[VIVE LA FRANCE] Notre pays, source d’un patrimoine infini

© Fondation du patrimoine -  MyPhotoAgency -  Eric Jozeleau
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Le 2 septembre dernier, Stéphane Bern révélait aux Français, aux côtés de la Fondation du Patrimoine et de la Française des jeux, la liste des édifices lauréats de l’année 2024 qui bénéficieront des aides financières du Loto du Patrimoine. Ces 118 monuments rappellent à la France qu’elle est un pays riche d’un patrimoine toujours plus grand, toujours plus beau mais aussi et malheureusement, toujours en danger.

Un bilan positif et un enjeu de société

Fondé en 2017 par Emmanuel Macron, la Mission Patrimoine est confiée à Stéphane Bern. Cependant, les flux financiers sont gérés par la Fondation du Patrimoine qui organise ensuite la crédibilité des travaux engagés en s’assurant que l’argent des Français est correctement dépensé. Pour cette année 2024, ce sont ainsi 100 édifices départementaux et 18 monuments régionaux qui vont être protégés et qui s’ajouteront à liste des 950 autres sites déjà traités. Ainsi pour Bertrand de Feydeau, vice-président de la Fondation du Patrimoine, contacté par nos soins, « le bilan du Loto du Patrimoine est extrêmement et incontestablement positif. Ce sont plus de 280 millions d’euros qui ont été récoltés en sept ans et qui résultent soit de la collecte du Loto, soit des compléments qui arrivent par l’État et le ministère de la Culture, soit des souscriptions ».

Au sein de cette liste constituée par la Fondation du Patrimoine et la Mission Bern, le patrimoine français est représenté sous toutes ses formes. Ainsi, châteaux et anciennes maisons, parcs et jardins, moulins et lavoirs, abbayes et églises ainsi que pigeonniers et écuries figurent sur la liste des sites à protéger. Néanmoins certaines catégories d’édifices, comme le patrimoine religieux, sont plus difficiles à protéger. La principale contrainte à leur sauvegarde repose le plus souvent sur la justification de sauver un lieu ignoré par le public, qui n’est plus entretenu ou plus fréquenté par les fidèles.

Des édifices toujours en danger

Malgré ce bilan positif pour la Fondation du Patrimoine et pour les autres acteurs de la défense de nos édifices comme la Demeure Historique ou les Vieilles Maisons Françaises, et une meilleure prise de conscience des Français et donc une amélioration des dons, la menace pèse toujours. Selon Bertrand de Feydeau, « nous avons le privilège et la chance en France d’avoir une multitude de monuments, de châteaux et de maisons anciennes que nous découvrons chaque jour ; auxquels s’ajoute aussi aujourd’hui le patrimoine paysager et industriel qui s’inscrit dans une mémoire collective. Cependant, l’importance et la taille sans cesse croissantes de ce patrimoine, auquel les Français sont attachés, amènent à un choix cornélien. En effet, nous ne pouvons pas sauver tout ce patrimoine en même temps ».

En conséquence, les capacités financières des institutions comme la Fondation du Patrimoine ont leur limite. Il faut noter malgré la constance des aides de l’État (250 millions d’euros), ces dernières représentent une part minime du budget du ministère de la Culture par rapport à son budget global de 11 milliards d'euros en 2024. À ceci s'ajoutent aussi les réformes territoriales qui compliquent bien les choses pour les communes à petits budgets et qui ont sous leur responsabilité de nombreux monuments. Ainsi 58 % des monuments éligibles se trouvent dans des communes de moins de 2.000 habitants.

Un enjeu de société

Cependant, l’importance de conserver, valoriser et sauvegarder ce patrimoine n’est pas seulement historique ou touristique mais aussi semble-t-il sociétal. En effet, pour le vice-président de la Fondation du Patrimoine, « le patrimoine a pris une nouvelle place dans la société. Ce ne sont plus des vieilles pierres conservées par romantisme ou par nostalgie, mais comme un élément crucial du corps social à protéger en France et aussi en Europe. Tandis que le Vieux Continent connaît de grands changements démographique et culturel, le patrimoine est appelé à jouer pour l’avenir un rôle très particulier dans la construction du corps social, dans la manière de s’approprier le creuset culturel dans lequel les Français d’aujourd’hui et de demain sont appelés à vivre ensemble ». Espérons que cette Mission Patrimoine perdure afin que tous les Français partagent encore longtemps ce socle commun de culture et d’histoire.

Eric de Mascureau
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Deux mots que je déteste : mémoire collective (histoire ?) et vivre ensemble (soumission à une culture venue d’ailleurs).

  2. Le patrimoine français est unique au monde, tant dans l’absolu que par sa diversité, que dans l’absolu… Mais il est en danger :le temps fait son œuvre, et les attaques en particulier contre les églises sont de plus en plus fréquentes.

  3. C’est certain que la télé et les films financés ne font que passer très vite mais les églises et monuments ,ils restent mais ils rappellent notre civilisation et notre histoire et c’est bien cela qui dérange tous nos « bobos gochos » !!

  4. Je crois que le budget global alloué à la préservation de notre patrimoine, immense et remarquable, ne représente à peine que le tiers (!) de celui alloué à l’audiovisuel public – dont on n’a rien à fiche, si je puis me permettre, car ça ne peut que l’encourager à la médiocrité. L’audiovisuel privé, lui, ne subsiste que par sa qualité et c’est très bien comme ça. Quel gaspillage ! Quelle erreur d’affectation de nos impôts !

