[Point de vue] Face à l’abaya, Mathilde Panot, « insoumise » mais pas trop

panot

Le Parisien, peu suspect d'avoir repris le fonds de commerce de Gringoire, faisait sa une, le 7 juin, sur « l'école face au défi de l'abaya ». On sait qu'il est de plus en plus mal vu, pour paraphraser Péguy, non seulement de dire ce qu'on voit, mais surtout de voir ce que l'on voit, et que l'aveuglement gentil des progressistes est l'opinion du monde la mieux considérée. Toutefois, l'abaya est loin d'être un problème anecdotique : même BFM a fini par s'en saisir ! Effectivement, la mode est aux vêtements islamiques dans les écoles publiques. Cela dit, une nouvelle génération de profs et de surveillants ne voit pas où est le problème, d'ailleurs. Pap Ndiaye non plus, puisque ses deux priorités sont l'éducation sexuelle (pas affective ou relationnelle, hein) et l'humiliation des écoles catho sous contrat (comme s'en est fait l'écho cet excellent article de Gabrielle Cluzel). Il n'a donc pas le temps de s'occuper de ces sujets annexes. Faut pas déconner !

Bref, l'abaya, ce vêtement ample, couvrant le corps et la tête, venant des pays du Golfe, doit rester un sujet secondaire. Mieux : pas un sujet du tout. Que la France devienne musulmane, passe encore, mais en mode silencieux. C'est pourquoi la une du Parisien n'a pas, mais alors pas du tout, plu à Mathilde Panot. Sa réaction face au Parisien mérite d'être citée : « Nous traversons une crise sociale sans précédent, une attaque massive des libertés sous Macron, une sècheresse ultra-précoce et une guerre alimentaire se profile. Mais le Parisien fait sa une sur la tenue des femmes musulmanes. Pour ce journal comme beaucoup d’autres : l’islamophobie fait vendre. Surtout quand elle s'attaque aux femmes. » Elle a en partie raison, rendons-lui cette justice, pour l'attaque massive des libertés sous Macron, mais puisque LFI a appelé à voter pour Macron, Mélenchon répétant « pas une voix pour Madame Le Pen », elle est mal placée pour se plaindre. Macron avait annoncé la couleur. Il avait même mis la retraite à 64 ans dans son programme.

Pour le reste : crise sociale sans précédent, pas tellement. En France, c'est la crise sociale dès qu'on touche aux « akisocio ». Sécheresse ultra-précoce ? Alors, allons-y, mélangeons tout, les grêlons et les mosquées, les retraites et les agriculteurs. C'est bien la première fois, d'ailleurs, que Mathilde Panot s'intéresse au sort de la France périphérique. Guerre alimentaire ? OK, pourquoi pas, mais on dirait que la guerre civile a pris un peu d'avance sur la guerre alimentaire, non ? Bon, bref. On passe sur cette conclusion féministe complètement ringarde, mais on se demande tout de même pourquoi l'islamophobie, réelle ou supposée, ou du moins la dénonciation de l'islamisation de l'espace public, ferait vendre. Peut-être parce que les gens n'en veulent pas. Cela expliquerait pourquoi on refuse d'organiser un référendum sur l'immigration.

Éric Naulleau a beau rappeler que toutes les femmes musulmanes ne portent pas l'abaya et que la laïcité est l'un des piliers de l'école publique : cette gauche-là, la gauche Naulleau, humaniste et laïque, stricte sur les principes, a cessé de vivre depuis longtemps. C'est quand même curieux, pour ne pas dire drôle, de se faire appeler « France insoumise » alors qu'à l'évidence, ni la France ni l'insoumission ne font partie du programme de Mathilde Panot et de ses amis. À part chanter « On est là, on est là ! », ordonner à ses parlementaires de s'habiller comme des sacs pour faire peuple et hurler pendant les débats (toutes ces « insoumissions » rappelant tout bêtement une « crise d'adolescence » de moyenne intensité), on ne peut pas dire que les sectateurs de Mélenchon, notre Raël soviétique, soient particulièrement rebelles à ce qui est en train de se passer.

On attend la suite, bien sûr, quand, dans quelques décennies, Mathilde Panot ne pourra plus se déplacer tête nue pour rendre visite à ses électeurs. Ce jour-là, si la sécheresse s'y met, et si la guerre alimentaire ne déçoit pas, elle aura réussi son pari : faire de la France un grand Yémen.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Si l’incapacité d’accueillir la différence d’autrui tel un facteur de richesse constitue un handicap, bien des Français, qu’ils soient de gauche ou de droite, riches ou pauvres, politiquement engagés ou non, sont hélas porteurs d’un handicap excessivement lourd et invalidant. Ils font pitié …

  2. La gauche française est totalement soumise à L’Islam. Peur? Lâcheté? Clientélisme? Les 3 à la fois je crois.

  3. Une révolutionnaire en carton bien au chaud sur son banc de l’Assemblée Nationale protégée par son immunité parlementaire et engraissée des 7.500 € mensuels par le contribuable. Elle est prête à renverser les Institutions jusqu’à la dernière goutte de sang des autres.

  4. On sait que c’est bien le communautarisme galopant qui fait l’électorat de l’Anus …. Alors, ne cherchons pas à comprendre. Je m’étonne qu’aucun de ces humanistes islamo gôôôôcho n’est pas encore préconisé le « pas d’amalgame » traditionnel.

  5. Ce qui est étonnant c’est qu’elle a fait Sciences Po je croyais le niveau plus élevé quand même

    • On sait aujourd’hui ce que « Science Po » signifie. Ils sortent presque tous de là. Voyez le résultat!

    • Nouvelles générations, nouvelle mouture : conçue pour les faibles du bulbe qui se doivent d’avoir un diplôme ( bout de papier) à tout prix pour gagner une petite ( en attendant une meilleure) croûte…
      ( une ancienne de 1972 – au final, croûte maigrichonne, mais sans compromissions )

  6. Précoce signifie ‘qui arrive avant son temps’ donc, une sècheresse ultra précoce est une période de chaleur qui vient bien avant qu’on l’attende. Soit, donc les pseudos-écolos on découvert qu’en été il fait chaud, et ce, tous les ans. Elle fait des progrès Mathilde.

  7. La France Insoumise ? Plutôt La France Imbécile. Le communautarisme c’est de fond de commerce Mélenchon , Panot , etc. A quand une Panot en abaya à l’assemblée nationale ?

  8. Peut être si certains peuvent se rendre dans des lieux publiques, tels les locaux de l’enseignement nationale, en tenu sans aucun doutes islamiques, alors pourquoi certains élèves d’origine national ne mettraient il pas un vêtement avec une croix tels les chevaliers du moyen age, les croisés. A ne pas en douter, les Boyard, Panot, Rousseau et compagnie alors y trouveraient sans doute à redire et pourtant, la solution est toute simple, l’uniforme. Ça ce passe ailleurs.

  9. « Le Pap » de l’éducation nationale (publique mais plus laïque) n’a-t-il pas envoyé ses sbires (inspecteurs) dans les établissements sous contrat pour voir si par hasard les élèves n’étaient pas contraints à éviter « certains vêtements », demandant à d’autres si leur uniforme ne les gênait pas aux entournures ? Valeurs inversées ou bien me trompe-je ?

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