Sandrine Rousseau, mère de 3 enfants, se réjouit de la baisse de la natalité

Sandrine Rousseau Bourdin

Accordons-lui (au moins) le mérite d’être claire : pour Sandrine Rousseau, « la baisse de la natalité est une BONNE nouvelle ». Relayant un extrait de son intervention sur Sud Radio, elle a mis, sur X, l’adjectif en majuscule, pour bien enfoncer le clou.

Dans le passage mis en avant par la radio, l’élue NUPES a commencé par affirmer, contre toute attente et surtout contre les chiffres de l'INSEE, qu’« il n’y [avait] pas de baisse de la natalité ». Jean-Jacques Bourdin la reprend : « Si, si, si, depuis l’après-guerre, il y a une baisse de la natalité. » C'est qu'il n'a pas compris : ce n’est pas le confetti France qui intéresse Sandrine Rousseau. Elle persiste et signe : « Il n’y a pas de baisse de la natalité depuis l’après-guerre sur la planète. »

 

Une baisse rassurante

Selon la députée écologiste, la baisse de la natalité est même « rassurante ». Les yeux fermés, les mains en avant comme une télévangéliste en transe, elle évoque la situation tragique de « l’Amazonie [qui] est à un point de bascule ». Elle répète trois fois, crescendo, comme une incantation, le mot « Amazonie ». Jean-Jacques Bourdin tente, une nouvelle fois, de la faire revenir sur le sol français : « Est-ce qu’il faut encourager les Français à avoir des enfants, mettre en place une politique familiale ? » La réponse tombe, sans appel : « On n’a pas besoin, pour notre système économique, d’avoir plus d’enfants. » Pour étayer ses propos, elle s’enveloppe, avec majesté, dans sa toge universitaire : « Je le dis en tant qu’économiste. »

Comment donc compte-t-elle, faute d’enfant, financer la retraite pour laquelle elle a manifesté l’an passé ? Par capitalisation ? Pour une élue de la NUPES, convenons que ce serait original. Et si nous n’avons pas besoin d’enfants, pourquoi aurions-nous besoin de l'immigration - ces enfants de substitution ? Ces questions ne lui seront pas posées. Au-delà de l’aberration économique, on aura surtout compris que les mères - c’est-à-dire une majorité écrasante des femmes - ne peuvent nullement espérer être défendues par cette grande prêtresse de la déesse Gaïa, toute féministe qu'elle se prétende, pour laquelle la défense de l'écologie est une fin en soi et non un objectif environnemental dont le centre est l’homme.

Croyante mais pas pratiquante 

C'est presque explicite : soutenir les mères serait entretenir un vice qui n’est pas souhaitable, comme un SDF qui irait boire les sous qu'on lui donne. Notons que Sandrine Rousseau - et ce n’est pas le moindre de ses culots - est une malthusienne croyante mais pas pratiquante. À l'instar d'Amélie Oudéa-Castera, elle est championne dans la discipline gym acrobatique, catégorie faites-ce-que-je-dis-ne-faites-pas-que-ce-que-je-fais : Sandrine Rousseau a trois enfants, c’est-à-dire une famille nombreuse, bien au-dessus de la moyenne nationale. En mars 2021, elle confiait à Reporterre s’être engagée en politique parce qu’elle « [avait] très peur pour l’avenir de [s]es enfants, à tel point qu’ [elle n’arrivait] même plus à lire les écrits des chercheurs et chercheuses sur le changement climatique ».

