Hier, le Premier ministre Édouard Philippe restituait le bilan des contributions des Français au grand débat. A-t-il répondu aux attentes des Français ? Comment a-t-il été vécu par les députés au sein de l'Hémicycle ? Réponses du député du Rassemblement national Sébastien Chenu au micro de Boulevard Voltaire.


En tant que député du Nord, qu’avez-vous pensé de la restitution du grand débat présentée par le Premier ministre ?

J’ai le sentiment que c’est une séance d’hypnose qui est en train de s’achever. La grande séance d’hypnose des Français s’achève et les Français se réveillent un peu douloureusement en réalisant l’étendue des dégâts. Les Français ont cru, ont espéré et ont imaginé qu’il y aurait des solutions à tous les problèmes dont ils avaient débattu pendant tant de temps. Ils sont en train de s’apercevoir que le gouvernement, hormis quelques mesures symboliques, continuera à mener la même politique.

En tant que député, vous avez été amené à participer à ce grand débat.
Comment se sont déroulées chez vous les sessions du grand débat ?

En ce qui me concerne, j’ai organisé dans ma circonscription, deux séances de grand débat. Elles se sont d’ailleurs bien passées. Pour le reste, j’ai organisé ces séances parce que les députés du Rassemblement national n’ont pas été associés. Nous n’avons pas eu le droit à la parole lorsque nous avons été invités à l’Élysée. Nous avons donc décliné cette invitation.
En ce qui concerne les sujets sur la fiscalité et sur l’écologie, nous avons eu 2 minutes de temps de parole sur chaque sujet à l’Assemblée nationale et 5 minutes de conclusion cette semaine pour Marine Le Pen.
Au total, cela fait 9 minutes. Le gouvernement s’est moqué des représentants de la nation, des élus et des Français. Le gouvernement les a fait débattre pendant des mois. Il s’agissait simplement de gagner du temps.


Pensez-vous que ce gouvernement a démontré sa capacité à résoudre la crise des gilets jaunes ?

Ce gouvernement n’a pas compris le message que les Français lui ont délivré. Les Français ne veulent pas que leur pays soit géré comme une entreprise. Ils veulent de la proximité avec leurs élus, des services publics à la hauteur des impôts et des taxes qu’ils payent tout au long de l’année, et que leur mode de vie soit préservé.
Visiblement, le gouvernement n’a rien compris. La politique que mène ce gouvernement va à l’inverse des attentes des Français. Non seulement le gouvernement n’a pas compris, mais en plus il a créé de l’espoir et a continué la même politique. Dans une démocratie, lorsqu’on passe à une autre étape de son quinquennat comme vient de faire le président Macron, on revient devant les électeurs, en faisant valider ou pas ses propositions politiques. Ce n’est visiblement pas non plus à l’ordre du jour.

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09 avril 2019 à 7:55

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