Anne Hidalgo est critiquée par les Parisiens les plus lucides. Elle affirme : "Je suis critiquée parce que femme !" En 2007, Ségolène Royal expliquait son échec à la présidentielle par la misogynie d’une grande partie du corps électoral. Hillary Clinton a été reçue, le 10 septembre, par Jane Pauley, journaliste vedette de CBS, pour présenter son livre What Happened ("Ce qui s’est passé"). Dans ce livre, elle multiplie les récriminations contre tout et tous ceux qui sont à ses yeux cause de son échec : le directeur du FBI, les Russes, les fake news, Bernie Sanders, ses conseillers, son propre parti, ces salauds de Blancs réactionnaires et, bien entendu, la misogynie ! Rien ne peut lui être personnellement reproché, elle a été parfaite. Elle n’épargne guère que Barack Obama, dont elle n’a pas encore compris qu’il préparait au travers d’elle la future candidature de sa femme. La misogynie comme explication de l’échec des femmes politiques a été récemment fort bien exposée ici par Marie Delarue.

À la misogynie près, Marie Le Pen tombe dans les mêmes travers qu'Anne Hidalgo, Ségolène Royal et Hillary Clinton : c’est la faute aux autres ! La campagne présidentielle et la campagne législative se sont perdues dans des marécages socio-économiques, les fondamentaux du Front national, les murs porteurs, ont été oubliés. Le summum du vide a été atteint au cours du débat du 4 mai, une affliction pour tous les patriotes qui y ont vu l’annonce de l’échec qui allait suivre.

La submersion migratoire est le seul sujet d’importance, celui qui concerne la survie de notre civilisation. Le reste n’est qu’une série de tartes à la crème, des non-événements qui occupent, tels des courants d’air, l’espace médiatique, les uns chassant les autres : il fait chaud l’été/il fait froid l’hiver, remplacé par les performances en millions d’euros de l’athlète du ballon rond n° 1, remplacé par les gesticulations du poussah de Corée du Nord, remplacé par les traces d’insecticide dans des œufs hollandais, remplacé par les nouvelles performances de l’athlète du ballon rond n° 2, remplacé par Paris ville olympique, remplacé par… et ainsi de suite. Il faut occuper l’entre-deux-oreilles de nos compatriotes.

Pendant ce temps, des centaines de milliers de jeunes hommes traversent la Méditerranée, d’autres milliers errent sur les routes d’Europe, et surtout – surtout ! -, en attendant un regroupement familial massif qui donnera des femmes à ces hommes, les maternités résonnent déjà des cris de milliers d’enfants dont les parents sont venus d’ailleurs. Ils seront, demain, des millions. Regardez nos crèches, regardez nos maternelles, regardez nos classes primaires, regardez nos rues, et regardez si possible en ouvrant les yeux.

Marine Le Pen continue à proférer jugements et critiques sur tout ce qui se fait, ou plus exactement ce qui essaie vainement de se faire. Mais rien, ou si peu, sur le projet de sauvegarde qu’elle est censée incarner. Non que les critiques soient sans fondement, mais où est la priorité ? Ressaisis-toi, Marine ! Les Français meurent d’angoisse, et la cause n’en est ni le chômage ni la dette, mais les 600 territoires perdus de la République, la morgue et les exigences des nouveaux venus, les incivilités, les agressions, les émeutes, l’« excusisme » judiciaire - en un mot tout ce qui constitue la menace d’aujourd’hui, qui annonce pour demain la ruine de notre monde.

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16 septembre 2017 à 15:10

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