[VIVE LA FRANCE] À Verdun, un régiment qui transmet la flamme

char leclerc

On désespère, parfois, devant les actualités qui s'accumulent. Les dépêches se succèdent, laconiques et déchirantes, et on finit par se dire que c'est peut-être foutu, après tout, et qu'on ne peut rien y faire, et c'est comme ça. L'amour de la France est parfois comme un vague souvenir, que l'on pense être bien seul à ressentir parfois. Eh bien, pas du tout. Tranquillisez-vous, amis lecteurs, le passage de la flamme olympique dans la ville combien symbolique de Verdun nous prouve qu'au contraire, il reste encore des îlots de patriotisme et de joie de vivre. Le grand quart nord-est est historiquement une terre de garnisons. Du temps du front de l'Est, il y avait probablement plus de régiments qu'il n'y en a maintenant (plus de raisons de les positionner le long de la frontière, aussi), mais l'empreinte de l'armée sur cette terre qui se battit pour rester française est plus profonde que les réformes politiques. Verdun, c'est la bataille horrible et fondatrice durant laquelle, au plus fort des combats, un millier d’hommes mouraient tous les jours. Il flotte encore dans l'air un parfum de recueillement et on voit encore, dans la campagne, les crevasses de terre monstrueusement creusées par des pluies d'obus.

 

Donner un sens à leur vie

 

Le 1er régiment de chasseurs tient justement garnison à Verdun. C'est un régiment de cavalerie équipé de chars Leclerc et il organise, ce samedi 29 juin, sa journée annuelle « Chasseurs d’aventure »… tout en profitant de l'occasion pour proposer des Olympiades militaires jeunesse. La flamme olympique passant par Verdun, le colonel qui commande ce régiment a eu une idée remarquable : associer la jeunesse à ce qui pourrait n’être qu'un spectacle sportif.

Depuis 1651, les chasseurs de Lorraine défendent les marches du royaume et recrutent, autrefois en Alsace, aujourd'hui dans la région meurtrie de Verdun, des jeunes qui sont désireux de servir et de donner un sens à leur vie. On est en 2024 et seules les méthodes (et le matériel !) ont changé. Parcours du combattant, tyroliennes et challenges permettent à la jeunesse de se mesurer aux militaires. Une belle manifestation au moment même où la flamme olympique passe par la ville de Verdun pour, significativement, poursuivre son parcours en traversant l'ossuaire de Douaumont, impressionnante et émouvante cathédrale de douleur dédiée à ces anonymes sacrifiés, si unis jusque dans la mort que même leurs ossements sont mélangés. Les porteurs ? Deux chasseurs du régiment : une sous-officier d'active, Juliet, cavalière émérite et championne de France militaire d'équitation, et un soldat de réserve, Benjamin, champion du monde d'aviron.

Deux bonnes façons de transmettre la flamme, celle des Jeux et celle de l'idéal, et une manière intelligente de joindre la profondeur au divertissement. Merci aux « chasseurs de Lorraine » de nous rappeler que, contrairement à ce qu'un défaitisme facile pourrait nous laisser croire, tout n'est pas foutu, tout n'est pas perdu. Et vive la France !

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

22 commentaires

    • Vive Saint-Maurice patron de l’infanterie , car avant d’être Cavalo, artil, tringlo, sapeur , un militaire commence par être un « pousse caillou » pendant les classes.LoL
      Idem pour un aviateur , un marin …….
      « Navarre sans peur »

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