Ukraine : une vraie guerre, mais pas de « quoi qu’il en coûte », cette fois ?

Il y a guerre et guerre :
2020 : notre Président, au cours d’une intervention churchillienne télévisée, nous a assené à cinq reprises que nous étions en guerre ; contre le Covid 19. S’en est suivie l’aide aux Français impactés par la pandémie par le moyen du « quoi qu’il en coûte ». Les centaines de milliards ont défilé.
2022 : la Russie envahit l’Ukraine. Tout le monde tremble ; surtout, bien sûr, les États de l’Est européen qui n’ont pas oublié la tutelle féroce du communisme russe sur eux qui a duré près d’un demi-siècle. Et s’il venait à l’idée de M. Poutine, qu’on soupçonne non sans quelque raison d’avoir la nostalgie de l’empire défunt, de s’en prendre, ensuite, à eux ? L’Europe découvre soudainement sa faiblesse militaire, aucun de ses États n’ayant une armée digne de ce nom adaptée à un conflit de « haute intensité ». Heureusement, l’OTAN est là ; donc surtout les Américains, toujours critiqués, toujours attendus en cas de danger, sur qui on compte malgré les doutes surgis depuis quelques années. L’OTAN en mort cérébrale de M. Macron vient de surgir du coma grâce à M. Poutine.
Mais là, surprise. Alors que l’invasion de l’Ukraine est déjà vielle de plus de deux mois, aucun écho public d’une rallonge sérieuse des crédits consacrés à la défense de notre pays, malgré l’alerte d’un danger actuel d’un conflit majeur, en rien comparable à nos engagements africains. On ne peut pas se satisfaire des déclarations du président lors de sa conférence de presse du 17 mars dernier : de 32 milliards en 2017, il envisage pour la défense, pour 2025, 50 milliards ; augmentation qui serait raisonnable sous un ciel bleu et partant d’un outil militaire actuel satisfaisant. Mais ce n’est pas le cas, et de loin. Notre armée lilliputienne soufre de graves lacunes dans des fonctions importantes du combat : renseignement, logistique, appui feu, marine squelettique pour un pays qui a le deuxième domaine maritime du monde. Les maigres dotations de nos maigres forces se voient en outre amoindries régulièrement par des prélèvements pour honorer des contrats, ou maintenant aider l’Ukraine.
Mais malgré ces faiblesses abyssales, et l’urgence de la situation, pas de « quoi qu’il en coute » cette fois. Ce n’est pas rassurant.
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