On le sait, la lutte contre le réchauffement climatique et la diminution des réserves mondiales d'énergies fossiles, si elles sont prises au sérieux, vont entraîner des remises en cause brutales du mode de vie occidental. En particulier pour les voyages et les déplacements, gros consommateurs de ces énergies et gros émetteurs de gaz à effet de serre. C'est l'un des aspects majeurs de la démondialisation qui nous attend : une réduction des échanges considérable, qui affectera donc les affaires, le tourisme, l'industrie mais aussi… les migrations. Sur les premiers sujets, Jean-Marc Jancovici développe régulièrement des propositions cohérentes avec son analyse scientifique : par exemple un quota de trois ou quatre vols en avion par personne sur une vie. Mais sur les migrations et l'immigration ? Il est pour l'instant beaucoup moins prolixe.

Ce n'est pas le cas d'un certain François Gemenne, « politologue et chercheur belge, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et directeur de l'Observatoire Hugo dédié aux migrations environnementales à l'université de Liège en Belgique », selon sa fiche Wikipédia. Il a aussi participé à l'avant-dernier rapport du GIEC et à la dernière COP. Un homme qui compte, donc, sur les questions liées au réchauffement et, à ce titre, très souvent invité dans les médias. Sa fiche nous apprend aussi que l'universitaire est encore « codirecteur de l’Observatoire Défense et Climat du ministère des Armées en France, établi à l’IRIS » car évidemment, en bonne logique, aucun domaine de l'activité humaine ne doit échapper à la transition écologique, surtout pas nos armées. Fin de la parenthèse.

Ces jours-ci, François Gemenne s'est fait remarquer (pas assez) par sa participation au « Forum sur la liberté de mouvement » organisé par Carlos Tavares, le patron de Stellantis. Et notre universitaire belge a précisé au Monde sa position sur cette question du dilemme entre lutte contre le réchauffement et ouverture des frontières : « La grande cause de ma vie, c’est l’ouverture des frontières. […] Je ne voudrais pas que la décarbonation amène des restrictions à la liberté de mouvement internationale. Dit brutalement, entre le changement climatique à 4 degrés et des frontières fermées, je choisis le réchauffement climatique. » Vous avez bien lu : un contributeur du GIEC, capable d'assener sur les plateaux télé qu'« il faut se battre pour chaque dixième de degré », choisit ouvertement le réchauffement ! Mais pour la bonne cause : Le Monde précise que M. Gemenne « dit combattre le localisme cher au Rassemblement national ». Il est vrai que François Gemenne, auteur d'un ouvrage publié en 2022, On a tous un ami noir. Pour en finir avec les polémiques stériles sur les migrations, est ce qu'on pourrait appeler un fervent immigrationniste.

On savait que les sciences politiques étaient souvent plus politiques que scientifiques, notamment à Sciences Po. La gauche intellectuelle, quand elle était marxiste, savait très bien s'asseoir sur les vérités scientifiques quand elles dérangeaient l'idéologie. La gauche écolo, qui nous bassine avec les rapports du GIEC, va donc culpabiliser et mettre au pas toute une population au nom de la science. Toute sauf une, celle qui vit de l'immigration. Nouvelle preuve que l'immigrationnisme est son nouveau totem. Une telle emprise de l'idéologie sur la science est ahurissante, pas nouvelle et riche de déchirures à venir au sein de la gauche intellectuelle. On jubile déjà en imaginant des débats entre Jadot (dont François Gemenne fut un proche conseiller durant la campagne de 2022) ou Rousseau et des représentants RN ou zemmouriens leur arrachant ce type d'aveux sous la torture des chiffres du GIEC : entre le RN et le réchauffement, je choisis un réchauffement à 6° et même plus s'il le faut ! Décidément, l'époque est formidable.

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08 avril 2023 à 11:30

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48 commentaires

  1. Si l’immigration était utile ça se saurait. Elle ne sauvera pas l’Afrique et condamnera l’Europe. On ne peut pas transférer les (prochainement) 2 milliards d’africains sur l’Europe. Au pire ça sera 5%, donc les problèmes africains seront toujours là. Les migrants veulent vivre en Europe pour bénéficier de notre mode de vie, ou dit autrement polluer autant que nous. Sauf que nous allons devoir diminuer notre consommation. Accueillir des millions de migrants a un coût, que les immigrationistes ignorent volontairement. Loger des gens, c’est construire en béton, c’est avoir plus de voitures sur les routes, plus de consommation, donc plus de pollution. Donc autant qu’ils restent chez eux et qu’ils règlent les problèmes dont ils sont la cause.

  2. Certes des variations climatiques se sont déjà manifestées sur les derniers 800.000 ans et donc le réchauffement climatique n’est pas une nouveauté à l’échelle de la planète. Ceci ne donne pour autant pas raison aux commentateurs ci-après qui en contestent la gravité, contre toute raison : car ce qui est en jeu, c’est la rapidité du réchauffement, dont il est déjà trop tard pour ralentir les premiers effets, inéluctables, un peu comme ceux d’une immigration mal contrôlée, indolore au début mais aux conséquences qui peuvent être graves si on n’y met pas bon ordre. Si notre société ne comprend pas la nécessité de RALENTIR (réchauffement ET immigration), elle (et pas qu’elle !) risque de PERIR. Lire à ce sujet le livre de Timothée Parrique, « Ralentir ou Périr, l’économie de la décroissance » si l’on veut tant soit peu faire un effort pour comprendre et s’adapter, si possible …

  3. Ce réchauffement climatique, c’est comme les 4 saisons dans une année ! Des variations climatiques se sont déjà manifestées sur les derniers 800.000 ans. On va sûrement en subir une. …. mais en attendant, nos gouvernements successifs ont sauté sur l’aubaine pour rendre le genre humain responsable de cet EVENEMENT CYCLIQUE afin de racketter le peuple comme si le « pognon » allait permettre de l’éviter.

    1. Le déréglement climatique qui commence n’a absolument rien de cyclique. Informez-vous. Le climat n’est effectivement pas stable, il évolue, mais les évolutions « naturelles » sont lentes. Celle ci, commencée avec la révolution industrielle est rapide et causée par la surpopulation et la surconsommation (i.e. l’homme actuel consomme des centaines de fois l’énergie que nos aïeux consommaient il y a 150 ans).

  4. Ils peuvent choisir le réchauffement, vu qu’il n’existe toujours pas, et que, eux au GIEC, ils le savent!

  5. GIEC = Groupement idéologue pour l’Environnement et le Climat .
    Comme d’habitude, je me permet de rappeler à ces « savants » que le réchauffement climatique à commencé il y a environ 125.000.000 d’année soit bien avant leurs études débutant à la période de l’industrialisation qui leur sert de point de départ

  6. Si on nous demande de choisir, on souhaite vivement la FERMETURE des FRONTIERES pour échapper à ce fléau bien plus redoutable que le réchauffement climatique qui de toutes façons est inévitable alors plutôt que d’avoir les deux à la fois……

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