3 septembre 1939, la France entre en guerre

SOLDATS français 1940

Après vingt années de paix, après ce que les poilus avait appelé la der des der, la dernière de toutes les guerres, voici qu’en 1939, l’Europe entrait à nouveau en guerre, un conflit européen qui devint très vite mondial. L’ascension d’Hitler et ses ambitions de conquérant belliqueux avaient annoncé un sombre avenir. Un futur que les politiques des démocraties occidentales avaient voulu éviter au prix de la lâcheté. Ainsi, lors des accords de Munich en 1938, la France et le Royaume-Uni cédèrent aux volontés du Führer en pensant naïvement avoir sauvé la paix. Quelle illusion ce fut ! Churchill résuma la situation : « [nous avions] le choix entre la guerre et le déshonneur ; [nous avons] choisi le déshonneur et [nous aurons] la guerre. » Un an après, presque une semaine après avoir signé le pacte germano-soviétique avec Staline et l’URSS, Hitler faisait trembler le monde en lançant ses troupes à la conquête de la Pologne le 1er septembre 1939.

Fidèle aux traités et aux alliances passées avec les Polonais, le Royaume-Uni et la France déclarent, le 3 septembre, la guerre au IIIe Reich. La mobilisation générale est ordonnée sur tout le territoire national. Cette fois-ci, à la différence de 1914, les soldats ne partent pas la fleur au fusil et en chantant. L’ordre est donné de se diriger vers l’est. Un début d’invasion de l’Allemagne est même opéré dans la Sarre, faisant de la France le premier pays à envahir l’Allemagne durant le conflit.

Malheureusement, les troupes reçoivent rapidement l’ordre de reculer à la suite de la capitulation de la Pologne et d’un risque d’une contre-offensive allemande. S’attendant à subir, comme en 1914, une guerre de mouvement ou, comme en Pologne, la Blitzkrieg (« la guerre éclair »), l’armée française se protège derrière ce qu’elle pensait être sa meilleure défense contre l’Allemagne : la ligne Maginot. Commence alors la « drôle de guerre ». Une expression inventée par l’écrivain et futur président de l’académie Goncourt Roland Dorgelès. Les Britanniques, eux, baptisent cette période la phoney war (« la fausse guerre ») et les Allemands la Sitzkrieg (« la guerre assise »). En effet, chaque armée, campant et défendant sa position sans bouger, attend une guerre qui ne semble pas exister. Les armées françaises attendent ainsi longtemps une armée allemande qui tardait à venir. Seules quelques troupes ennemies protégent la rivale de la ligne Maginot : la ligne Siegfried. Pour passer le temps, les Français se moquent de leur adversaire en reprenant la chanson de Ray Ventura : « On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried ».

À Berlin, Hitler patiente avec son état-major. Loin d’être fou, il connaît la réputation de l’armée française, qui passe alors pour être l’une des meilleures du monde. Il ne souhaite donc pas l’affronter tout de suite, surtout pendant l’hiver. Ce dernier sera, d’ailleurs, rude avec des températures pouvant descendre jusqu’à -20 °C en France.

Pendant ce temps, le Führer achève sa conquête de la Pologne, qu’il partage avec l’URSS, tout en préparant une nouvelle offensive. Afin de maintenir son industrie de guerre, Hitler veut s’assurer d’avoir les matières premières nécessaires, notamment le fer et le charbon. Pour cela, il lancera en avril 1940 l’invasion de la Norvège et de ses villes minières comme Narvik. Les Français et les Anglais prendront la décision d’intervenir en envoyant des troupes pour contrecarrer les plans d’Hitler. Cette opération sera un succès, mais un succès éphémère. En effet, en mai 1940, la Wehrmacht se lancera dans la bataille de France. Le gouvernement de Paul Reynaud rappellera ses troupes et laissera la Norvège aux mains des Allemands qui exploiteront et occuperont le pays jusqu’en 1945.

Mais en ce 3 septembre 1939, personne n'imagine que dans quelques mois, la France connaîtra la pire défaite de son Histoire, l'effondrement de la IIIe République et l'occupation.

Eric de Mascureau
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

27 commentaires

  1. La France de 1939 jusqu’en 1940 c’était la drôle de guerre et l’héroïsme des soldats français contre les Teutons de la Wehrmacht jusqu’à la défaite de 1940 puis de 1940 à 1944 c’est la résistance et la libération de la France avec le courage des Français libres et des résistants qui ont contribuer à la victoire sur l’Allemagne Nazie . Il faut être fier de son histoire !

  2. « 3 septembre 1939, la France entre en guerre »… C’est vrai mais c’est aussi une contre-vérité : non la France n’entre pas en guerre, elle déclare la guerre, ce qui est loin d’être la même chose.
    tout cela pour la Pologne que nous abandonneront en 45 au couteau des bouchers étoilés de rouge !

    • Nous avions aussi abandonné les Polonais en 1939 en n’attaquant pas l’Allemagne à revers, alors que leur front ouest était largement dégarni. Les Polonais nous en veulent encore.

  3. Le 3 septembre mon père est parti à la guerre. J’avais 6 mois et je ne l’ai connu que 6 ans après. Il a été fait prisonnier à Dunkerque là ou les soldats français grâce à leur courage et avec beaucoup de pertes ont permis aux anglais d’embarquer sur des navires. N’oublions pas que nos « amis » anglais frappaient les soldats français qui voulaient embarquer et comme d’habitude ont sacrifié leurs « alliés » pour sauver leur peau.

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