Retraités, CSP+ et femmes : le RN ratisse de plus en plus large !

© Jordan Florentin
© Jordan Florentin

Les sondages se suivent et se ressemblent. Une fois de plus, on ne peut que remarquer que les tendances lourdes se trouvent chaque jour confirmées par de nouvelles enquêtes d’opinion. Le Rassemblement national demeure au-dessus de la mêlée, tandis que loin derrière, Parti socialiste et Renaissance commencent à voir leurs intentions de vote se rejoindre. La dynamique électorale étant ce qu’elle est, il n’est pas improbable que ces courbes, ascendante pour Raphaël Glucksmann et descendante pour Valérie Hayer, en viennent bientôt à se croiser. Et l’on sait bien que les chances demeurent infinitésimales pour à nouveau se recroiser.

Plus loin derrière, globalement, rien ne change : l’extrême gauche piétine, LFI cannibalisant EELV ou le contraire, ça dépend des jours. À droite ? Le même statu quo : ni François-Xavier Bellamy ni Marion Maréchal ne parviennent à creuser l’écart, dans un sens comme dans l’autre.

Une après une, les barrières du vote RN volent en éclats

Si l’on résume, à en croire ces deux derniers sondages, IFOP-Fiducial pour Le Figaro et OpinionWay pour CNews, respectivement commandés les 18 et 19 avril, voici l’état des lieux, pour le moment consolidé par des dizaines de sondages se confirmant les uns les autres :

  • RN : entre 32 % et 29 %.
  • Renaissance : entre17,5 % et 19 %.
  • PS-Place publique : entre 11,5 % et 12 %.
  • LR : entre 8 % et 7 %.
  • Reconquête : entre 5,5 % et 6 %.
  • LFI : entre 8 % et… 8 %.
  • EELV : entre 7,5 % et 6 %.

En allant fouiller plus loin dans ces deux sondages, un fait ressort, déjà annoncé, mais qui paraît se confirmer de jour en jour, consistant au ralliement progressif et continu de trois catégories de Français jusque-là plus que rétives à la formation lepéniste : les retraités, les CSP+ et les femmes. Comme si le tsunami Bardella faisait sauter les digues, les unes après les autres.

Et c’est là que le sondage OpinionWay demeure le plus parlant. Certes, les retraités (65 ans et plus) votent encore à hauteur de 33 % pour la liste de Renaissance, mais 2 2% d’entre eux disent vouloir désormais apporter leurs suffrages à celle du RN, contre seulement 8 % et 4 % pour celles des LR et de Reconquête. C’est dans la catégorie des CSP+, naguère cœur de cible de l’électorat macroniste, que l’évolution est la plus flagrante : s’ils sont 16 % à toujours faire confiance au parti présidentiel, 22 % des plus fortunés de nos compatriotes basculeraient désormais du côté du premier parti d’opposition de France.

La bourgeoisie de gauche fait encore de la résistance

Remarquons que ces mêmes CSP+ soutiennent néanmoins La France insoumise à hauteur de 14 % et de 11 % pour le Parti socialiste, assez loin devant leurs homologues plus droitiers – 8 % pour François-Xavier Bellamy et 4 % pour Marion Maréchal. Comme quoi la bourgeoisie de gauche est une idée qui a toujours de l’avenir…

Le vote des femmes est une donnée plus intéressante encore. Traditionnellement, cet électorat a longtemps été rétif quant à la personnalité de Jean-Marie Le Pen, « mâle alpha » par excellence. Pourtant, 29 % de l’électorat féminin s’apprête à glisser un bulletin RN dans l’urne, à l’occasion des prochaines élections européennes. En revanche, seules 16 % de Françaises devraient faire de même pour Renaissance. Et ensuite ? La grande semaine des soldes, en quelque sorte : 13 % pour Raphaël Glucksmann, 9 % pour Manon Aubry et François-Xavier Bellamy. Puis 6 % pour Marie Toussaint et Marion Maréchal.

Pourquoi un tel succès pour le Rassemblement national ? La personnalité de Marine Le Pen y est sûrement pour beaucoup, elle qui se pose désormais en rassembleuse de la nation. Celle de Jordan Bardella n’y est probablement pas non plus étrangère ; la figure du gendre idéal, parti de rien et en passe de tutoyer les sommets, a manifestement toujours eu ses adeptes.

Pour tout arranger, la situation du pays devient si inquiétante que de tels retournements d’opinion, même si a priori incongrus, sont finalement des plus logiques.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

52 commentaires

  1. Même le vote RN s’islamise. Souvenez vous de Marine Le Pen et son selfie avec une femme voilée durant la campagne de la dernière présidentielle. Cela expliquerait-il les 29% de femmes qui ont l’intention de voter RN ?

  2. Les Français voient leur pays en flammes, et ils en sont encore à se demander s’il serait judicieux d’appeler les pompiers. Ce peuple n’est vraiment pas adulte !

    • Ce peuple est lâche. C’est le même peuple qui a courageusement soutenu Vichy et qui s’est lâchement soumis au nazisme et à l’occupation. Les mêmes, qui aujourd’hui, sont prêts à se soumettre à l’Islamisme… Et je pense qu’ils votent majoritairement pour renaissance…

  3. Pourquoi j’ai des doutes sur ces chiffres de sondage? Ils font croire que le RN est sûr de gagner pour obtenir un sursaut d’un parti qualifié de « normal » ou « neutre » (au hasard Renaissance!). Attendons le 9 juin!

