comme en témoignent les riverains.
Je suis riveraine du monastère de la visitation. A l’heure de la prise de conscience écologique, comment peut-on décemment laisser faire cela ? Destruction d’un patrimoine historique et d’un parc végétalise avec suppression de 42 arbres en plein cœur d’un quartier parisien qui… pic.twitter.com/N0FAeYzToE
— Anne (@Anne_robt) July 1, 2024
Un espace solidaire pour trois types de publics
En 2010, seules cinq religieuses d’un âge avancé occupent les lieux, et elles décident d’en faire don à l’évêché. Le président de l’association immobilière du diocèse juge alors plus opportun de construire un espace de solidarité. Trois associations seront présentes sur les lieux : la Maison Marthe et Marie, qui propose des colocations solidaires aux femmes enceintes et aux jeunes mères en difficulté, l’Association pour l’amitié, qui fait de même pour les personnes en situation de précarité, et enfin l’Association Simon de Cyrène, qui se concentre sur les personnes en situation de handicap.
Pour les accueillir, il faut construire un immeuble de sept étages avec un équipement pour la petite enfance, une résidence de six étages pour les personnes en situation de handicap et deux bâtiments comptant six habitations, dont trois logements sociaux. Ils profiteront, d’ailleurs, d’une partie des espaces verts qui constituent le jardin.
Quand la solidarité affecte le patrimoine et la biodiversité
Ce projet risque d’endommager l’esthétique des rues de Vaugirard et du Cherche-Midi, qui ressemblent déjà à un « canyon de béton », selon les mots de Julien Lacaze, président de l’association Sites et Monuments. En effet, il implique de détruire certains bâtiments pour en construire d’autres, donc endommager un certain patrimoine architectural. Un poulailler datant de 1886, une boulangerie de 1889, une blanchisserie de 1897, mais aussi sa « vacherie » (dernière étable parisienne) et les oratoires… Malheureusement, peu de bâtiments sont protégés.
En revanche, il est prévu de conserver et rénover la chapelle ainsi que le pensionnat Ségur, du nom de la comtesse éponyme, célèbre écrivain et donateur principal du pensionnat. Il avait été construit dans un pavillon de chasse du XVIIIe siècle, qui présente encore certaines ferronneries et boiseries d’origine. Les cours devraient également être préservées pour conserver, in fine, le monastère tel qu’il était en 1867. Une solution loin de satisfaire les associations, qui demandent une instance de classement qui suspendrait les travaux de démolition. Parmi les mobilisés, on compte l’association Sites et Monuments, SOS Paris ainsi que les élus écologistes de l’arrondissement.
Car au-delà des dommages architecturaux, le projet présente des inconvénients environnementaux, puisqu’il implique de bétonner environ 1.500 m2 du jardin, sur 5.500. Il faut dire que les 4.000 m2 restants sont protégés. 45 arbres doivent être abattus, qu’ils aient, selon le diocèse de Paris, « dépéri du fait de la sécheresse et des intempéries » ou soient « abattus afin de permettre la mise en œuvre du futur projet architectural et patrimonial ». Il est prévu de les remplacer par d’autres, plus jeunes. Face à ce projet, le président, Julien Lacaze, en propose un autre, inspiré du jardin Catherine-Labouré, rue de Babylone : « En reliant le jardin du couvent de la Visitation à celui des Lazaristes juste derrière, on pourrait proposer aux piétons un itinéraire de promenade plaisant », affirme-t-il. Le patrimoine et la biodiversité, donc l’attractivité touristique et environnementale de la capitale, seraient ainsi conservés, avec la possibilité de créer des logements dans le bâti existant. Le projet en cours intègre d’ailleurs l’idée d’une promenade, avec l’aménagement d’un square ainsi qu’une traversée de la parcelle.
Malheureusement pour le monastère, ni Rachida Dati, ministre de la Culture actuel, ni Anne Hidalgo, maire de Paris, ne semblent intéressées par le sort du monastère de la Visitation, alors même que l’Inspection des patrimoines a rendu, en janvier dernier, un avis favorable à une protection globale du monastère, « témoin d’un mode de vie temporel et spirituel ».
25 commentaires
que Dati et Hidalgo ont-elles à faire d’un témoignage de la France catholique, fille aînée de l’Eglise?
C’est un beau projet ! Pourquoi toute cette agitation ? Parce que quelque riverains ont peur d’être momentanément dérangés pendant les travaux ? » le projet présente des inconvénients environnementaux, puisqu’il implique de bétonner environ 1.500 m2 du jardin, sur 5.500. Il faut dire que les 4.000 m2 restants sont protégés. 45 arbres doivent être abattus, qu’ils aient, selon le diocèse de Paris, « dépéri du fait de la sécheresse et des intempéries » ou soient « abattus afin de permettre la mise en œuvre du futur projet architectural et patrimonial ». Il est prévu de les remplacer par d’autres, plus jeunes. » Vraiment pas de quoi crier au scandale …
Quand on veut détruire, l’écologie tant criée n’est plus ! bizarre …
Comment peut-on être surpris du comportement de nos véroles de politiques de gauche en particulier? la mode est à l’effacement de notre histoire à tous les niveaux pour la remplacer par la médiocrité à tous les niveaux également! Grandeur et décadence il n’y a pas d’autres mots.