La protection de sa progéniture est une motivation tout à fait louable, sauf si celle-ci se fait au détriment des voisins : pour la sauvegarder de ses propres enfants sur le radeau de la Méduse Terre, elle aimerait autant que ceux des autres n'existent pas, histoire de leur faire un peu d'oxygène, n'est-ce pas ? Doit-on lire en filigrane, dans sa déclaration, qu'à l'instar d'Yves Cochet, loin de vouloir aider les mères, elle jugerait plus utile de les pénaliser ? « Renversons notre politique d’incitation à la natalité. » Il faut « [inverser] la logique des allocations familiales. Plus vous avez d’enfants, plus vos allocations diminuent, jusqu’à disparaître à partir de la troisième naissance ! », écrivait Yves Cochet, dans L’Obs, en 2019. Sandrine Rousseau et Yves Cochet ont, d’ailleurs, contribué au même ouvrage collectif Politiques de l’Anthropocène. Penser la décroissance. Économie de l’après-croissance. Gouverner la décroissance (Presses de Sciences Po, 2021), il n’est donc guère étonnant que leurs pensées convergent. Après le « secourisme à l'envers » en fin de vie, bientôt les allocations négatives et la politique familiale dissuasive ? La gauche n’arrête pas le progrès.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Suggestion : il faut envoyer Rousseau comme ambassadrice au Nigeria en charge de porter cette parole. Je ne lui donne pas 6 mois avant qu’elle se fasse rapatrier sanitaire.

  2. Quand je vous disais que le mot  » Naprotechnologie  » est banni de tous les commentaires sur tous les sites, tous les médias … alors qu’il s’agit d’un outil magique.

  3. On en vient à regretter que la bêtise ne tue personne, ça assainirait l’air ambiant. La natalité ne relève pas seulement de la sphère privée Mme Rousseau, elle relève également et surtout de de l’avenir d’un pays. Naïve qu’elle est, elle n’a toujours pas remarqué que dans notre pays, il y a des peuplades exotiques qui s’activent depuis des décennies à repeupler la France non pas pour nous combler de bonheur mais pour notre malheur qui celui de nous remplacer et, cerise sur le gâteau, avec les AIDES SOCIALES que notre gestion gouvernementale totalement irresponsable leur alloue sans limite et sans contrôle.

  4. Sandrine Rousseau , qui m’insupporte par ailleurs , a entièrement raison . Notre système basé sur une Croissance exponentielle de la Démographie humaine est une totale absurdité . Il n’est pas nécessaire d’être « Gau-C-hiard » pour comprendre ça . Ce qui me gène encore plus dans le propos , c’est que Gabrielle Cluzel semble convaincue que la Retraite par Répartition est le « salut » qui doit assurer nos « vieux jours » , alors que conformément à mon propos sur la Démographie Humaine , elle est condamnée à très court terme ( Moins d’une génération) .

  5. « Quand on voit où nous mène la connerie humaine ; On comprend mieux pourquoi Noé n’a voulu sauver que des animaux » ( Michel Audiard ) ….. La connerie est infiniment plus fascinante que l’intelligence ; L’intelligence a des limites ,la connerie n’en a pas . Et dans la connerie ,on peut dire que la Sardine Ruisseau excelle .

    • A. EINSTEIN aurait dit il y a quelques années : « Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »

  6. Cette personne dit « que la natalité relève de la sphère privée ». Mais… pas pour la parité et ses quotas pour faire la vaisselle ! ( surveillances et dénonciations ). Et le barbecue ; les hommes en seraient abusivement _ presque exclusivement _ les utilisateurs ! etc Elle termine en disant ‘  » je suis économiste » ! C’est bien ça le problème _ moi, je suis le roi d’ Angleterre dans ces conditions là.

  7. Il faut au moins reconnaître à S. ROUSSEAU que c’est une femme courageuse: elle n’a pas peur:
    1 – du ridicule.
    2 – de la contradiction, car l’incohérence de ses propos crève les yeux à tout bout de champs: dans la même phrase, ou presque, elle reconnaît à la femme le droit d’enfanter, mais elle serait pour des mesures la contraignant à y renoncer!
    3 – de se prendre des coups, car un jour cela va finir par lui arriver (et comme dirait Bourvil, « elle marchera beaucoup moins bien, forcément! »)
    4 – de voir son compagnon « se reconstruire », et foutre le camp…. n’importe où conviendra.

  8. Ces gens là ignorent ce que sont la France et son peuple ,dans ces conditions pour quelle raison se font-ils élire dans notre pays ?

  9. Pas besoin d’être économiste pour comprendre que le business de l’immigration est juteux.
    Moins d’enfant de françaises de souche = immigration plein pot et dividendes en relation.

  10. Elle préfère qu’ont accueille des enfants Africains pour compenser cette baisse ,comme ça la France deviendra
    l’Afrique de l’Europe .

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