Le Collectif des pères indignés, né en février dernier à Lille, s'est donné pour mission de revaloriser la place du père dans une société où cette figure est souvent mise à mal.

L'un des fondateurs, Henri Nedeleg, en présente les objectifs à Boulevard Voltaire.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le Collectif des pères indignés ?

Je suis un des fondateurs du Collectif des pères indignés. Il n’est pas né dans la région de Nantes, où je vis, mais à Lille, en février dernier. Nous constatons que, dans notre société, le père est de plus en plus effacé. Il devenait nécessaire de remettre la figure du père dans le paysage social français.
L’idée de cet ami lillois a essaimé vers Nantes, Angers et Le Mans.

Ce collectif intervient alors qu'est débattue, notamment, la possibilité d’ouverture à la PMA aux couples de femmes. Y a-t-il un lien entre la naissance de ce collectif et cette volonté ?

On ne se préoccupe pas du tout du problème de l’homosexualité. Cela ne nous regarde pas.
En revanche, nous nous opposons à tout ce qui peut conduire, d’une manière ou d’une autre, à la marchandisation du corps humain et aux atteintes aux droits des plus faibles.
La PMA et la GPA sont deux choses contre lesquelles nous devons lutter. Pour nous, cela conduit à une marchandisation du corps humain.

S’agirait-il d’un combat contre le "féminisme" ?

Non. Je dirais que nous sommes tous des pères de famille. Nous aimons nos femmes et nos enfants. Nous aidons nos femmes et savons aussi prendre un balai, faire la cuisine et changer des couches. Ce n’est pas un combat contre le féminisme, ou alors contre un féminisme complètement dévoyé. Nous n’avons aucun motif à nous dresser contre les femmes ; au contraire, nous estimons qu’hommes et femmes sont complémentaires.

Comment voudriez-vous redonner de l’importance aux pères dans une société où les pères sont de plus en plus absents ?

Nous souhaitons pouvoir revaloriser le père en expliquant que le père est un élément indispensable de la cellule familiale. La cellule familiale est celle qui permet de défendre le plus faible.

On sent, derrière votre argumentaire, un certain lien avec celui de la Manif pour tous. Émanez-vous de la Manif pour tous ou êtes-vous un organisme indépendant ?

Nous n’émanons pas spécialement de la Manif pour tous. Je ne vous cache pas que j’ai fait toutes les manifs. Je connais très bien les gens de la Manif pour tous. Nous sommes de la même école de pensée. Il est donc logique que vous retrouviez des éléments de la Manif pour tous.
Nous souhaitons nous attacher en particulier à la figure du père. La Manif pour tous mène un combat, notamment contre la PMA et la GPA, dans le cadre des États généraux de la bioéthique. Le travail que fait la Manif pour tous est indispensable et remarquable. En revanche, nous ne sommes pas sur le même créneau. Nous sommes cousins ou frères et, pour résumer, de la même école de pensée.

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22 juin 2018 à 9:26

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