[Tribune] Wagnerafrique contre Françafrique

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Au moment où Vladimir Poutine envahit l’Ukraine pour la mettre sous tutelle, on assiste à une reculade incroyable de la France au Mali, littéralement mise dehors par la junte de factieux qui commande à Bamako. Le Président Macron s’exécute, il a décidé, le 17 février, d’évacuer nos soldats du Mali et de mettre fin à l’opération Barkhane.

Comment en est-on arrivé là ?

Il convient de bien connaître l’état des pays africains, dans lesquels la seule structure étatique, le seul service public existant est l’armée, qui peut assurer à la fois l’identité nationale et la sécurité du pays considéré.

La France, pendant des décennies, a formé des officiers africains. Or, sous prétexte de difficultés budgétaires, elle a diminué son action de formation des élèves officiers : la ligne budgétaire de cette coopération de formation inscrite à la loi de finances 2022 est faible (12,14 millions d’euros) et n’est d’ailleurs pas uniquement destinée à la formation d’élèves officiers.

Dans le même temps, depuis 2015, la Russie a signé en Afrique 21 accords de coopération militaire. Sans commentaire…

Mieux encore : l’accueil de nombreux élèves officiers pour des formations en Russie s’est développé fortement. C’est ainsi que le fameux chef de la junte de Bamako, le colonel Assimi Goïta, a été formé pour partie par les Russes. Mais, surtout, le coup d’État réussi des colonels, en août 2020, contre Ibrahim Boubacar Keita (IBK), président du Mali, a visiblement été préparé à Moscou, où plusieurs des colonels au pouvoir aujourd’hui à Bamako effectuaient un stage de formation. CQFD !

Et surprise, ce rapprochement Bamako-Moscou se concrétise par l’arrivée de ces « gentils mercenaires » de la milice Wagner, dont l’objectif est de supplanter les forces françaises et aussi de faire main basse sur les richesses minières du Mali.

Stupeur, face à cette situation d’une nouvelle donne géostratégique, le Président Macron plie les gaules au motif que si les Maliens n’aiment plus la France, elle s’en va. Quelle naïveté ! C’est là une faute inouïe du chef de l’État qui a peur d’assumer le rôle historique de la France en Afrique et s’incline devant quelques colonels à la solde de Moscou.

En réalité, Emmanuel Macron est idéologiquement paniqué à l’idée de défendre l’héritage de la présence française en Afrique. Il ne peut vivre que dans la repentance en battant sa coulpe, se versant des cendres sur la tête, la corde au cou.

Les relations internationales ne sont pas des relations de Bisounours, Vladimir Poutine nous le rappelle avec cynisme et brutalité !

Quelle doit être la politique de la France ?

Il n’y pas d’autre choix possible et crédible que de combattre la milice Wagner, de la chasser du Mali avec ceux qui l’ont appelée. Nous en avons les moyens, mais pour prendre cette décision, il faut avoir le courage d’affronter les salonnards parisiens qui, depuis des décennies, vomissent des insanités sur la Françafrique !

L’Histoire est toujours tragique, mais une seule chose est certaine : « Les chaînes que nos enfants porteront sont forgées par notre soumission » (Alain Leblay).

Jacques Myard
Jacques Myard
Homme politique - Maire de Maisons-Laffitte

Vos commentaires

21 commentaires

  1. Tout ça c’est très bien….mais que fait on des milliers de maliens clandestins qui sont dans le pays ??

  2. Pas d’accord: vous n’acceptez pas que les peuples ont le droit de décider par eux-mêmes de leur avenir; pour le nôtre, il est grand temps de quitter militairement l’Afrique, et de laisser les africains décider – seuls ou avec d’autres – de leur avenir. Le Sahel, et l’Afrique en général, négocieront à leur façon une « paix à l’africaine », selon la tradition et le plus souvent avec l’aide de Dieu. Gardons-nous de nos bonnes intentions et surtout, de notre mauvaise conscience. Réalisme avant tout.

  3. Le Mali est un cas à part dans le Sahel. Le contentieux est très ancien. Il vallait bien mieux installer nos troupes au vaillant Burkina et surveiller de là les trois frontières Mais il faut n’ y aller que sur un vote de l’assemblée burkinabè.

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