Nombre de spermatozoïdes en chute libre : les Occidentaux vont-ils disparaître ?

Selon plusieurs études, chez les mâles occidentaux originaires d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Océanie (euphémisme pour dire homme blanc ?), le nombre de spermatozoïdes serait en chute libre. En revanche, en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, les études seraient moins pessimistes. Soi-disant en quarante ans, dans nos contrées, le nombre de cellules reproductrices aurait été divisé par deux. Des "experts" alarmistes brandissent le spectre de l’extinction de l’humanité, et plus particulièrement du mâle blanc (ce qui fera plaisir à madame Ernotte, le PDG de France Télévisions, qui ne supporte pas ceux qui ont plus de cinquante ans).

Mais il ne faut pas s’affoler. Beaucoup de ces études manquent de rigueur scientifique. Celles des années 1970 ont surestimé, et de beaucoup, le nombre de spermatozoïdes. Ensuite, les résultats sont en fait disparates et nombre d’études concluent à une baisse sensible mais bien moindre. Selon elles, il n’y aurait encore rien d’inquiétant. Curieusement, les chercheurs, prophètes de malheur, écartent systématiquement les travaux trop rassurants.

Les raisons du déclin indéniable du nombre de spermatozoïdes sont multiples ; il est dû au manque de sport, aux perturbateurs endocriniens, à l’obésité et aux pesticides (selon certains scientifiques, tout à fait sérieux, ceux qui mangent, comme on le leur recommande, cinq fruits et légumes non bio seraient les plus atteints. Je leur laisse la paternité de ces affirmations).

Des signaux d’alarme viennent d’être tirés et il faut réagir. Il convient de réduire, au strict minimum, l’utilisation des pesticides et des engrais, de traquer et d’éliminer les perturbateurs endocriniens. L’adoption de ces mesures énergiques permettra d’enrayer le processus et de retrouver le niveau des années 1980. De toute façon, même avec un sperme très dilué, la survie de l’humanité ne serait pas menacée. On peut facilement le concentrer et, au pire, des techniques de pointe permettent de "fabriquer" des cellules reproductives à ceux qui en sont dépourvus. Bien entendu, le mieux est de ne pas avoir recours à ces méthodes et de laisser faire la nature.

Ces articles, qui annoncent des catastrophes toutes plus épouvantables les unes que les autres, sont les héritiers d’une tendance inhérente à l’humanité. Depuis la nuit des temps, des prophètes scandent "Repentez-vous, mes frères, car nous avons péché". Autrefois, ces prêches apocalyptiques tournaient autour de la religion. Dans les années 1950-1990, ils concernaient la guerre nucléaire. Les pluies acides dans les années 1990 ont eu leur heure de gloire. Maintenant, le réchauffement climatique joue ce rôle : certains articles n'annoncent-ils pas carrément - pure ineptie - que la Terre va devenir invivable dans cent ans, car trop chaude ?

Malgré leur apparence pseudo-scientifique, ces études tirent en fait leur source et leur suc dans les croyances morbides et les terreurs innées des hommes.

Christian de Moliner
Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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