Rokhaya Diallo et les Racistes anonymes

Rokhaya Diallo vient d’être exclue du Conseil national du numérique. Le New York Times y voit un "affront" et une "tache" sur "l’idéal républicain", le Guardian la preuve, chez nous, de "l’existence de forces réactionnaires très actives" et notre "incapacité [...] à lutter pour le progrès racial", et Mediapart "un événement que les historiens du XXIIe siècle retiendront comme un des indices des tentatives répétées d’ethnicisation de la République française".

S’il y a des historiens au XXIIe siècle, ils diront peut-être que les "tentatives d’ethnicisation" n’ont rien dû à l’éviction de Mme Diallo, mais tout à Mme Diallo elle-même qui ne cesse, depuis une solide décennie, d’ethniciser les rapports sociaux en osant parler de "racisme d’État", tout en justifiant les pratiques racistes de plusieurs organismes militants.

"Certains estiment, lui a fait remarquer Sonia Mabrouk, le mardi 19 décembre, sur la chaîne CNews, que, puisque vous dénoncez un “racisme d’État” [...], vous n’avez pas votre place [au Conseil national du numérique].

- On peut tout à fait être critique vis-à-vis de la France, tout en collaborant à ses institutions en apportant des correctifs."

On doit à la vérité de dire que Mme Diallo, prenant sans doute conscience de sa mauvaise foi, si ahurissante qu’elle provoquerait des ulcères à des estomacs moins fragiles, n’a pas prononcé cette phrase sans bafouiller. Un militant de l’ANC aurait sans doute, lui aussi, bredouillé s’il avait dit : « On peut être tout à fait critique à l’égard de l’apartheid, tout en collaborant à sa politique racialiste pour y apporter des correctifs. »

"Mais quels faits, insiste Sonia Mabrouk, justifient l’expression “racisme d’État” ?"

Mme Diallo cherche, balbutie, sent approcher l’ulcère et finit par trouver :

Je peux citer par exemple l’ordonnance récente qui autorise les unités mobiles à aller visiter les centres d’hébergement d’urgence et à recenser les migrants pour éventuellement envisager une expulsion.

Ainsi, un État pratiquerait un "racisme d’État", que le New York Times appelle un "racisme institutionnel", parce qu’il voudrait savoir qui s’installe chez lui : on voit que les intérêts idéologiques autorisent l’absurdité.

"Est-ce que ça ne vous choque pas, insiste cependant Sonia Mabrouk, qu’un syndicat propose des réunions avec deux ateliers interdits aux Blancs [il s’agit du "stage syndical" organisé par SUD Éducation, avec des ateliers "non mixtes" pour "enseignants racisés", c’est-à-dire, moins hypocritement, en effet, "interdits aux Blancs"] ?"

Non, ça ne choque pas Mme Diallo : elle en appelle aux groupes féministes qui excluent les hommes de leurs réunions, et même - c’est ici que ça devient drôle - aux Alcooliques anonymes : "Je n’ai jamais vu une personne qui n’était pas alcoolique vouloir imposer sa présence dans une réunion des Alcooliques anonymes..."

Elle osera vraiment tout, y compris la cirrhose, pour s’épargner un ulcère.

"Vous qui luttez contre toutes les formes de racisme, ajoute cependant Sonia Mabrouk, vous acceptez que, dans une réunion, on exclue quelqu’un pour sa couleur de peau. C’est ce qu’on appelle le racisme."

Voilà, il fallait que cela fût dit et on aurait aimé que la question fût également posée au New York Times, au Guardian et à Mediapart, quitte à provoquer les estomacs sensibles de leurs journalistes.

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