De concert avec Marie-France Lorho, Emmanuelle Ménard vient de déposer une proposition de loi visant à faire reconnaître officiellement le génocide vendéen. Elle déplore que cet épisode de l'Histoire de France soit toujours passé sous silence ou déformé dans les manuels scolaires, et voudrait que toute la vérité historique soit faite sur le sujet.

Emmanuelle Ménard, vous avez déposé avec Marie-France Lorho une proposition de loi visant à faire reconnaître officiellement le génocide vendéen. Pourquoi avoir fait cette proposition ?

Le génocide vendéen est un épisode assez peu connu de l’Histoire de France. Il est souvent passé sous silence ou déformé dans les manuels scolaires. Je ne suis pas vendéenne moi-même, mais je suis amicalement proche de Philippe de Villiers et proche de l’histoire de la Vendée pour avoir passé quelque temps au Puy du Fou. Je ne peux donc qu’y être sensible et avoir envie que toute la vérité historique soit faite sur ce plus que malheureux épisode de l’Histoire de France.

Attendez-vous un acte de repentance vis-à-vis de la République ?

Non, pas du tout. La repentance n’est pas du tout mon genre. Je suis, d’ailleurs, plutôt contre les lois mémorielles. Ce n’est pas du tout le but de cette proposition de loi.
Il s’agit, plutôt, de faire reconnaître les exactions hors du commun que la Révolution française a fait subir à la Vendée. On peut, évidemment, parler de crime de guerre, et de crime contre l’humanité. Et, dans le cas de la Vendée, on peut parler de génocide.
Au lieu de se focaliser sur les génocides qui ont pu avoir lieu à l’extérieur de la France, il serait peut-être bien qu’on se penche sur notre propre histoire.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle proposition de loi est avancée. Pourquoi réitérer aujourd’hui ? Pensez-vous que ce message puisse aboutir ?

C’est la quatrième fois que des députés déposent une proposition de loi dans ce sens. Ce n’est pas la même proposition de loi à chaque fois. Nous essayons d’apporter des nuances, mais l’esprit reste le même.
Je crois beaucoup, comme mon mari Robert Ménard, à la théorie du pivert. À force de taper au même endroit, on peut obtenir gain de cause et l’arbre peut finir par tomber.
Je pense que sur cet épisode de l’Histoire de France, le plus souvent méconnu ou, en tout cas, parfois déformé, il est bon de taper toujours au même endroit et peut-être qu’un jour, on obtiendra gain de cause. Je l’espère pour la Vendée et pour la France en général.

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17 février 2018 à 13:00

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