Pour Olivier Faure, les migrants, c’est comme des expat’ !

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C’est tout de même bien commode, d’être socialiste – en France, en tous les cas. On peut se permettre de raconter n’importe quoi, on peut prendre la parole à tort et à travers et on ne vous en veut même pas. Par principe, vous êtes dans le camp auquel on ne fait aucun reproche. À droite, on hésite à constater qu’il fait beau dehors. On aurait peur de déclencher un torrent d’indignation sur les réseaux dits sociaux. À gauche, on ose toutes les outrances, les raccourcis, les contre-vérités. Voyez, par exemple, Edwy Plenel. Sur X, le Fouquier-Tinville de la bien-pensance a osé ce contresens grandiose : « Lampedusa, où plus de 11.000 migrants sont arrivés en moins d’une semaine, montre que l'inhospitalité est une impasse. Au lieu de se fermer, faisant ainsi le lit de la xénophobie et du racisme, l'Europe doit se donner les moyens d'accueillir. » En bref : puisqu’ils arrivent si nombreux, c’est bien la preuve qu’il faut les accueillir. En les refusant, nos pays deviennent racistes… alors qu’en les accueillant, on voit bien à quel point ils nous enrichissent. À se demander comment on n’y a pas pensé plus tôt.

Migrants et expat' sur le même plan

Le meilleur, dans ce registre, n’est cependant pas Plenel. Il y a plus fort. On laissera de côté les gugusses hallucinés de la Fête de l’Huma, pour qui Fabien Roussel est un facho, ainsi que –provisoirement - les éructations de Jean-Luc Mélenchon et les hurlements de Sandrine Rousseau pour se concentrer, aujourd’hui, sur Olivier Faure. Premier secrétaire d’un Parti socialiste déjà mort, qui ne compte plus que quelques poignées d’adhérents, Faure doit se démarquer pour exister. On peut dire qu’il n’a pas déçu.

Éric Zemmour répondait, dimanche 17 septembre, aux inquisiteurs de BFM TV. Il s’y est montré aussi courtois qu’il le pouvait et il a, parmi d’autres choses, rappelé une évidence : « Lorsque des milliers d'hommes arrivent sur une petite île, ça s'appelle une invasion. » Les plus de 6.000 migrants qui sont arrivés à Lampedusa poussent même à bout la population locale, inférieure en nombre et jusque-là totalement muette et soumise à l’invasion. Réponse d’Olivier Faure, toujours sur X : « 200.000 expatriés Français en Afrique, ça s’appelle comment, alors ? »

Pas mal. On pourrait, évidemment, répondre sur le fond : des expatriés français, ce sont des gens diplômés qui viennent, le plus souvent, en famille travailler pour une entreprise. Et quand ils ont fini, ils retournent chez eux, en France. Pendant tout le temps de leur séjour, l’Afrique ne leur accorde aucune aide sociale, ne rembourse pas leurs frais médicaux, et, s’il y a des émeutes, elles ne sont pas provoquées par les expat'. Ils en feraient plutôt même les frais. Les expat' ne commettent pas entre 50 et 65 % des crimes et délits des capitales africaines. Les prisons africaines ne sont pas peuplées de 25 % d’expat'. Dans les cités tenues par les expat', il n’y a ni choufs, ni mariages arrangés, ni excisions dans la baignoire, ni tournantes dans les caves, ni règlements de comptes à la kalach. On pourrait continuer cette liste indéfiniment.

Faire du buzz

Non, répondre sur le fond serait trop facile et puis, surtout (et c’est là le plus inquiétant), ce ne sont pas des réponses argumentées qu’attendent malheureusement la plupart des électeurs. La rapidité des réseaux, la culture du « drama » à l’américaine, la nécessité de faire du buzz, voilà qui sauvera Olivier Faure et son vieux parti. Du moins l’espère-t-il, probablement.

On se souviendra qu’Olivier Faure avait déjà tenu des propos tout aussi hallucinés lors du viol d’une jeune Française par un immigré d’origine sénégalaise : « La barbarie, la perversion, le vice n'ont ni couleur de peau ni nationalité. Se servir d'un acte odieux pour sous-entendre que les immigrés sont des violeurs est raciste. » Raciste, si l’on veut – et si l’on croit que les statistiques officielles du ministère de l’Intérieur sont racistes, évidemment. Le déni de réalité est décidément au cœur du projet socialiste.

Au fond, cette énième outrance est le révélateur de ce que devient la vie politique française : à peu près n’importe quoi, pourvu que cela fasse parler. La plus inquiétante des conclusions est que cela trouve un public –un public qui y croit. Il y a donc des gens qui croient sincèrement que les migrants sont comme des expat', et que cela suffit à balayer d’un revers de main le terme, pourtant approprié, d’invasion. Bravo !

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

30 commentaires

  1. Pour certains et Olivier Faure en est l’exemple parfait, la drogue « socialiste », empêche les neurones de fonctionner correctement. Lamentable.

  2. Pourquoi Paris et les villes de province sont maintenant en Afrique , M. Faure ? belle leçon de géographie. Alors je conseille à ce président d’un mouvement à 3% de lire le fameux livre de Mike Horn « Latitude zéro » et les chapitres où il traverse le continent africain, c’est d’un réalisme à vous époustoufler ? Et très récemment la chronique de Charlotte d’Ornellas sur Cnews hier soir dans « Face à l’info » où les chiffres de cette migration tombent comme un couperet ( et elle n’affabule pas cette jeune dame) !!!

  3. « Le déni de réalité est décidément au cœur du projet socialiste. » Non. Le déni de réalité est au cœur de toute idéologie. «Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent les croyances » Marcel Proust.

  4. NON Monsieur FLORAC, il y a encore beaucoup de Français qui savent raison garder et ne pas accorder foi aux élucubrations de ces polichinelles en mal d’électorat…

  5. Non monsieur !
    Je suis un « expat » comme vous dites !
    Mais, moi, et l’immense majorité des français qui se sont expatriés, ils ont bossé beaucoup, produit beaucoup, ils ont apporté à leur pays d’adoption énormément !
    Révisez votre français !

  6. On aurait dû traiter avec Poutine en son temps afin d’envoyer les migrants en Sibérie… Cela aurait sans doute Été très dissuasif.

  7. Pauvre France ! A force de faire prendre des vessies pour des lanternes aux français ils ne sont plus à une ineptie près ! Ces gens là trahissent les français pour pouvoir exister.

  8. Hélas oui, il y a des Français qui croient ce genre de propos; il y en a même qui ont élu Caron, Rousseau c’est dire !
    En tous cas il ne fait pas un pli que plus un politique est à gauche plus il est de mauvaise foi

  9. Le plus grave c’est qu’il aurait peut-être pu être député ou ministre, représenter la France et les français, et je suis bien sur qu’on a les mêmes parmi les ministres en exercice et les députés et je ne parle pas de ceux de la NUPES hors concours

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