Le coronavirus n’en finit pas de donner de la fièvre à nos gouvernants et beaux esprits de tous poils, Sibeth empêtrée dans les lanières de ses masques, Buzyn punaisant des affiches à la sortie des Pékin-Roissy, Didier Guillaume appelant au déconfinement agricole, l’inénarrable Cohn-Bendit insultant le mage professeur Raoult, Macron et « les sorties en plein air qui ont davantage contaminé que les élections municipales », Nuñez, son secrétaire d’État à la Sécurité qui ne veut pas la faire appliquer dans les banlieues… La liste est longue des interminables cafouillages, décisions prises au doigt mouillé servis par une communication clownesque. Il faudrait en rire avec la bonne fortune des chansonniers si les conséquences n’étaient pas aussi dramatiques.

Parfois, çà et là, reviennent en boucle les sempiternels « nous tirerons toutes les leçons de cette crise aiguë » et « notre modèle post-crise ne serait plus jamais comme avant ». Pas besoin d’inventer de nouveaux éléments de langage, il vous suffit de remplacer « attentat islamiste » ou, au choix, « gilets jaunes » par « coronavirus » et vous avez votre communication officielle. Vous y ajoutez une chanson larmoyante, des fleurs, des bougies, des peluches et un #EnsembleContreLeVirus et le tour est joué.

Certains ne s’y sont pas trompés en y ajoutant l’arme fatale anti-Covid-19 : la hausse des impôts ! Ainsi, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, syndicat dit réformiste, au cours d’un entretien dans Ouest-France, préconise la création d’un « impôt exceptionnel sur des entreprises liées à des secteurs qui n’ont pas été impactés par la crise, voire qui ont réalisé des bénéfices ». La fin de la phrase a son importance, dans la mesure où la vocation principale d’une entreprise, qui est de créer du bénéfice, semble avoir échappé à notre pastoureau… Le docteur Berger concluant son propos par LE coup de grâce fiscal qui serait de « soumettre le capital au barème de l’impôt sur le revenu », concluant par un bravache « il faut redistribuer les richesses ». Ce qui reviendrait à taxer à 45 % le capital sur la plus haute tranche quand il rapporte péniblement 2 % l’an… Cette brillante idée devrait lui permettre d’être nommé, sous peu, docteur honoris causa de l’université populaire de Cuba.

Mais le traitement anti-corona ne semble pas s’arrêter là, à en croire la proposition de trois autres savants rapportée par Capital. Nos docteurs en économie recommandent la mise en place d’un impôt sur la fortune européen. L’idée simple est d’appliquer sur la fortune un taux marginal jusqu’à 3 %, copiant la taxe que le monde nous envie, l’ex-ISF, l’IFI. Il y a deux mots qui s’accordent aussi mal que « Ndiaye » et « compétences », c’est « impôt » et « européen ». Soulignons que nos trois vedettes françaises sont, l’un, professeur à la London School of Economics et, les autres, à Berkeley, donc probablement pas fiscalisés en Europe…

Ces remèdes de cheval préconisés par nos apothicaires ne seraient pas risibles si la France n’était pas championne toutes catégories en matière d’impôts, se classant à la première place des prélèvements dans le monde, confisquant 46 % de la richesse nationale, selon l’OCDE. Un 46 % de PIB dont on se demande où il passe, en tout cas ni dans les masques, ni dans le gel hydroalcoolique, ni dans les respirateurs…

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23 avril 2020 à 9:18

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