[Satire à vue] Cantines de Grenoble : fêtons Noël tristement

Noel triste

Pour le repas de Noël dans les cantines scolaires, la mairie de Grenoble a décidé de faire un geste. En cette occasion festive, allez... soyons fous ! Pas de viande. Éric Piolle n'est pas peu fier de sa générosité. Une dinde a survécu, des canards ont été sauvés et les enfants sautent de joie à la vue de ce menu qui exclut le choix habituel entre plat végétarien et carné. Et quelle ambiance !

Aucune décoration, ni sapin, ni guirlandes, juste des tables blanches sur fond de murs blancs et, devant les élèves, des assiettes blanches dans lesquelles repose quelque nourriture non identifiable. Sur l'une des deux photos accompagnant le tweet triomphant, une adulte, institutrice ou préposée à la rigolade, sourit face à ce déploiement de force minimaliste. Par on ne sait quel tour de passe-passe, la mairie a réussi à faire encore plus austère que les autres jours. Des heures de travail, une concentration intensive mais le résultat est là. Aucune marque de réjouissance n'est venue troubler ce repas de Noël. Dès l'entrée de la cantine, une sélection impitoyable interdisait l'accès à toute personne en manteau rouge. Barbes blanches interdites. L'idéologie bobo-écolo était respectée avec une maîtrise que nous envient les moines trappistes... Le soir, dans leur lit, les enfants se sont endormis avec plein de paillettes dans les yeux. Des restes de flocons d'avoine qu'ils avaient dégustés au son magique du cliquetis des fourchettes étaient restés collés sur leurs paupières. Que de féerie !

Seul incident à déplorer : un petit garçon eut l'idée saugrenue de demander à son voisin de table : « Où tu crèches ? » Très vite, le service de sécurité intervenait pour rétablir l'ordre. L'atteinte à la laïcité fut dénoncée par Éric Piolle dans un communiqué cinglant. Le calme revenu, vint le temps du dessert que les convives attendaient avec anxiété : le yaourt au soja servi dans un coulis de pas grand-chose. La spécialité que le chef réserve aux grandes perturbations de fin d'année.

À l'issue des agapes, l'élu Piolle s'est félicité pour cette absence de tout. D'ores et déjà, de nombreux parents d'élèves rédigent des mots d'excuse pour le repas de Noël 2023. Bras cassés, grippes aviaires, allergies diverses... les prétextes affluent sur les bureaux des adjoints.

« Si, avec le traitement que nous leur avons infligé, les enfants attendent encore Noël avec impatience, c'est à ne plus rien y comprendre », aurait déclaré une dinde municipale. La présence de ce volatile parmi les élus témoigne que tout n'est pas perdu.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Lorsque le gamin ayant posé la question à son voisin « où tu crèches? » celui- ci a du lui répondre « dans ma piole ».

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