L’une des dernières déclarations d’Emmanuel Macron avant le scrutin est sans doute l’une des clés de son succès. Au lendemain de l’attentat des Champs-Elysées, il avoue au micro de RTL :

Je ne vais pas inventer un programme antiterroriste dans la nuit.

À ces mots, le sang de l’électeur ne fait qu’un tour : Macron est l’homme de la situation. C’est lui. Il nous le faut. « Mettre les fichés S en prison n’a aucun sens », précise le candidat. Pourquoi vouloir mettre ces gens-là hors d’état de nuire ? Mais où Marine Le Pen va-t-elle chercher des idées pareilles ? Cette femme est un véritable danger public.

"La déchéance de nationalité, c’est faire preuve de démagogie", ajoute-t-il. L’auditeur de RTL est au comble du bonheur. Enfin, presque, car le bougre de présidentiable a tout de même sa petite idée sur la manière de ne rien faire. L’inaction ne s’improvise pas. En tant qu’agent d’ambiance du train qui file à toute allure vers le mur, Emmanuel propose diverses activités ludiques pour lutter contre le terrorisme : "D’abord renforcer les moyens du renseignement territorial…" On laisse les fichés S gambader dans la nature et, ensuite, on joue au chat et à la souris avec eux. Plus onéreux peut-être, plus risqué sans doute, mais beaucoup plus amusant ! Pourquoi ne pas organiser un lâcher de radicalisés, puis demander aux agents du renseignement de compter jusqu’à vingt sans regarder ? Les responsables de la radio se demandent s’ils ne tiennent pas là une formule encore plus porteuse que "La Valise" RTL.

Le but, « c’est de pouvoir mieux coordonner et consolider tout cela… » Le brouillard s’épaissit. Faut-il aussi changer le papier peint de la pièce qui héberge la cellule antiterroriste ? La question n’est pas évoquée mais méritera d’être examinée ultérieurement. En attendant, le candidat, plus joueur que jamais, annonce du lourd : "L’un des engagements que j’ai pris, c’est de créer une “task force” anti-Daech qui, 7 jours sur 7, 24 h sur 24, auprès du président de la République, sera en charge de la coordination des services de renseignement." Ah, la « task force » ! Into the bureau of Élysée. 24 h sur 24. Bye bye, Brigitte ! I sleep with the task force… It is my job, I am sorry my love…

Une "task force" qui devrait déboucher ensuite sur une "Task-tu-mérites" avec bataclanisation de la France, courses de camions fous en bord de mer, etc.

En clair, car il faut toujours procéder à une traduction en français normal du charabia macronien : nous continuerons à laisser le ver entrer dans le fruit et, plutôt que l’extraire sans ménagement, nous allons créer une bureaucratie qui tentera de déterminer de quel côté il se trouve.

Des personnes touchées personnellement par les attentats ont sans doute voté Macron… L’élection présidentielle 2017 sera à ranger sur l’étagère réservée au paranormal.

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24 avril 2017 à 23:30

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