Comme à chaque fois qu’elle parle d’elle-même et de ses actions, Anne Hidalgo est dithyrambique. Sujet du jour : trois futures passerelles sur la Seine, censées abriter des commerces et même quelques logements ou bureau.

Cette grande innovation architecturale n’est que la reprise d’une tradition urbaine d’Ancien Régime qui survit à l’étranger, notamment en Italie avec le Rialto à Venise ou le Ponte Vecchio à Florence.

À ce sujet, j’émets une hypothèse historique : les travaux engagés sous Louis XVI, qui ont abouti à remanier le centre de Paris et faire disparaître les maisons d’habitation qui occupaient les ponts centraux, ont mis sur le pavé des centaines et peut-être des milliers de gens qui ont formé comme le terreau, le ferment des émeutes du début de la période révolutionnaire.

Il faut faire gaffe quand on touche au cœur vibrant d’une ville.

Quoi qu’il en soit, on est manifestement en présence d’une offensive de com’, d’une de ces initiatives de « fort-en-gueulisme » propres à Hidalgo dans le sillage de Delanoë.

Déclarer sans rire que ces minces colifichets urbains (désignés comme des passerelles et même pas de ponts) sont "une révolution architecturale pour la capitale… le projet sera porté par le C40, l’organisme international, présidé par la maire, des villes mondes qui tentent de lutter contre le réchauffement climatique, notamment. Des annonces dans tous les pays sont également programmées" est du plus haut comique.

En quoi trois passerelles vont-elles lutter contre le réchauffement climatique ? Autant démontrer que la course du rat parisien dans le square Saint-Jacques provoque un tsunami à Tokyo, pour reprendre la célèbre formule relative au vol d’un papillon en l’actualisant.

Ces gadgets ne feront pas oublier aux Parisiens et à tous ceux qui visitent la ville l’état de délabrement des rues et l’augmentation de la pollution due aux aménagements incessants de la voirie qui coûtent une fortune.

Enfin, Hidalgo ne prend pas beaucoup de risque : ces projets ne verront certainement pas le jour avant 2020.

D’ici là, le mouvement citoyen qui se dessine pour la chasser de la mairie aura, espérons-le, porté ses fruits.

1994 vues

17 novembre 2017 à 16:54

Partager

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.