On pleure Notre-Dame, mais combien d’églises désertées ?

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« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai », qu’Il disait, répondant aux Juifs qui demandaient un miracle. Paroles obscures, car en ces temps-là, aucun n’assimila le sens réel de cette sentence. Ni les douze, y compris Pierre, Simon Bar-Jona, pierre angulaire de l’Église, pourtant le seul à avoir reconnu l’Identité Divine du Christ en Césarée de Philippe et, en même temps, le seul à l’avoir renié. À trois reprises. « Détruisez ce temple. » Personne n’a compris, en ces temps-là, ni les scribes, les Docteurs, les Pharisiens ou les tenants de la lettre.
Notre-Dame a brûlé, et des pleurnichards dits cathos se sont lamentés, sur ce lieu de culte touristique, « symbole de notre culture, notre identité et nos racines... », incendié pour des raisons non encore élucidées. Des pleurnichards cathos, adeptes d’un catholicisme mondain, dont la majorité, comme en témoignent les récentes données, n’a probablement pas foulé le sol d'une église depuis sa première communion, le mariage d’une lointaine cousine ou les funérailles de l’arrière-grand-tante ; ceux-là, surtout ceux-là, n’ont rien compris.

« La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis. Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, [...] il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables ; et il dit aux vendeurs de pigeons : Ôtez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit : Le zèle de ta maison me dévore. »

Mais encore, peut-être nous faut-il contempler la scène de la purification du Temple cité par l’Évangile de saint Jean pour essayer d’extraire une signification salvatrice à l’immolation de Notre-Dame. Nos églises sont délabrées ou à vendre. Délabrées car désertées, et les bons cathos de circonstance qui pleurnichent sur Notre-Dame devraient peut-être plus se soucier de leur assiduité à l’office qu’au jogging dominicaux. Ces bons cathos qui appliquent à la lettre le fameux « Vous ne ferez pas cela en mémoire de moi », somme toute. Loin de moi tout discours moralisateur, mais en ces sombres circonstances, un chouia de cohérence s’impose.

À l’instar de Notre-Dame, nos églises crament lentement mais sûrement, au bain-marie, extinction certes moins impressionnante qu’un incendie ravageur, mais incinérées à feu doux par notre désertion endémique. Si celles-ci seront transformées en maisons de commerce, hôtels, en centres culturels ou en mosquées, ce ne sera pas la faute de l’hôtelier ou encore mois des adeptes de l’idéologie islamique, intrinsèquement conquérante, mais uniquement de la nôtre, de nos reniements bien plus nombreux que ceux de Simon Pierre. Et ce ne sont pas ces 4 % de malheureux pratiquants résiduels, ces derniers des Mohicans, qui pourront résister à la peste consumériste et au péril islamo-laïque.

Le soir approche et, déjà, le jour baisse, et, à la veille du conflit civilisationnel qui s’annonce, alors que les conservateurs, les donateurs, les architectes et les charognards de la République se ruent sur le cadavre de Notre-Dame, il nous est indispensable de nous transcender afin de remettre l’église au centre du village, le Christ au centre de l’Église, le Christ au centre de notre réflexion identitaire, pour tenter de sauver ce qui reste encore de la fille aînée de l’Église.

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