[REACTION] « Les solutions d’É. Borne sont partielles et inefficaces »

Michel Valadier la Fondation pour l'école

Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, vient d'annoncer ses mesures pour l’école (maintien des 4.000 postes d’enseignants, création de 2.000 postes d’accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH), amélioration de la formation des professeurs, raccourcissement des vacances d’été et suppression de l'obligation du brevet des collèges, etc.). C'est dans ce contexte que se tiendra à Paris, le 1er février prochain, la cinquième édition du Salon de la liberté scolaire consacré aux « acteurs du renouveau éducatif ». Un événement organisé par la Fondation pour l'école que nous présente son directeur général, Michel Valadier.

 

Sabine de Villeroché. Pourquoi organiser un Salon de la liberté scolaire au moment où Élisabeth Borne s'empare, justement, du sujet de l'école ?

Michel Valadier. Méfions-nous des effets d’annonce : les gouvernements successifs les ont multipliés, ces dernières années, sans retombées concrètes jusqu’à présent. Nous en sommes au sixième ministre en moins de deux ans. Dans le dernier classement PISA de 2024, la France est classée 29e en lecture, par exemple, et les résultats TIMSS en sciences ne sont pas meilleurs. Le décrochage dramatique du niveau scolaire français est un problème structurel qui ne sera pas réglé par quelques mesurettes à la marge. Il en est ainsi de la question des vacances d’été ou de celle de la formation des professeurs. À quoi sert de rajouter des jours de scolarité ou une offre de formation si le contenu enseigné ne fait pas la part belle aux fondamentaux et à l’exigence ? La création des postes d’AESH est une bonne chose en soi mais ne constitue, en quelque sorte, qu’un rattrapage... Il est, par ailleurs, intéressant de noter que cette dernière mesure est sélective, puisque les écoles hors contrat n’y ont pas droit – alors qu’elles scolarisent près de 7,5 % des élèves de l'enseignement privé en France…

On le voit, les solutions apportées par l’État sont partielles et inefficaces : les réponses viendront aussi des parents et de la société civile. La 5e édition de notre Salon a donc tout son sens, car elle répond à une vraie demande et à un formidable essor des initiatives privées.

 

S. de V. Comment se déroulera ce salon, qui seront les intervenants ?

M. V. Pour sa 5e édition, le Salon a la chance de pouvoir compter sur des intervenants de renom. Ainsi, le moment fort de l'événement sera la conférence du neuroscientifique Michel Desmurget (auteur de La Fabrique du crétin digital, Seuil) sur les méfaits des écrans et les bienfaits de la lecture. Avec cet objectif : susciter une prise de conscience et proposer des solutions. Également à l'affiche, entre autres : Bérénice Levet (philosophe et essayiste) sur l'école au défi de l’IA, Henri d'Anselme, le héros au sac à dos des attentats d'Annecy (ancien élève du hors-contrat), Myriam Meyer (professeur de français dans l'Éducation nationale et auteur de Wesh, Madame ?!, Robert Laffont), Clotilde Noël (fondatrice de « Tombée du nid » et cofondatrice d'école libre). Et de nombreux autres invités de talent. Par ailleurs, le Salon proposera aussi un village des écoles, regroupant des établissements prestigieux (lla Puy du Fou Académie, le réseau d’écoles CERENE, le Groupe scolaire Saint-Dominique… Une quarantaine d’exposants variés seront également présents : des créateurs de contenu éducatif (comme le Cours Griffon), des organismes de formation (comme l’ILFM), des éditions scolaires (comme Critérion) – mais également une libraire très fournie, avec de nombreuses séances de dédicace.

Un programme riche, donc, et susceptible d’attirer à la fois des directeurs, des professeurs, mais aussi des parents, des journalistes, des politiques et des curieux. C’est d’ailleurs notre objectif : mettre en avant le formidable dynamisme des écoles libres aux yeux de tous et favoriser leur rayonnement. Le tout à Paris, sur une journée (de 9h à 18h) et avec ticket d’entrée de 5 euros… Au vu des problèmes de niveau scolaire évoqués plus haut, c’est faire œuvre de salut public !

