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Émeric Lebreton a été pendant longtemps enseignant-chercheur auprès de grandes écoles (Audencia de Nantes, École des Ponts). Il a fondé ensuite un réseau de cabinet de conseil qui accompagnent les salariés, les entreprises et les administrations dans les domaines de l’orientation, de l’emploi ou de la formation. Il a écrit un livre clair et accessible sur un sujet fondamental : la révolution des robots.

Naguère cantonnés dans l’industrie ou les tâches agricoles, où ils remplaçaient la main-d'œuvre la moins qualifiée, les automates et les logiciels experts font une entrée fracassante dans les secteurs qui nécessitent de l’intelligence artificielle : finance, ressource humaine, management, commerce. Ils se multiplient à tous les niveaux de responsabilité et voient leurs compétences sans cesse augmenter. Ils détruisent donc un nombre croissant d’emplois tout en en créant d’autres par ailleurs. Le salarié doit consacrer de plus en plus de temps à se former afin de se rendre indispensable à une entreprise. Un trader « ordinaire » peut être remplacé avantageusement par un système expert, mais les banques font des ponts d’or à ceux qui savent créer ou améliorer ces systèmes experts grâce à leur connaissance intime des mécanismes du marché. Cet exemple se retrouve dans tous les domaines industriels et commerciaux. Toutes les tâches a priori répétitives peuvent, pour finir, être confiées à des robots. Amazon en emploie dans ses gigantesques entrepôts pour préparer les commandes. Bientôt, des drones automatiques livreront ces dernières aux clients. JD.com, le rival d’Alibaba, a conçu un entrepôt qui traitera 200.000 commandes par jour, tout en n’employant que quatre humains.

L’amélioration des publicités, le marketing, la recherche des coloris ou des modèles qui plaisent au public est déjà confiée à des robots. Les prostituées seront, dans une dizaine d’années, remplacées par des androïdes à la peau synthétique, qui seront indiscernables des humaines et capables de toutes les prouesses sexuelles. Je n’ai donné que quelques exemples ; il y en a beaucoup d’autres dans le livre d'Émeric Lebreton.

Pour l’instant, le problème des responsabilités en cas d’incident freine l’automatisation. Si un robot chirurgien fait une erreur, contre qui se retourner ? Pour la conduite d’un véhicule, on ne pourra pas confier à un automate le soin de prendre une décision qui sauve un humain au détriment d’un autre. Le contrôle humain restera donc indispensable dans beaucoup de domaines. De même, dans un magasin, la suppression totale des humains n’est pas envisageable, car elle rendrait le consommateur trop agressif. L’auteur évoque également le problème de la taxation des robots, qui deviendra indispensable si le nombre de salariés humains chute. La Corée du Sud l’envisage, Benoît Hamon voulait utiliser ce biais pour financer son revenu universel, mais cette taxation risque d’être impossible du fait du dumping fiscal. Il y aura toujours un pays qui ne prélèvera que de faibles taxes et attirera ainsi les investissements d'autant que le problème de la qualification de la main-d'œuvre ne se posera plus !

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20 octobre 2019 à 17:50

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