    • Ce n’est pas une erreur d’affectation de nos impôts, mais typiquement un détournement de fonds publics encore appelé achats de votes ou resserrage du garrot.

    • Moi qui ne regarde aucune de ces chaines publiques depuis plus d’une décennies , je mesure où devrait se situer les priorités .
      Le fait de vivre dans un cadre historique rend la vie un peu plus supportable que de se trouver dans une zone d’habitations qui a uniquement une fonction utilitaire et pratique mais pas ce plaisir de se retrouver dans un endroit qui a survécu aux périodes les plus chaotiques de notre histoire . L’état laisse le mécénat et le loto pour palier à ses manquement pour ce qui de la conservation du patrimoine sans parler des édiles de certaines villes qui détruisent leurs centres historiques pour y construire de l’utilitaire mais en ne respectant pas ce qui est imposé à tout un chacun qui doit se conformer aux règles en matière de construction . Les prémices d’une corruption qui a tendance à se répandre en France ??

  5. Ces églises par exemple que l’on détruits où détériores c’est à chaque fois une flèche en plein coeur des Français qui restent muet de consternation.

  6. Mais ce socle culturel et historique, les citoyens ancestral Français probablement dans l’immense majorité sont très attachés au patrimoine Français rappelant tout une histoire millénaire du pays qu’il est impératif de conserver et entretenir car çà motive l’avenir.
    Ces église par exemple que l’on détruit c’est à chaque fois une flèche en plein coeur.

  7. Le ministère de la culture doit choisir entre soutenir un cinéma minable et des monuments historiques qui font la fierté de notre pays ,et qui attirent tant de touristes !

    • Le calcul semble plutôt simple que ce qui rapporte le plus ? Ce cinéma engagé, avec quelques privilégiés, la plupart expatriés fiscaux, plus idéologues qu’artistites, et tellement sensibles à la misère du monde !, à cause desquels les salles se vident ? Ou nos nombreux monuments historiques qui crasse au tourisme rapporte aux territoires et aux Français ? Oui, mais voilà, la « boboshere parisienne » méprise les peuples des campagnes, « ces bousseux » et s’octroie trop souvent aides et subventions en tout genre.

  8. Ah nos clochers comtois en céramiques de couleurs, et leurs (anciens ) villages lovés autour, avec le lavoir, l’école-mairie, le presbytère imposant, son jardin, le cafetier tout aussi imposant, les calvaires et croix à chaque début de route et chemin, et la laiterie (désormais reconvertie en logements pour nécessiteux..)

  9. Une goutte d’eau et pendant ce temps on subventionne des mosquées , des écoles coraniques , des films et journaux , des associations anti français . De plus il faudrait songer à protéger nos lieux de culte et nos calvaires qui , si l’on ne fait rien risque de succomber à un mégot de cigarette . Merci beaucoup à monsieur Bern , sans lui tout cela ne se ferait pas .

  10. 280 millions sur 7 ans pour notre patrimoine soit 40 millions par an. Même pas une aumône. Quelle pitié, lorsqu’on compare cette somme avec ce qui est alloué ou dépensé pour des actions de l’inutile, c’est une honte. Le prétendu assainissement de la Seine pour les jeux ont couté 3 fois plus pour absolument rien. La Fondation du Patrimoine est bien dévouée pour continuer son oeuvre. Et pas un ministre, celui de la culture par exemple, ne s’émeut. C’est dire de leur utilité. Versailles est en grande partie entretenue par des Américains, et pas un français n’a honte de çà, au contraire, chaque fois que c’est possible on critique les Américains. Et des municipalités subventionnent des mosquées (Metz) en laissant leur patrimoine local se délabrer. Honte d’être français.

    • Vous avez vu qu’il y avait encore une raison dans cette République en-dehors du glandage généralisé et des dette payées par les musulmans ? Les gauchos et Républicains n’ont jamais été que des collabos de la première heure pour se venter d’être résistants quand tout est fini. C’et leur grande fainéantise qui en est la raison première

  11. Les églises ont une fâcheuse tendance à être détériorées, pillées et incendiées. Difficile de ne pas rattacher cette tendance à d’autres indicateurs pour lesquels notre pays ne manifeste pas une grande volonté d’agir. A titre personnel, partout où j’ai séjourné j’ai toujours respectés les lieux de culte quelque soit la religion qu’ils servaient et je n’accepte pas que notre pays abrite des individus qui ne partagent pas au minimum cette valeur qui est incontournable si l’on veut pouvoir un jour espérer vivre ensemble.

    • Faut pas rêver, la. hauteur des engagements financiers montre bien le niveau d’engouement de nos gouvernants pour le socle chrétien, ou même historique mais non-religieux, propre à fonder le socle d’un tel vivre-ensemble…

    • D’accord avec vous, si nous n’imposons pas la réciprocité de la tolérance, ça s’appelle la lâcheté!

    • Alors, commençons par virer nos « révolutionnaires de pacotille » pour qui la France est née en 1789 !
      Comment voulez-vous que des étrangers respectent notre patrimoine et nos traditions, si des français de souche ne les respectent pas !

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