  4. Cela me heurte lorsque l’on dit que kes seniors votent pour renaissance. On discute peu de politique, en famille. Il y a sans doute toujours eu trop de retenue. Mais, mon sentiment est que ce ne sont pas les seniors (j’en fais partie avec mes 73 ans), mais plutôt nos enfants qui choisissent ce parti de la honte. Je ne sais pas vraiment, mais cela ne m’ étonnerait pas qu’ils penchent vers renaissance, ou même pire. Pour moi, je pense qu’ils n’approfondissent pas leurs connaissances politiques, et se contentent de ce qu’on leur inculque dans certains médias, ou en accord avec les idées reçues, ou celles que leurs amis leur assénent. Et, toujours la diabolisation de « l’extrême droite ». Mon filsaîné, bientôt 50 ans, m’a dit en voyant traîner chez nous l fascicule de BV : « C’est un media d’extrême droite ». Je lui ai rétorqué queV disait la vérité. J’ai eu une expérience similaire similaire similaire où c’était « Valeurs Actuelles » qui était concerné. Des petites remarques allant dans le même sens avec nos deux autres enfants.

    • Je suis touà fait d’accord.J’ai 90ans , je vote RNet je ne connais personne de mon âge,d’un certain niveau qui vote pour Macron; Ce n’est pas forcément le cas effectivement pour nos enfants qui sans l’avouer votent probablement pour Renaissance.

  5. Incroyable ces sondages ! Macron conduit tranquillement la France à se fondre dans le magma européen et en France nous continuons à écouter tous ces tribuns sans autre programme que leur auto promotion ! Tous ces chefs de partis sont euro-compatibles.
    Ou sont les patriotes français ? où sont ceux qui veulent retrouver la place de la France au sein des Nations ? Ces sondages sont simplement affligeants

  6. Comme François ci-dessous, j’estime que la droite doit vraiment se regrouper pour faire barrage à la macronie dont la nuisance s’étend hélas à peu près à tous les domaines. LR devrait avoir conscience de son impuissance à se refaire seul une santé, compte tenu des trahisons dont son parti d’origine a fait preuve envers son électorat depuis au bas mot 40 ans (UMPS d’Ali Juppé, Sarkozisme s’asseyant sur le vote du traité de Mastricht, etc.). Le regroupement avec le RN et Reconquête devrait lui apparaître évident.

  7. Un autre point mérite d’être signalé : Le reclassement à gauche. LFI et Mélanchon, largement perçus par l’opinion comme le parti du chaos et de l’islamo-gauchisme perdent du terrain de même que la gauche de la macronie. Cette partie de l’électorat se retrouve chez Glusksman dont la dynamique est visible. Le centre macronien va payer les désastres de sa gestion. Une partie de sa droite reviendra chez LR, Reconquête et au RN. Conclusion : Le vieux clivage Gauche Droite revient. A bon entendeur, salut !

  8. Un autre sondage effectué à l’échelle européenne indique que la participation du corps électoral devrait très fortement progresser. Les chiffres des sondages qui se succèdent n’en sont que plus probants. L’impression qui se dégage est que « les gens ont compris ». Dans toute l’Europe. Les gens ont compris qu’une caste d’oligarques mondialisés a mis en place à Bruxelles une bureaucratie à sa botte. A la différence près que l’idéologie mondialiste libérale libertaire n’est pas l’idéologie communiste, le fonctionnement du dinosaure UE n’a rien à envier à l’URSS de jadis. L’UE, pour parler comme l’excellent MBC c’est l’URSS sans le goulag (mais avec Pravda). Comme en son temps l’URSS, l’UE ne fait plus rêver. Ses échecs, ses contradictions, sa lourdeur, son opacité, ses « petites affaires », son caracère antidémocratique échappant à tout contrôle réel, son immigrationnisme islamophile débridé effacent ses succès de naguère et la conduisent inéxorablement vers le déclin et l’implosion. Le rejet des Peuples s’exprime. Le 9 juin commencent la Glasnost et la Perestroïka de l’UE. Le Parti unique à la tête de l’UE va devoir céder son pouvoir. Et les Nations reprendront leurs souverainetés. Comme les Pays européens de l’Est, comme les Pays Baltes. Comme l’Ukraine !

  9. Le RN Reconquête et LR doivent s’unir sans quoi d’ici le 9 juin le macron et sa clique essayera par tous les moyens minables de faire barrage d’où risque de mauvaises surprises

    • Et oui, c’est ce que je dis depuis longtemps, il faut prendre exemple sur les deux ânes attachés par le cou et ayant deux meules de foin à manger, avaient compris qu’en y allant ensemble ils pourraient manger les deux. Serons nous aussi intelligents que les ânes, l’avenir nous le dira.

    • Prière de bien comprendre le mode de scrutin pour les élections européennes qui n’a RIEN à voir avec les législatives françaises. Un seul tour. A la proportionnelle. Pas de désistement. Pas de vote utile. Pas d’alliances. A condition de dépasser un seuil de 5%, on obtient un nombre de députés PROPORTIONNEL au nombre de voix obtenues.

    • Cela dit un accord de gouvernement et un programme commun sont indispensable en vue des Présidentielles et des législatives à suivre. Et justement, les résultats des prochaines élections (régionales et municipales) pourraient, le moment venu, donner d’utiles indications sur les grandes lignes de ces accords dont la négociation devra tenir compte des rapports de force mis en lumière par ces scrutins.

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