[Tribune] Oui, l’Histoire est tragique !
Malgré les appels belliqueux de BHL, dont on feint d’oublier les meurtrières erreurs, l’Union européenne ne fait pas encore la guerre, mais désormais, elle achète et fournit des armes à un belligérant en dehors de ses compétences reconnues par les traités.
Il n’en revient pas, le Président candidat ! Il découvre le « retour brutal du tragique dans l’Histoire », comme si l’Histoire, en dehors de la bulle occidentale, n’était pas demeurée tragique dans le reste du monde, comme si les guerres de Yougoslavie puis le terrorisme islamiste n’avaient pas depuis longtemps ramené le tragique au cœur de notre civilisation.
Pour la majorité de nos médias, Vladimir Poutine est « le Sauvage » du roman d’Aldous Huxley, qui continue à rêver un monde illusoire puisé dans la lecture de Shakespeare, ou plutôt, dans son cas, chez Tolstoï et Dostoïevski, qui veut refaire la Grande Russie et, pour cela, maintenir en son sein le patriotisme et une vision traditionnelle de l’anthropologie. D’ailleurs, le président russe est, comme le personnage du roman, condamné au suicide. Le peuple russe, accablé de sanctions, meurtri par les morts de la guerre, choqué par une agression menée contre les frères ukrainiens, va renverser ce despote si peu éclairé. Mais cette hypothèse qui table sur l’aspiration de toute l’humanité à un bonheur stable fondé sur de petites satisfactions matérielles, évidemment hiérarchisées suivant le niveau de vie, et équilibrées par le faible degré d’informations susceptibles de susciter du mécontentement chez les moins favorisés, est-elle si raisonnable ? Et si c’était l’inverse ? Déjà, on voit poindre ici et là des velléités guerrières. Certains vont jusqu’à prendre le risque d’arborer les couleurs ukrainiennes sur les réseaux sociaux, d’autres pensent à aller protester devant les ambassades russes et une poignée s’engage auprès de l’armée ukrainienne. On s’enthousiasme de la résistance opiniâtre de Volodymyr Zelenski, en oubliant que sa réticence à mettre en œuvre les accords de Minsk pèse lourdement sur le déclenchement de la guerre.
Si l’on sépare la planète en deux mondes, l’un voué au progrès vers la paix et le bonheur individuel au sein de démocraties opulentes et l’autre soumis à des régimes autoritaires, et cultivant des idéaux collectifs auxquels les individus doivent adhérer, on peut penser que l’Ukraine symbolise le premier et la Russie le second, on peut donc estimer que le président russe craint par-dessus tout la contagion qui pourrait envahir la Russie à partir de son si proche voisin, mais on peut aussi observer que dans cette confrontation, c’est le second qui contamine sournoisement le premier. Certes, les « Occidentaux » brandissent toujours leurs sanctions économiques, que la Russie a prévues puisqu’elle s’est désendettée et qu’elle dispose de réserves de change suffisantes pour deux années sans exportations, alors que le besoin en énergie et en blé de la planète nécessite ces exportations et qu’une grande partie de l’humanité continuera à échanger avec la Russie en dehors du dollar et de l’euro. Certes, l’accent mis sur la communication au détriment de l’action a justifié nombre d’évictions de la Russie ou de Russes, voire de la Biélorussie, de manifestations sportives ou culturelles, d’organisations internationales. Mais au-delà de ces postures et de cette gesticulation symbolique, il y a eu la censure des médias russes RT et Sputnik. La démocratie en avance sur la supposée « dictature » dans la mise en œuvre de la pensée obligatoire ?
Malgré les appels belliqueux de BHL, dont on feint d’oublier les meurtrières erreurs, l’Union européenne ne fait pas encore la guerre, mais, désormais, elle achète et fournit des armes à un belligérant en dehors de ses compétences reconnues par les traités. Vladimir Poutine aurait-il fait enfin basculer les mous-du-genou bruxellois vers l’Europe-puissance ?
Qui pourrait dire, aujourd’hui, ce qui se passe en Ukraine ? Les Russes tirent sur les écoles et les centrales atomiques mais ne parviennent pas à vaincre la résistance ukrainienne alors qu’ils veulent conquérir tout le pays ? Souhaitent-ils, au contraire, fixer les troupes ukrainiennes autour de Kiev, tandis que systématiquement ils ferment l’accès à la mer et s’emparent des sites de production électrique ? La seconde hypothèse est beaucoup plus vraisemblable, lorsqu’une armée de 100.000 hommes « envahit » un pays plus grand que la France et peuplé de plus de 40 millions d’habitants, et désire sans doute éviter les bains de sang. Vladimir Poutine serait plongé dans une ivresse nationaliste et mené par un « révisionnisme » historique ? C’est M. Macron, maniaque de la repentance et ignorant tout de l’Histoire, qui nous l’affirme. Quant au président américain, le triste Biden, le vrai responsable de la crise actuelle par un mélange de stéréotypes et d’incompétence, lui, c’est la géographie qu’il ignore en confondant l’Ukraine et l’Iran ! La démence sénile imbibée d’idéologie n’est-elle pas, finalement, plus dangereuse qu’un patriotisme jugé paranoïaque par l’oligarchie du « Nouveau Monde » ?
