[Satire à vue] Jean-Michel Blanquer se lance dans le tourisme électoral
Parachuté dans le 4e circonscription du Loiret, Jean-Michel Blanquer s'efforce de « faire local » dans les rues de Montargis. Tenue décontractée, le quotidien La Rep sous le bras. Sur les conseils du pilote de l'avion qui l'a largué au-dessus de la ville, il a revêtu la tenue de week-end d'un habitant lambda de n'importe quelle localité française. Dès son atterrissage, le ministre a couru se procurer un exemplaire de ce journal qui lui donne l'air de sortir d'un domicile situé non loin de là. Opération camouflage oblige, l'habitant ne doit pas s'apercevoir que le prétendant député vient de débarquer dans un lieu dont il n'a jamais entendu parler.
Ignorant tout de ce territoire qu'il se propose de conquérir, le macronien inaugure en ce jour le concept de « tourisme électoral ». Dans l'un des cours d'eau qui traversent la ville, Jean-Michel Blanquer se serait volontiers baigné... Montargis, ses plages, sa promenade des Anglais. L'homme a potassé les attraits de cette charmante bourgade, mais l'heure n'est pas à la détente. L'autochtone attend avec impatience les tracts vantant les mérites du candidat. Le Messie parisien est arrivé. Natif de la région depuis trois heures, il connaît les problèmes que sa lourde mission lui réserve. L'affaire n'est pas gagnée, Marine Le Pen est arrivée en tête sur le secteur, avec 52 % des suffrages. Son aura de poussin déplumé tout juste sorti de l’œuf « Renaissance » peut avoir raison de cette suprématie.
Avant ce saut dans le vide au-dessus de la circonscription convoitée, le parachutiste s'était rendu sur le plateau de RMC où Apolline de Malherbe lui avait réservé une interro surprise sur le thème du département du Loiret. Le coup dur. L'élève n'avait pas encore révisé... « Et vous connaissez le Loiret ? » lui demande l'examinatrice. Le tic-tac d'un jeu radiophonique est déclenché. Le candidat ne peut pas faire appel à un ami... « Un peu, oui, bien sûr, mais je ne prétends pas le connaître bien ou parfaitement. » Étreint par l'émotion, le concurrent ne parvient pas à réunir toutes ses connaissances sur la région. La gare de Montargis, les commerces du centre-ville, les ronds-points fleuris, la nature environnante : le sujet est trop vaste pour être développé en quelques minutes... « Pourquoi le Loiret ? » surenchérit la journaliste. Et c'est encore une excellente question de madame de Malherbe ! Dans l'urgence, le recours à la langue de bois est de rigueur : « Parce que le Loiret a des atouts extraordinaires, d'abord il est typique de cette région centre qui est tellement etc. » « Une très grande richesse de son histoire qui remonte au paléolithique. » Le Loiret des origines à nos jours. Disponible en trois volumes aux éditions du Remplissage. Face aux justifications insipides de son invité, la journaliste ne s'en laisse pas compter : « On peut dire ça de pratiquement n'importe quel département. »
« Mais oui, mais bien sûr, et de la France aussi. » Le ministre en convient et se lance dans une énumération des problèmes communs à presque tous les départements français. Désert médical, chômage, isolement administratif et autres constats navrants. L'appel à voter pour tout candidat excepté le représentant d'un pouvoir qui a échoué sur l'ensemble de ces sujets est limpide. Sur le plateau de RMC, le parachute s'est ouvert trop tard.
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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)
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14 commentaires
Ainsi va le monde…avant, les paras étaient militaires, maintenant ils sont candidats députés!!
un moyen de se caser après avoir fait son œuvre de destruction.
un petite place au chaud, toujours aux frais de la république.
Dans son interro-surprise, la journaliste aurait pu demander aussi à l’intépide para, s’il connaissait « Quentin de Montargis ».
Tout semblait pourtant sourire à ce ministre qui n’a compris que tardivement son asservissement à Macron.
Désolant d’achever une carrière politique de cette façon.
« Bonjour, j’m’appelle Quentin, j’suis d’Montargis »…plus vrai que nature tout cela!!
Ah! Les grands esprit se rencontrent. Désolé, j’ai fait la même allusion à ce personnage de Francis Weber, avant d’avoir lu votre commentaire.
Cordialement.
Ne soyez pas désolé, nos posts se complètent! Ravie de savoir que je ne sois pas seule à avoir eu cette « brillante référence »!!
Cordialement
Dans une bourgade touristique du Loiret, pas très loin de Montargis, deux individus tractent devant moi pour Blanquer. Ils tendent le passionnant programme du parachuté à un couple qui refuse de le prendre car « ils ne sont pas d’ici » ! Je lance à la cantonade « Lui non plus », devant le regard interloqué des militants ! Si seulement les gilets jaunes, très présents il y a deux ans aux rond-points de la Venise du Gatinais pouvaient lui réserver l’accueil chaleureux dont ils sont capables !
On croit rêver ….
Cette méthode n’est pas nouvelle. Rappelez-vous Jack Lang (« ici, c’est Djack ») parachuté à Blois…… ou même Chirac, parisien parachuté en Corrèze….. qu’il a fini par adopter
C’est Mélenchon qui va être content, lui qui a une maison de campagne près de Montargis…Blanquer va-t-il lui faire de l’ombre ?
Il aurait été parachuté à Roquefort, il aurait été incapable de parler de son célèbre fromage, tellement ces gens sont loin de la réalité et des problèmes des français, mais enfin pourquoi ose t-on lui poser ces questions, les journalistes même ceux de BFM sont-ls nuls à ce point?
Encor un franc fou rire de bon matin !! Merci , comme toujours, Monsieur Leroy.
Ne vous en faites pas pour lui ! Le magicien qui a réussi le tour de force de se faire réélire (malgré 5 années désastreuses) et qui a plus d’un tour dans son sac, va bien nous sortir un lapin de son chapeau pour bombarder celui-ci comme lièvre de pure race, rêvant depuis sa tendre enfance (de lapereau) de gambader dans les vertes forêts du Loiret ! J’espère que les habitants du cru sauront voir la ficelle, grosse comme pour amarrer un paquebot.