Menu halal : l’arbre qui cache la forêt !

cantine

L’alerte a été donné par l’antenne locale de Parents vigilants, un collectif né dans le sillage du parti Reconquête. Quelques jours plus tôt, un parent d’élève avait constaté, via le logiciel PRONOTE, le menu du jour de la cantine, composé ainsi : sauté de bœuf halal. Sans viande alternative, donc. Une atteinte à la laïcité pour ce parent d’élève qui alerte Parents vigilants. Par les réseaux sociaux, l’affaire devient nationale. Si le département, qui gère les collèges, s’est défendu en évoquant une erreur du logiciel et en assurant que des aiguillettes de poulet non halal allaient être proposées, la fragilité de l’excuse laisse en tout cas la place au doute. Par ailleurs, le département rappelle que les menus sont à la discrétion des établissements et que l’administration locale n’est pas concernée. « C’est un triple problème, moral, sanitaire et politique », déplore, dans "Les Grandes Gueules", Virginie Tournay, porte-parole des Parents vigilants du département.


Que dit la loi ?

D’après une décision du Conseil d’État rendue en décembre 2020, les menus de substitution « ne sont ni obligatoires, ni interdits ». En l’état, proposer un repas de substitution en fonction de l’appartenance religieuse des élèves est autorisé. L’établissement a donc la possibilité de proposer un menu halal à ses élèves. Sauf qu’en l’occurrence, il ne s’agissait pas d’un menu de substitution mais d’un menu unique. Laïcité à l’envers, en quelque sorte.

L’offensive islamiste à la manœuvre

« Tout le monde fait mine de découvrir une situation connue de tous », soupire Virginie, au téléphone. Cette enseignante, qui a passé plusieurs années dans un établissement difficile de Seine-Saint-Denis, ne cache pas son agacement. « Là-bas, les menus de substitution sont devenus une norme et le porc a progressivement disparu », affirme-t-elle. En cause, évidemment, une population d’élèves en immense majorité musulmane, aux revendications chaque fois plus véhémentes. « Pendant le ramadan, la cantine scolaire avait fermé », se souvient-elle, et l’établissement « proposait des plats froids aux quelques élèves non concernés qui devaient se signaler et prendre le risque d’être repérés » par leurs condisciples. Une situation flagrante de discrimination, en opposition totale avec la raison d’être de l’école républicaine.

Quel est le problème, avec le halal ?

Outre l’aspect des souffrances animales engendrées par un égorgement sans anesthésie « pouvant faire durer l’agonie pendant près d’un quart d’heure », rappelle le vétérinaire Alain de Peretti, fondateur du collectif Vigilance Halal, la question est essentiellement politique. L’intellectuelle Djemila Benhabib dénonce : « Le halal est une espèce de cordon sanitaire qui préserve la "pureté" des musulmans du reste de la société d’accueil. En définitif, en avouant sa ressemblance avec tous, l’autre n’est plus tout à fait l’autre. C’est précisément cette ouverture à l’autre que combat férocement l’idéologie de l’islam politique en formatant ses adeptes pour les distinguer du "nous" collectif citoyen. »

La gauche en hémiplégie

À l’image de SUD Éducation s’alarmant de « l’entrisme de l’extrême droite dans l’École » ou de la Libre Pensée qui, le 28 août 2017, s’était « félicitée de cette décision et avait qualifié cette municipalité de doriotistes en vert-de-gris » lorsque la municipalité de Chalon-sur-Saône s’était vu refuser le droit de supprimer les repas de substitution par le tribunal administratif de Dijon, validant ainsi les exigences communautaires fondées sur des interdits religieux. Pas un mot sur l’entrisme islamisme dont l’idéologie devrait être en contradiction avec celle proférée par ces laïcards obsolètes. En revanche, les tenues islamistes, voiles ou autres qamis font florès dans des établissements totalement dépassés. Elle est lointaine, l’école de Jean Zay, « seul service public qui impose la neutralité religieuse aux usagers afin de protéger les enfants des querelles des hommes ».

Reste toujours cette incapacité à faire respecter la loi de la République et de se prémunir contre ses angles morts dans des zones censées être en « reconquête républicaine ». De ZEP à REP en passant par ZUP, en réalité, tous ces territoires sont davantage des « zones d’abandon républicain ». La chute sera très dure...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 29/05/2023 à 21:42.
Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Bordeaux s’est encore distinguée, mais cette fois a perdue.
    Si elle s’est distinguée, cette fois ce n’est pas pour son nectar connu dans le monde entier, non, non, c’est pour le Menu uniquement Halal dans l’un de ses lycées, ou collège peu importe.
    Mais, malgré les efforts de « la Place de l’Hôtel-de-Ville vert pavée uniquement de bonnes intentions écolos », patatra, ils ont perdu, les écolos !
    Bientôt la Mairie Verte reviendra à l’attaque avec un Menu uniquement végétarien, puis un autre uniquement vegan.
    À quand un Menu transgenre ?
    Bordeaux a beau posséder un grand nom qui fait rêver les amateurs de bons vins dans le monde entier, ces derniers temps elle se fait remarquer par une maladie verte écolo.

    • Jack CHEVALIER : Les grandes villes de FRANCE qui sont passées « écolo » ou « socialo » donc a « gôche » , sont arrivées à la hauteur du caniveau et glissent doucement vers les égouts . Voilà ou nous mène ces idiot(e)s utiles des grandes villes . Ils détruisent tout ce qu’ils font ; MAIS le pire c’est qu’ils sont convaincus qu’ils ont raison . … Toute l’intelligence du monde est impuissante contre l’idiotie à la mode .

