L’incroyable talent de Sibeth Ndiaye

Capture d'écran
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Sibeth Ndiaye nous manque déjà. Il faut reconnaître que ses comptes rendus de fin de Conseil des ministres étaient, à chaque fois, une promesse renouvelée de bonheur éditorial. Gabriel Attal, à l’évidence, n’arrive pas à la cheville de sa « prédécesseuse » pour apporter ce je-ne-sais-quoi de fantaisie et d’imprévisibilité. Le talent, on l’a ou on l’a pas, c’est comme ça.

Et ça, à La République en marche, ils l’ont tout de suite compris, qu’elle avait du talent à revendre, Sibeth Ndiaye. Quand on a un oiseau rare, on ne le laisse pas s’envoler. Or, rappelons-le pour ceux qui n’auraient pas suivi, Sibeth Ndiaye a fait un « choix personnel » : celui de ne plus siéger au gouvernement, de « retourner à la vie civile », comme on dit, aujourd’hui que le service militaire n'existe plus. Traduire : elle aurait pu rester ministre mais c’est elle qui n’a pas voulu. Alors, le parti présidentiel l’a vite rattrapée aux basques. Te sauve pas comme ça, Sibeth ! La France a besoin de ton incroyable talent. Et ça tombe bien, justement, on vient de créer un nouveau machin au sein du mouvement. Ça s’appelle – accroche-toi bien – la Commission nationale des talents. Waouh ! Tu y as forcément toute ta place. Et ça consiste en quoi, la CNT (appelons-là par son petit nom) ? À désigner les futurs « référents » du mouvement. Où ça ? Je vous le donne en mille : « sur les territoires ». Le nouveau mot magique, passe-partout, qui doit permettre au parti présidentiel de passer les ronds-points de ces fameux « territoires » sans trop d’encombres aux environs de 2022. Vingt-cinq fois, il l’a prononcé, ce mot « territoire », le nouveau Premier ministre, dans son discours de politique générale. C’est pour dire. Mais on s’éloigne du sujet.

Donc, attention, ces futurs référents, incroyables talents, devront répondre à certains critères : « parité » - « absolue », cette parité, s’il vous plaît, on ne transige pas sur ce sujet -, « diversité », cela va sans dire. Jean-Marc Borello, président de cette nouvelle instance, précise bien qu’il faudra « repérer des nouveaux talents dont des jeunes impliqués dans leur quartier [autres mots magiques et obligatoires : « jeunes » et « quartier »] qui n’ont pas eu l’opportunité de faire Science Po [c’est vrai, ça, il n’y a pas que Sciences Po, dans la vie] ou d’être attaché parlementaire ». Bref, ne « pas être dans l’entre-soi ». Est-ce à dire que, jusqu’à présent, La République en marche avait pratiqué l’entre-soi ?

À l’évidence, nul n’est plus qualifié que Sibeth Ndiaye pour rejoindre ce jury, découvreur de pépites.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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