Détruire, ils n’ont que ce mot à la bouche. Tout le charme de Paris qui avait su conserver ses squares est en train de disparaitre avec la complicité de nos pseudos élites dont le seul intérêt est le profit.
Hidalgo, toujours là « celle là? » A éjecter aux prochaines municipales.
Je suis effondrée de voir cette destruction ; la maire de Paris aime faire table rase de tout ce qui est catholique.
A Vert100 : Emmaüs appelle à voter pour tous candidats Nupes et Cie ! Ils n’auront plus mes dons et dépôts d’habits, bibelots, etc. que je dépose en grande quantité chez eux chaque année.
Ça fait déjà un bon moment que je ne dépose plus rien chez eux.
C’est à l’évêché qu’il faut adresser des protestations, pas à la maire de Paris …
Tout ce qui est religieux véhicule une mauvaise odeur à nos « élites » de gauche
Absolument scandaleux…sans doute pour construire des logements pour les migrants ..que le ciel se fâche …c,est urgent .
Qui disait que le premier communiste de l’histoire est…Jésus?…
Détruire et anéantir le passé toujours
La preuve, une fois de plus, que ces gochos caviars parigos n’ont qu’une idée : détruire ce qui reste de la culture, du patrimoine français. Et évidemment, là Hidalgo est d’accord de tuer des arbres ! Tant que c’est pour la bonne cause ! Et pendant ce temps, on claque un pognon de dingue pour entretenir des soit disant artistes qui essaieraient même de vous faire croire qu’une crotte de chien sur un trottoir est une oeuvre d’art ! Mais ouf ! Les jeux olympiques arrivent et donneront aux monde entier une image formidable de la culture et de la douceur de vivre à Paris.
Et personne n’en parle… la France perd tout ce qui est humain tout ce qui était sa douceur de vivre son style son patrimoine son histoire son charme .De ma jeunesse il ne reste plus rien et même plus le plaisir de flâner dans les rues parisiennes
en « léchant « les vitrines. » c’est partout la foule le bruit et la fureur l’insécurité permanente la laideur et la pollution .le monde moderne en marche ne nous apporte pas le progrès et encore moins le bonheur. La vie était dure autrefois mais on entendait des rires dans les rues les accordéons rythmaient nos déplacement s et les maçons nous régalaient de leurs chansons ..
Oui, mais cela, « c’était avant »…Paris se meurt, notre Paname est mort. Je l’ai quitté il y a des années déjà pour ne pas assister à son agonie, faite dans une indifférence quasi générale. C’était la plus belle ville du monde…
Qui peut encore s’étonner que l’on soit entré dans l’air de la déconstruction, voir démolition ? La France, sa capitale, l’homme, tout doit-être déconstruit ! Il faut hélas s’y résoudre, « c’était mieux avant « chaque époque a connu sa transformation, parfois pour le meilleurs, souvent pour le pire selon du côté où l’on se plaçait, mais quand on voit l’enthousiasme, le savoir faire qu’à nécessité la reconstruction de Notre-Dame, une petite lueur d’espoir me fait dire que tout n’est pas perdu !
Scandaleux. Je n’aime pas les destructions de sites religieux. Par ailleurs, les commentateurs sont de vrais écologistes eux !
Simplement scandaleux et silence de tous , même les écolos valident . On va y mettre des logements sociaux pour en faire une sucursalle de la Seine Saint Denis , encore un quartier ou règnera la pègre et qui sera perdu pour la république .
Ne prenez pas vos angoisses pour la réalité …
Pour parler ainsi vous n’avez certainement pas l’amour de ce Paris que mes ancêtres à plus de 7 générations ont connu ! Alors souffrez que pour certains, certes de moins en moins nombreux, leur désarroi soit grand en voyant ce que Mme Hidalgo et sa clique en ont fait, et je ne parle pas seulement des beaux quartiers dont je n’étais pas. Les faubourgs, les arrondissements délimités par les anciennes fortifications où passe maintenant le périphérique n’étaient pas bourgeois mais ouvriers, artisans, commerçants, tant il est vrai qu’à cette époque il ne fallait compter que sur son travail, qu’en grande majorité on respectait les biens et les personnes et s’il y avait encore beaucoup d’insalubrité dans certains quartiers c’était le paradis comparé à ce que sont devenus ceux gangrénés par la drogue, l’immigration clandestine, mais comment s’en étonner mais « autres temps autre mœurs. »
l’Association pour l’amitié, qui fait de même pour les personnes en situation de précarité..
Comme Emmaüs..y loger 90 % de non européens ?
Renseignez-vous avant de médire …