 

S. de V. Quelles sont les valeurs ajoutées des modèles alternatifs d’écoles (hors contrat, notamment) ?

M. V. Elles sont nombreuses et ont toutes à voir avec la cohérence éducative. D’abord, la possibilité, pour les parents, de choisir un établissement en phase avec leurs exigences scolaires et leurs principes éducatifs. Ensuite, la possibilité, pour les directeurs, de recruter eux-mêmes leur équipe pédagogique, en fonction du projet de leur école et de leurs besoins réels. Enfin, la possibilité, pour les enseignants, de pouvoir exercer, sans dogmatisme ni rigidité, les méthodes qui fonctionnent. Sans parler de l’accueil des enfants dans des classes souvent moins nombreuses et du suivi personnalisé qui peut y avoir cours. Car certaines écoles ont leurs spécificités : l’accueil des enfants dys (le réseau CERENE), le décrochage scolaire dans les campagnes (Excellence Ruralités), l’accueil de personnes handicapées, la musique, les hauts potentiels… Les 2.572 établissements hors contrat scolarisent 130.000 élèves, alors qu’ils étaient inexistants il y a trente ans. Ils sont devenus incontournables !

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Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

13 commentaires

  1. Liberté scolaire? NON! Appliquer les méthodes simples des hussards noirs de la république après la guerre dans un contexte où la méritocratie construit la nation. Pas d’exception culturelle, responsabilisation des parents, retour aux internats des recidivistes du bordel…des notes (vraies) de la sélection tout au long du parcours, recherche de l’excellence et de la vérité dans tous les domaines, encouragement des études scientifiques de pointe par des bourses, apprentissage de 3 à 4 langues , formation pointue au codage et aux algorythmes etc.. la méthode Russe, Chinoise, turque etc…

  2. Le seul progrès souhaitable pour nos enfants, c’est le RETOUR AU BON SENS .
    La seule solution à espérer est une application des principes énoncés par TRUMP l’adresse des administrations américaines, principes dont la validité est universelle car ils conditionnent l’harmonie de la société et l’équilibre de l’individu.
    .

  3. Il serait bon aussi que des politiques participent à ce salon !! Et même la ministre de l’EN!!! Ils ne connaissent rien de cette instruction libre et juste mais la dénigre comme bien sûr facho!

  4. Je me méfie de ce qui se cache derrière « l’éducation sexuelle », c’est dans les détails que se cache le wokisme , la transsexualité etc. , donc que borne précise ses intentions noir sur blanc et s’engage à les respecter, sous peine de sanctions et non pas de démission, ce serait trop facile. En France quand un responsable fait une bêtise il démissionne, ou on le démissionne et circulez il n’y a plus rien à voir, c’est scandaleux!

  5. Ca rime à quoi un « salon de la liberté scolaire » ? Le même enseignement ne doit-il donc pas être offert à tous les enfants, dans les mêmes conditions ? Il est vrai que lorsque l’on voit des classes de 12 élèves en banlieue et des classes de 36 élèves avec 3 niveaux en milieu rural (sans oublier les déplacements en bus dès le primaire puisqu’il n’y plus d’école dans chaque village), il est évident qu’on ne sait pas si la liberté scolaire existe, par contre il est évident que l’égalité à ce niveau là n’existe pas. Il serait d’ailleurs intéressant, en plus du classement Pisa, de faire une étude sur le niveau scolaire de ces enfants de milieu rural accueillis dans des classes surchargées, loin de leur domicile, et le niveau des élèves de ces classes installées au coeur des quartier et dont les effectifs sont étrangement bas. Il importera surtout de tirer les conclusions des résultats de cette étude.

    • La liberté scolaire est essentielle car par l’émulation la concurrence, le niveau scolaire de l’éducation nationale pourra s’améliorer or l’état dresse beaucoup d’obstacles à la création d’écoles hors contrat par idéologie. Ce sont autant d’écoles qui échappent à son contrôle or comme on l’a vu particulièrement avec ce gouvernement, l’école sert à la propagande…wookisme, histoire nationale biaisée, immigrationisme, ecologisme….donc liberté scolaire pour échapper à cet embrigadement

  6. Partielles et inefficaces, seulement, les décisions de Borne ? Nuisibles plutôt quand elle parle de l’éducation sexuelle, non ?

  7. E. Borne symbolise à elle seule tout ce qui fait la ruine de l’Education Nationale. C’est de archéo-socialisme. Les socialistes ont gardé toute leur capacité de nuisance.

  8. Ce qui me fait frémir, chez Borne, c’est qu’elle annonce vouloir intensifier son programme imposé d' »enseigner » le bas de ceinture/fond de culotte à nos tout-petits ! (pour moi qui suis Mamie, on est un « tout-petit » jusqu’à 13 ans)

    • C’est de la débauche et de la perversion organisée. Pauvres petits. Moi aussi je suis Mamie et scandalisée pour ne pas dire dégoutée.

  9. En « Borne » socialiste bobo Mme Borne pense que la priorité absolue est l’éducation sexuelle des enfants..

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