Ainsi, Nicolas Hulot nous a annoncé, le 1er juin dernier, lors du lancement de son plan pour soutenir la production d'hydrogène décarboné, un avenir énergétique radieux, un avenir qui offre au moins trente millions d’emplois dans le monde et pour lequel la France dépensera tout de suite cent millions d’euros ! L’énergie sera propre et assurée pour toujours… et j’ai cherché des précisions actuelles, car l’hydrogène avait quelques défauts graves à mes yeux : son coût, ses dangers, la pollution qu’il occasionne !

Nicolas Hulot a fort déçu ses « maîtres » après leur avoir promis de remplacer le nucléaire par des éoliennes (polluantes par le gaz brûlé quand il n’y a pas assez de vent… gaz importé !). Il a eu l’honnêteté de dire qu’on ne pouvait détruire et ruiner trop vite la France… Il doit maintenant donner des gages aux « verts ».

Or, l’hydrogène n’est pas disponible tel quel dans la nature ; il est toujours le sous-produit d’une autre énergie. Chercheurs et industriels s’intéressent à son avenir depuis plus de cinquante ans, sans résultat utile pour le citoyen. Ce résultat utile ne semble pas pour demain, les fortunes que l’État pourrait lui consacrer risquent surtout d’empêcher toute recherche utile. Pensons à Areva…

Seul l’avenir nous dira quelle place pourra être celle de l’hydrogène. En Belgique, Anne-Emmanuelle Bourgaux, professeur de droit à l’ULB, dénonce la volonté d’interférence des hommes politiques dans l’adoption de nouvelles techniques : "L'expertise produite par la recherche scientifique, en particulier quand elle est sollicitée et financée par les pouvoir publics, est utilisée à des fins de légitimation des choix politiques arbitrés par ces derniers" (Entre Chimène et chimère).

Actuellement, l’hydrogène est extrait du gaz naturel. Ce n’est pas très « vert » et on voudrait en faire un sous-produit de l’énergie éolienne. Ce serait intéressant s’il ne s’agissait, là, d’une forme d’énergie parmi les plus coûteuses au monde !

Toyota vend une voiture à pile à combustible alimentée par un réservoir d’hydrogène comprimé à 300 kg par cm². Elle est hors de prix et Toyota y a vu un article de prestige. Il a fallu cinquante ans pour que la pile à hydrogène du module de commande de la conquête de la lune passe dans un véhicule, mais je ne voudrais pas prendre le risque d’un accident avec cette « bombe à hydrogène » roulante. Et pour nous faire bien peur, imaginons un garage souterrain abritant un bon nombre de voitures à l’hydrogène...

Quittons les catastrophes possibles pour préciser que l’hydrogène est corrosif pour beaucoup d’alliages, ce qui ne laisse pas grande liberté mais cause de grands frais à ceux qui veulent s’en servir.

L’hydrogène comme vecteur ou réserve d’énergie est un fantasme technologique hyper-coûteux associé, aujourd’hui, à la lutte contre la production du gaz le plus utile à la nature : le gaz carbonique. Dès que l’humanité pourra savoir que la culpabilité du CO2 a été inventée par le GIEC, l’urgence de l’emploi énergétique de l’hydrogène disparaîtra car il est décidément trop dangereux, trop coûteux, trop polluant !

Déjà, durant le premier mandat du précédent président des États-Unis, son ministre de l’Énergie, Steven Chu, avait immédiatement réduit le soutien à l’hydrogène dans les programmes de recherche. Je n’ai pas trouvé de percée intéressante dans cette recherche. Mais Nicolas Hulot, lui, promet l’imprévisible. Le fait-il pour rester dans l’actualité ? Pour donner des gages à ceux qui l’ont mis au pouvoir ?

La France a coutume des plans divers (éolien, informatique...) mais, finalement, importe tout. La ruine du pays se dessine chaque jour plus et on ne peut qu’espérer que l’hydrogène n’y jouera pas de rôle !

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10 juin 2018 à 9:21

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