  2. Le halal qui ne devrait être qu’une exception dans tous les domaines puisque minoritaire , devient la règle dans ce pays . Ce pays est il encore le nôtre quand jusque dans nos assiettes , c’est une la religion musulmane qui impose ses choix ? Ou sont les associations contre la maltraitance animale ? Où est Aymeric Caron? Leur amour de l’islam est il plus fort que leurs convictions anti spécistes ?

  3. « Quel est le problème, avec le halal ? » Mais, il n’y en a pas ! En revanche, il y en a un, et énorme, avec ceux qui ont assuré la direction de ce pays et qui ont créé les conditions rendant le halal problématique. La question n’est pas de savoir pourquoi des gens d’origine extra-europenne ne veulent pas vivre comme l’immense majorité des européens » de souche » mais pourquoi ces gens « différents » sont-ils aujourd’hui si nombreux à être ici. On ne peut légitimement pas leur demander d’abandonner leur culture et leur religion. Mais, on ne peut pas non plus nous demander de renoncer aux nôtres au motif que cela contrarie les leurs. Les amateurs de ski de descente savent que l’Afrique n’est pas l’endroit idéal pour la pratique de leur sport. Les amateurs de halal devraient savoir que les terres historiquement chrétiennes ne sont pas les plus adaptées à la pratique de leur foi.

    • Ils le savent ! mais ils ont la ferme intention de faire changer les choses, et c’est bien là le problème.

  4. Souhaitant ne pas manger halal pourquoi ne trouvons nous pas dans les grandes surfaces des rayon mentionnant le « non halal » ? cela devrait-être obligatoire pour avoir cette certitude .

    • Plutôt que de spécifier « non halal » on devrait plutôt spécifier que cet animal a été abattu en respectant la loi française, ou de manière non barbare. Mentionner le halal ou non halal c’est déjà rentrer dans leur jeu.

  5. Tout ceci n’est que la conséquence logique de l’afflux d’immigrés musulmans et de l’adage marxiste (« démocratique ?) bien connu : Vous avez tort puisque vous êtes politiquement minoritaires.

  6. Curieux que ce phénomène apparaisse au grand jour que maintenant. Mes enfants, grands à présent peuvent, en témoigner, la nourriture culturel qui nous viens du Nord (de l’Afrique, moyen orient en particulier et pas que), comme serait une secte, en ces temps là ne présentait pas comme à présent des interrogations cruciales. En effet il se disait entre élèves dans certaines cantines, ne voyant jamais de viandes interdites par cette grande secte de niveau mondiale, s’étonnant de ne le voir jamais dans les repas et certains de dire que tout les repas étaient commun. Également curieux que beaucoup s’élèvent contre la souffrance animal, surtout quant on connait l’abattage rituel, au fait la gauche est pour où contre ?

  7. Avec un tel nom, on aurait pu s’attendre à ce que ce Collège soit non confessionnel . En fait la Loi Combes ne visait que la religion catholique romaine .

  8. Nous mangeons tous les jours ou presque hallal sauf quand nous consommons du porc . C’est le seul animal qui soit avec certitude assommé avant abattage comme veut la Loi française (Code Rural) . Tous les autres sont saignés vivants comme les moutons du Ramadan . Une horreur qu’admettent nos élus de gauche qui n’ont aucune humanité . La viande Kasher est mentionnée comme telle et distribué dans un réseau judaïque fort étroit et tandis que la viande Hallal est largement vendue sans aucune mention dans les grandes surfaces de France et de Navarre.

  9. La laïcité en France est un principe constitutionnel. Clairement, le halal à la cantine est un signe religieux « ostensible » et donc une atteinte à la laïcité à la française. Par ailleurs, imposer ce qui relève d’un rite religieux musulman, aux non musulmans est inacceptable. Que ne finira-t-on pas par imposer aux mécréants que nous sommes, au nom du vivre ensemble et de la tolérance ? Il est toujours étrange de voir cette gauche bien-pensante vomir sur les chasseurs, sur le foie gras ou sur une simple statue, défendre avec autant d’ardeur et de conviction l’abattage rituel, qui, dans notre société, relève de la barbarie, et qui est contraire à la règle imposant l’étourdissement. Mais bizarrement, quand il s’agit de certaines communautés, tout est permis et le droit s’efface devant la loi de Dieu … ce qui peut sembler assez discutable dans une société qui se prétend laïque.

  10. Depuis le temps qu’il y a des Juifs en France, y a t’il eu des revendications pour mise en place de menus casher dans les cantines ?

  11. Un jour, j’ai la faiblesse de le croire, de bonnes volontés se substitueront à ces pouvoirs défaillants et démissionnaires par clientélisme.

    La nature a horreur du vide.

    Ce sera eux ou nous. On y arrive.

  12. Oser parler de  » pureté » quand il s’agit de l’exact inverse , ils ne manquent pas d’air !

  13. « Les élèves ont déjeuné un poulet qui était très bon »
    Je me demande si il y a encore du poulet non halal?
    Dans le restaurant asiatique près de chez moi, le poulet est halal… le patron a indiqué qu’il n’avait pas trop le choix à la fois car son fournisseur fait du halal mais surtout pour ne pas se priver de la clientèle musulmane…

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