« Paris, reine du monde. Paris, c’est une blonde », chantait, autrefois, Maurice Chevalier. Mais la blonde en question semble ne plus plaire à grand monde, des plus modestes aux grands de ce même monde. La liste de ces derniers est longue : Stéphane Bern, Isabelle Adjani, Pierre Niney, Alex Lutz, Muriel Robin, Julien Doré, Alain Souchon, Fabrice Luchini, Vincent Lindon. Et encore devons-nous en oublier.

Hormis ceux qui tenaient naguère le haut du pavé parisien, il y a les autres, seulement connus de leurs voisins. Soit ces 120.919 personnes ayant fui la capitale depuis dix ans, faisant passer la population de la Ville Lumière de 2.240.642, en 2012, à 2.117.702 résidents, à la fin de l’année 2022. Pour Guillaume Malaurie, éditorialiste à Challenges, pas le journal le plus énervé de France, dira-t-on, les raisons d’un tel désamour sont simples : « Les classes moyennes et les petits fonctionnaires qui font tourner les écoles et les hôpitaux sont éjectés hors de Paris par la flambée des prix de l’immobilier. Les voilà maintenant découragés ou déclassés par la proximité des nouveaux misérables. »

Ajoutez à ce triste constat les poubelles pas toujours ramassées, les trottinettes qui envahissent les trottoirs, l’insécurité, la quasi-faillite des finances municipales et la perspective des Jeux olympiques de 2024, on ajoutera que fluctuat, peut-être, sans mergitur, certes. Mais pour encore combien de temps ? Pour tout arranger, si, autrefois, les rats – pardon, les surmulots – quittaient le navire, aujourd’hui, ils y installent leurs pénates, à la grande désolation d’autres mammifères qui, eux, payent leurs impôts..

Il en faudrait, bien sûr, plus pour qu’Anne Hidalgo, qui n’est certes pas blonde, mais estime que les brunes ne comptent pas pour des prunes, cède au découragement. Bien au contraire, elle se félicite de la situation, même si « ce n’est pas une bonne nouvelle qu’une capitale se vide »… Faudrait savoir. Il n’empêche, elle persiste devant les micros de France Info, ce mardi 7 février, évoquant un terme qui devrait faire florès, la « dédensification » : « C’est une nécessité pour qu’on puisse mieux vivre à Paris. » Et, en même temps, comme dirait l’autre, elle affirme : « Je veux 40 % de logements publics permettant à des gens de classe moyenne, travailleurs, de pouvoir revenir s’installer à Paris. » Bref, la « dédensification » est une chance, mais la « redensification », ce ne serait pas mal non plus.

À croire que cette dame serait en voie de manger le pain des humoristes, même ceux de France Inter, pas les plus teigneux à son égard pourtant, dont Tanguy Pastureau qui, dès le lendemain, était d’humeur plus que taquine : « Hier, j’écoutais France Info. […] La voix d’Anne Hidalgo me berçait, je me suis assoupi, me suis mis à rêver d’elle, elle était allongée sur une longue peau de rat, à l’ombre d’une montagne de crack, tandis que des mineurs isolés, depuis leurs tentes, plantées le long du périph’, lui criaient "Anne, we love you". »

Du côté de L'Opinion, la chroniqueuse Emmanuelle Ducros, même si ne campant pas forcément sur la même ligne politique que cet humoriste, en rajoute néanmoins une assez jolie couche : « La maire d’une ville qui se félicite que sa ville soit un repoussoir et qui souhaite que les habitants en partent encore plus pour améliorer la vie des privilégiés qui restent (plutôt que de la garder propre et de l’entretenir). »

Il est un fait qu’il suffit de se promener dans ce joyau de pierres et d’histoire, sur lequel le reste de la planète avait autrefois les yeux rivés - puisque symbole d’élégance, de douceur, de beauté et d’art de vivre - pour comprendre qu’il est en train de devenir un ghetto pour milliardaires en goguette. Charge, aux nouveaux esclaves souvent issus de l’immigration plus ou moins clandestine, de les transporter en voitures à pédales et de leur livrer, à toute heure du jour ou de la nuit, pizzas, sushis, quand ce n’est pas cocaïne et cannabis. Et entre les deux ? De moins en moins de Parisiens. Encore quelques années, Paris sera bientôt Dubaï, avec ces mêmes riches servis par d’autres miséreux ; Notre-Dame de Paris en plus.

À propos de capitales européennes, Anne Hidalgo était en visite à Kiev, ce jeudi. Les Ukrainiens ont survécu aux bombes russes. Survivront-ils à la présence de la première des Parisiennes ? D'aucuns prétendent que certaines armes de destruction massive seraient interdites par la convention de Genève. Ils ont dû mal lire.

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09 février 2023 à 18:00

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11 commentaires

  1. J’ai fréquenté de nombreuses années ceux que l’on appelle aujourd’hui les bobos parisiens, et ne suis pas étonné que leur QI plus que moyen en général accepte cette folle d’Hidalgo. Dommage pour les vrais « parigots » qui quittent ce qui fut la plus belle capitale du monde.

  2. Je trouve qu’il serait très souhaitable qu’elle reste à Kiev et qu’elle apprenne aux quelques ukrainiens qui resteront après l’offensive russe ce que c’est de vivre et prospérer dans la crasse, les destructions et la pauvreté. En effet, dans ces domaines aussi variés de la vie urbaine, elle en connait un sacré rayon, elle qui a été capable en quelques années peu nombreuses de faire d’une ville splendide un taudis pour migrants et drogués.

    1. Oui. C’est ce que j’allais écrire. Quand Paris ressemblera à la Cour des miracles, on verra si dame Hidalgo sera toujours aussi satisfaite d’en être la Reine.

  3. Une solution pour « Les classes moyennes et les petits fonctionnaires qui font tourner les écoles et les hôpitaux et qui sont éjectés hors de Paris par la flambée des prix de l’immobilier ». Venez en province ou dans la France rurale, l’air est pur et les loyers sont moins chers. Pas de rats, les chats des champs, au besoin les chasseurs les éliminent.

    Des idées pour les jeux Olympiques ? (il faut s’adapter aux nouvelles situations) : le lancer de poubelles, la course du rat apprivoisé, la course d’obstacles dans les rues de Paris, cela sera une véritable prouesse pour les athlètes (une bonne assurance sera requise).

  4. Hidalgo est égale a elle même ; elle est la quintessence de la médiocrité . Mais bon ! les Parisiens l’ont élue . Et bien dansez maintenant !

  5. Elle se réjouit de ce qu’elle peut. Qu’elle se dépêche avant la catastrophe finale qui se profile avec les jeux Olympiques.

  6. Une élue qui se réjouit de la décadence de sa ville ! Pauvre France ou cette République t’a t’elle menée ?

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