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
La grève des trains prend les Français en otage
Lire la vidéo
45 commentaires
Une variable pourrait solutionner cette équation de l’affrontement : la composante islamiste infiltrée sur notre continent qui pourrait comme le chat de la fable « La belette et le petit lapin » mettre les plaideurs d’accord en croquant l’un et l’autre »..
par une intervention djihadiste inopinée à l’encontre de la Russie
Pourquoi ne pas prendre en compte ce problème civilisationnel majeur à l’origine d’ affrontements faussement réputés « nationalistes » (?)
Il ne semble pas que Poutine respecte les traités,alors surtout il serait urgent de ne rien faire.Le peuple russe est aussi une victime.
« Union européenne ne fait pas encore la guerre, mais, désormais, elle achète et fournit des armes à un belligérant en dehors de ses compétences reconnues par les traités. »
Hélas vrai!
Cela fait toujours du bien de vous lire Monsieur Vanneste. Votre analyse est parfaite. Merci car cela remonte un peu le moral après tant de mauvaise foi et même de crétinerie de la part d’un monde politique qui se vautre dans ses mensonges et ses erreurs effroyables.
Les dirigeants occidentaux, mus essentiellement par l’idéologie, sont incapables de comprendre une stratégie rationnelle. Et par la propagande, ils essaient de rallier les populations à leur vision manichéenne de ce conflit.
Bref, ça fait du bien de lire cet article!
Article toujours mesuré et exact. BHL est un irresponsable malheureusement trop écouté
La guerre c’est vraiment l’ultime solution avec les atrocités qu’elle apporte mais dans le même temps cher a la Macronie on ne parle que des conséquences de cette guerre en oubliant bien de parler de ses causes et tout particulièrement la volonté sombre de ne pas avoir voulu mettre en vigueur les accords signés dont la France est partie prenante ce que semble oublier Macron ne voyant dans ce conflit que sa réélection sur son bilan de faillite du pays La folie En Marche
Au tribunal international de l’incompétence il faudrait livrer: Zelenski, Macron, Trudeau, BHL . Condamnation à 10 ans de rééducation par le travail physique
Tant qu’on n’aura pas mis le doigt et dénoncé nommément les marionnettistes des guignols que vous citez, ceux qui les ont mis au pouvoir avec la complicité de pigeons-moutons qui votent en se laissant abuser par quelques media appartenant aux mêmes, on ne s’en sortira pas.
BV reste l’un des très rares médias français à évoquer la responsabilité de ce « président « ukrainien dans le déclenchement du conflit . Sinon personnellement, j’accuse Poutine pour être le principal responsable d’une réélection de plus en plus plausible de macron ! Et ça c’est impardonnable , car imaginez les 5 années à venir avec ce type à l’Élysée…10années de macronie, la France ne s’en remettra jamais plus
Les hussards sont en veille,
Bhl ? Que ne prend-il pas une arme son courage et sa grande gueule et fonce comme un homme seul prendre d’assaut les forces Russe, et les boute hors d’Ukraine.
Pour mémoire:
L’ ENA n’ a jamais formée d’ homme politique et encore moins de guerrier
Elle forme ses élèves aux hautes fonctions d’ état, donc retranscrire les lois votées
en respectant les lois en vigueur et la constitution
Ce sont de très mauvais gestionnaires ils le prouvent depuis 50 ans
En plus, ils ne respectent même plus les lois en vigueur et la Constitution. C’est dire…
Qu’ en sera-t-il lorsque les russes feront le bilan de leurs morts? De même pour les ukrainiens, comment réconcilier ces deux peuples.
Accuser les uns ou les autres d’ avoir fait ( ou pas ) ce qu’ il fallait pour attiser la guerre
est inutile, la guerre se passe sur le continent européen , il faut régler ce conflit au même niveau. Nous n’ arriverons à rien si c’ est que le gamin Macron qui prétend s’ en occuper. Nous devons avoir un représentant de l’ UE, nommons Merkel
Il n’y a pas de peuple ukrainien…. Dans certaines villes qui se rendent sans combattre, les Russes sont accueillis à bras ouverts.
pas de peuple ukrainien ! comme vous y allez Dom17
idem pour les pays baltes ?
Très juste, et Merkel comme représentante de l’Europe ? JAMAIS.
Qui nous délivrera de BHL et de Cohn-Bendit (tous sur LCI ou BFM). Pitié ! ‘ ‘ CIA contre ex KGB : pitié !
En tout cas le monde merveilleux du mondialisme en prend un coup sur la casquette. L’histoire est tragique ; cela aidera-t-il Macron à revenir sur terre ?
Après réflexion, non, je ne crois pas.
Merci Mr Vanneste pour cette analyse renvoyant le président des Usa à sa sénilité et le belliqueux BHL à ses erreurs meurtrières passées. Vous avez cependant oublié de renvoyer Zelinski à ses clowneries et notre président à sa suffisance.