Situation tendue à Mayotte : les Comores refusent de récupérer leurs migrants
« Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités. Aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne. » La déclaration fracassante vient, ce lundi 24 avril, du ministre de l’Intérieur comorien, Fakridine Mahamoud. De quoi jeter encore un peu plus d’huile sur le feu au moment où la France a décidé de « reprendre en main » Mayotte en cette fin du mois d’avril avec son opération Wuambushu (« reprise ») sur l’île de l’océan Indien.
Depuis que Gérald Darmanin a confirmé, ce 20 avril, une opération contre l'immigration clandestine sur l’île, mobilisant plus de 1.800 gendarmes et policiers, les rapports sont tendus entre le préfet de Mayotte et les autorités comoriennes. Ces dernières refusent nettement de se voir retourner, sans discussion préalable ni compromis, les milliers de migrants qui pourtant, eux, ont pris d’assaut illégalement Mayotte, sans scrupules quant aux possibilités matérielles d’être accueillis dans ce département français depuis 2011. « Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités. Aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne », a déclaré à l'AFP le ministre comorien en charge des questions migratoires.
Le port de Mutsamudu (île d’Anjouan, Comores) ne serait pas en mesure, selon les autorités comoriennes, de mener des opérations d’embarquement et de débarquement de passagers en provenance de Mayotte. Des déclarations qui ne feront pas reculer, selon ses propres mots, le préfet Thierry Suquet. « Les opérations [...] de lutte contre la délinquance et de lutte contre l'habitat insalubre, avec leurs conséquences sur l'immigration clandestine, on ne les arrêtera pas », a-t-il assuré devant la presse, à Tzoundzou, dans la banlieue de Mamoudzou.
Ces déclarations des autorités comoriennes ne vont pas apaiser la situation déjà explosive à la veille du début des opérations : depuis vendredi, des affrontements ont déjà éclaté dans le village de Tsoundzou, au sud de Mamoudzou, provoquant de nombreuses blessures chez les CRS déployés sur place.
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