Un commando extrait trente personnes d’une ferme…trente « personnes animales »

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« Speed, surprise and violence of action » : la petite équipe audacieuse qui a investi une ferme située « quelque part en Europe » a appliqué à la lettre les principes des Delta Force américains. Après un soigneux repérage des lieux, l'unité 269 s'est introduite par effraction, en pleine nuit, dans le lieu où les otages étaient gardés. Ensuite, tout est allé très vite. Avec une rapidité et une économie de gestes qui est la marque des professionnels, le commando a chargé trente personnes dans les véhicules et a quitté les lieux, sans un accroc. Une exfiltration remarquable. L'opération n'a pas duré cinq minutes.

Seulement voilà : ces trente otages étaient des « personnes animales » des chèvres pour être tout à fait exact, et leur lieu de séquestration était une ferme, dans laquelle elles produisaient du lait. Au terme de leur vie, on les aurait abattues. L'unité 269, de son nom complet « Collectif 269 - libération animale » ne l'entendait pas ainsi. Les « personnes animales », voyez-vous, ont droit aux respect. Iels (oui, parce que chez les antispécistes, on parle inclusif) doivent être protégé.e.s par celleux qui ont eu plus de chance qu'elleux. La chance, par exemple, de naître homme et pas chèvre. A quoi ça tient, la vie, tout de même.

Ces courageux militants ont publié un communiqué assez détaillé de leur action coup de poing, dont la forme hésite entre délire intersectionnel woke et parodie de tract gauchiste des années 70. Je vous suggère de lire ces lignes pleines de flamme. On y apprend notamment que l'élevage est l'un des masques du patriarcat, qu'il existe une « résistance politique des personnes animales », que les chèvres ont chargé les militants pour les repousser, ce qu'iels ont pris pour un geste de fraternité (de sororité, pardon) envers les autres chèvres... et que, rions un peu, les chèvres ainsi libérées sont considérées comme des camarades - ce qui ne surprendra pas tout le monde.


Ces personnes animales vont maintenant pouvoir être accueillies dans des familles volontaires, où elles pourront se refaire une santé. Se raser, prendre un bain, se faire faire un bon costume, en somme les petits plaisirs du prisonnier de guerre arraché à la captivité. Retrouver forme humaine en quelque sorte. On applaudit à cette belle nouvelle.

Je ne pense pas qu'une autre équipe se soit, en revanche, lancée dans la planification d'une extraction en Ukraine ou en Inde, dans une de ces atroces fermes à bébés, où des couples riches passent commande auprès de mères porteuses pour une poignée de dollars. Je n'ai pas connaissance d'actions d'éclat dans des cliniques d'avortement « quelque part en Europe ». On a beau avoir le cœur noble, on ne peut pas l'avoir assez grand pour compatir à toutes les souffrances du monde.

Cet anthropocentrisme, d'ailleurs, qui consiste à prêter à des chèvres une volonté de résistance politique, n'est-ce pas l'un des nouveaux visages de l'oppression, puisque c'est le modèle humain qui prévaut ? Il faudrait peut-être déconstruire cela, vous ne croyez pas ? Apprendre de nos camarades de lutte ?

Bref. Quel merveilleux continent. Hier, des cathédrales, aujourd'hui des commandos de libération de bétail. Longue vie aux chèvres. Je parle des personnes animales, bien entendu.

 

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Les chèvres seraient-elles plus importantes pour ces braves guerriers que les mères porteuses? Sans doute, vu leur échelle de valeurs….

  2. « Je ne pense pas qu’une autre équipe se soit, en revanche, lancée dans la planification d’une extraction en Ukraine ou en Inde, dans une de ces atroces fermes à bébé ». Leur échelle de valeur ne comprend pas l’Homme, principal ennemi de Sainte Nature, et à ce titre destiné à l’élimination physique.
    Depuis les fours crématoires nazis, on ne peut pas dire que l’idéologie des « progressistes » ait évolué dans le bon sens.

  3. Je suppose qu’ils ont trouvé des familles d’accueil et surtout qu’ils veillent a ce qu’elle ne subisse pas un abattage hallal ce serait horrible après leur avoir sauvé la vie .Quand la connerie cessera donc ….

  4. Il est bien question d’un élevage INTENSIF ?
    Dans ce cas, Monsieur Florac, je pense que ce « commando » a bien agi.
    L’élevage intensif est ignoble.
    Renseignez-vous, allez en visiter quelques uns.
    Vous changerez peut-être de ton.

  5. Et qui va payer le manque à gagner du producteur de lait qui ne doit pas rouler sur l’or ?
    Action abjecte d’une stupidité infinie proche de la crétinerie congénitale.

  6. Vite, demandons à Sandrine qui va traire les chèvres et faire les fromages, nettoyer la paille! Qu’ont-ils prévu pour les protéger du froid et de la pluie, et du méchant loup? Ah, on me dit dans l’oreillette: une ferme!

  7. Je me demande si ces antispecistes d’extrême gauche pensent à partager leur salaire avec les chèvres. Si ce sont des personnes, elles doivent avoir leur autonomie financière et si ces militants veulent être cohérents avec leur inévitable ritournelle sur le partage des richesses, « ielles » doivent partager leurs revenus en numéraire avec ces chèvres.

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