Le conseiller régional Bourgogne-Franche-Comté Julien Odoul divise, et ce, au sein même du bureau politique du RN. Un article d’Hugo Domenach pour Le Point, publié le 17 octobre, le dépeint en authentique opportuniste, suite à ses passages successifs au PS et à l’UDI, sans compter sa jeunesse pro-LGBT (couverture du magazine Têtu à 21 ans) : un opportunisme qui aurait atteint son paroxysme à l’occasion du refoulement filmé de Fatima E., l’accompagnatrice voilée d’une sortie scolaire dont le thème principal était la visite du conseil régional en question, le 11 octobre.

Pourtant, Odoul s’était contenté de faire remarquer à la présidente de séance que la présence de cette dame voilée contrevenait aux principes de la laïcité, ceci enflammant immédiatement la Toile et provoquant d’énièmes interprétations de la loi Savary de 1984 (y compris au sein du gouvernement Philippe) garantissant la neutralité religieuse dans le cadre scolaire, ce dernier conçu comme étant le sanctuaire républicain par excellence.

Après quoi, Fatima E. ne s’est pas fait prier pour jouer, dans les médias, la victime de l'« islamophobie », supportée par là même par le CCIF, affilié aux Frères musulmans : elle a déclaré, le 16 octobre, qu’on a « détruit sa vie » et qu’elle portait plainte pour « violences en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique sur mineur et majeur à caractère racial ». In fine, la laïcité à la française se heurte à une contradiction de fond : soit Julien Odoul n’aurait rien dû signifier à la présidente du conseil et continuer la politique de l’autruche, si ce n’est de collaboration tacite, soit faire ce qu’il a fait et passer pour un « raciste » de la pire espèce, car s’en prenant à une pauvre mère de famille ainsi qu’à son fils apeuré. Le piège émotionnel est total ; le même que celui dont use abondamment le lobby homosexualiste pour imposer le mariage pour tous, hier, et la PMA, aujourd’hui, puisque adoptée par l’Assemblée nationale, le 15 octobre.

Alors, au-delà du cas Odoul, il serait coupable d’éluder la double attaque que subit la France : celle du salafisme et celle du transhumanisme, les deux usant à souhait de l’État de droit. En bref, l’ordre républicain et l’ordre libéral-libertaire ne feraient-ils plus qu’un ? Mais ne faisaient-ils pas un dès le départ, à savoir dès la publication de la Déclaration des droits de l’homme ? Dans un de ses manuscrits de 1844, le jeune Karl Marx écrivait : « Cette liberté individuelle, avec son application, qui forme la base de la société bourgeoise […] fait voir à chaque homme, dans un autre homme, non pas la réalisation, mais plutôt la limitation de sa liberté. » Voilà comment l’homme est devenu l’être suprême, l’épicentre des valeurs à la place du dieu judéo-chrétien. Dans le même temps, l’hypocentre de ce nouveau monde ne pouvait être que l’ego, le Moi se définissant comme essence et non plus comme existence : « mon voile, ma foi, ma communauté »... Au nom de la liberté, cet infini qui ne veut rien dire.

Dans tous les cas, le peuple français ne prend pas encore conscience de l’effacement de ces illusions humanistes, la fin des Lumières coïncidant, tragiquement, avec le retour des ténèbres. Car l’ordre islamo-libertaire gagne, chaque jour, un peu plus de terrain, là où le vide de croyance judéo-chrétienne brille de tout son éclat. Le vide, ou l’autre nom du chaos.

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20 octobre 2019 à 18:17

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