L’union des droites fait son chemin, cahin-caha

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L’union des droites fait son chemin, malgré les obstacles. Marine Le Pen vient d’apporter son soutien au référendum sur l’immigration proposé par Nicolas Dupont-Aignan. Le président de Debout la France avait aussi invité Laurent Wauquiez à une rencontre sur ce thème, une "première brique pour la réconciliation des droites".

Mais gare aux querelles d’ego et aux préjugés ! Les Républicains continuent de s’opposer à tout rapprochement. Virginie Calmels, l’ex-dauphine d’Alain Juppé, devenue vice-présidente déléguée des Républicains, est hostile à tout rapprochement avec la droite nationale. "Ni accord ni rencontre", répète Damien Abad, lui aussi vice-président LR. Ils ne mélangent pas les torchons et les serviettes : qui sont les torchons, dans cette affaire ?

Marine Le Pen a choisi le rassemblement. Dans "# France", "le magazine des nationaux", elle annonce ses objectifs : rassembler en France, rassembler en Europe. Elle organise un vote auprès de ses adhérents pour faire adopter le changement de nom de son parti, évoqué lors du dernier congrès : selon toute vraisemblance, en juin, le Front national s’appellera le Rassemblement national.

Pour un parti que les médias conformistes présentent comme moribond, il montre l’exemple, il veut aller de l’avant : "Sans alliances pas de victoires possibles. Sans rassemblement pas de nouvelles conquêtes électorales", écrit Marine Le Pen dans son éditorial. Les sondages montrent qu’elle bénéficie encore d’un potentiel électoral important. En préconisant des alliances sur un programme commun, elle estime qu’il ne peut qu’augmenter.

Les Républicains ne veulent pas se commettre avec le Front national. Qu’espèrent-ils y gagner ? Sur le terrain économique, rien ne les distingue d’Emmanuel Macron et de son gouvernement : ils ne trouvent à leur reprocher que de ne pas aller assez loin. S’ils ne veulent pas se faire absorber, ils n’ont d’autre choix que de prendre des positions fermes sur des problèmes comme l’immigration et, plus généralement, sur toutes les questions de société.

La proposition de référendum sur l'immigration de Nicolas Dupont-Aignan porte notamment sur le rétablissement des frontières, le vote de quotas annuels par le Parlement et la limitation de l'immigration familiale – tous points sur lesquels la majorité de LR et de son électorat est d’accord. En refusant le moindre dialogue avec ceux qui partagent leur point de vue, Les Républicains courent le risque de se voir abandonnés par un grand nombre d’adhérents et de sympathisants, qui obéiront plus à leurs convictions qu’aux cadres du parti.

Si la droite nationale veut l’emporter, elle doit se rassembler. Elle avait commencé à le faire avec la tentative de Robert Ménard aux Rendez-vous de Béziers, en mai 2016. Depuis, Marine Le Pen a bien compris que la recomposition politique doit se faire autour du clivage mondialistes/nationaux. Elle souhaiterait s’affirmer comme le moteur de ce rassemblement. Mais il y a de la concurrence. Nicolas Dupont-Aignan voudrait aussi s’imposer comme l’homme qui ferait l’union des droites, de Laurent Wauquiez à Marion Maréchal-Le Pen, en passant par Henri Guaino. Si Laurent Wauquiez rate ce créneau, il risque fort de se retrouver Gros-Jean comme devant.

Qu’ils laissent tous au vestiaire leurs querelles de personnes et s’attachent à définir des objectifs communs : lutte contre l’immigration, indépendance de la France, humanisme social… Il sera toujours temps de trouver un leader, qui s’imposera naturellement comme le meilleur pour redresser le pays. L’important, c’est le triomphe des idées !

Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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