À Nancy, des antifas perturbent la dédicace de Stella Kamnga

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Les antifas, premiers acteurs de la censure ? Samedi 12 février était organisée une dédicace du livre de Stella Kamnga, La France n’est plus la France. Dialogue non coupable (Verbe Haut), à la librairie des Deux Cités. Cette librairie est « le penchant provincial de la Nouvelle Librairie », comme l’explique le gérant, Alexis Forget. Le directeur de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune, devait initialement être aux côtés de la jeune femme d’origine camerounaise pour signer son livre Zemmour Président (Ring) ; suite à un imprévu, le journaliste a annulé sa venue. Un duo qui n’était pas de gauche. C’est sûrement ce qui a poussé les militants d’extrême gauche à polluer l’événement.

Aux alentours de 14 h 00, une vingtaine d’antifas se regroupent devant la librairie. Peu de temps après, Stella Kamnga arrive et fend le regroupement d’agitateurs. « Le fascisme, c’est la gangrène. On l’élimine ou on crève », s’exclament-ils. « J’ai pris ça au second degré […] Je crois qu’ils étaient décontenancés », confie Stella Kamnga, en référence à sa couleur de peau. Pour la gauche radicale, une personne d’origine extra-européenne ne peut pas soutenir des idées dites de « droite ». Quand une dame lui a ouvertement fait un doigt d’honneur, la chroniqueuse a préféré répondre avec intelligence en lui disant : « Contrairement à vous, moi, je n’ai rien contre vous. » Agacé par le grabuge, le patron de la libraire, Alexis Forget, téléphone aux forces de l’ordre, qui ont simplement attendu que les manifestants partent d’eux-mêmes. Assez rare pour être souligné, cette fois-ci, les antifas n’ont pas saccagé la boutique.

La librairie des Deux Cités, ouverte depuis plus d’un an, ne cesse de subir des dégradations à répétition. Un jour, ce sont des jets de peinture sur la vitrine et, le lendemain, de la glu dans la serrure. Le magasin de livres ne compte plus le nombre de fois où la serrure a dû être changée. La situation ne s’améliore pas et la municipalité ne souhaite pas entendre les doléances, pour cause de divergence idéologique.

Samedi, du reste, le maire de Nancy, Mathieu Klein (coalition PS-PCF-EELV), qui marchait dans les rues de sa ville, s'est retrouvé face au rassemblement d’antifas. Au loin, Alexis Forget l'a reconnu et est allé à sa rencontre. « Avec toute la littérature non démocrate que vous diffusez […] je ne suis pas tenu de recevoir l’extrême droite à Nancy […] Je suis maire de tous les Nancéiens mais j’ai mes opinions et elles n’incluent pas les vôtres », s'est-il contenté de lui répondre. Les propos de l’élu local se comprennent à l’aune de son parcours politique. Jadis syndicaliste étudiant au sein de l’UNEF et militant très actif du lobby LGBT avec l’organisation d’un carnaval gay en 1996, il travailla ensuite notamment au cabinet de Martine Aubry alors qu'elle était premier secrétaire du PS.

La librairie des Deux Cités ne compte pas en rester là. « La librairie va porter plainte dans les prochains jours, tout en sachant que, comme précédemment, aucune suite ne sera donnée. En plus d’un an d’existence, nous avons déposé huit plaintes et mains courantes », déplore Alexis Forget.

Kevin Tanguy
Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

77 commentaires

  1. Antifas et Blackblocs sont des soutiens patents de Macron … Pourquoi les dissoudrait -ils ?
    Génération Identitaire , oui … Et tout ce qui est à droite . Mais pas touche aux islamo-gauchistes-fascistes rouges et verts …

  2. Femme, noire, bienveillante mais inquiète vis à vis de la France : c’est donc qu’elle est  »fasciste » ? Et pendant ce temps Darmanin insulte une femmes journaliste et laisse courir les antifa ?

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