L’incroyable courage de trois chanteuses militantes face à la haine

Camelia

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Trois stars françaises mondialement connues ont pris la décision de s'engager dans la lutte contre l'extrémisme. Comme aux plus belles heures de la gauche culturelle, quand les salles étaient pleines, qu'on chantait « Bella ciao » et qu'on disait ¡No pasarán! Notons que, si on chantait volontiers en italien ou en espagnol, on parlait beaucoup moins russe, allemand ou cambodgien. Dommage, des fois, ça aide à comprendre des trucs.

Alors voilà : Vitaa (meilleure amie de Diam's ; mais si : Diam's, l'ancienne rappeuse devenue musulmane en abaya), Camélia Jordana et Amel Bent se sont associées pour reprendre un classique de la lutte contre le mal: une chanson de Diam's, justement, qui s'appelle « Marine », date de 2006 et se termine par un refrain qui ne laisse guère de place à l'expectative : « La jeunesse emmerde le Front national. » On peut écouter le premier extrait de cette reprise sur les réseaux sociaux.

Je me demande si nos artistes ne sont pas un peu en retard, à force de vouloir être en avance. L'indignation, c'est très années 80, c'était à l'époque de Renaud et de Balavoine, ou mieux : de Jean Ferrat. « Ma France », ça a quand même une autre gueule que « Marine ».

À la limite, mais plus bas de gamme, on peut penser à Manau, en rap déjà, à la fin des années 90, avec « L'avenir est un long passé ». On y trouvait, notamment, cette punchline tout en nuances : « Après le nom d'Hitler, j'ai entendu le nom du Front. » Bah ouais, tout ça, c'est pareil.

Incroyable courage de ces trois chanteuses qui osent, en pleine menace fasciste, alors que les nervis du RN défilent au pas de l'oie en attendant leur heure, braver les interdits. Je pense qu'il faudrait consacrer un album à toutes ces menaces pour nos libertés, à toutes ces aberrations qui nous révoltent, qu'en pensez-vous ? C'est vrai, il ne faut pas s'arrêter là ! Alors, peut-être entendra-t-on des titres tout aussi abrasifs sur la justice politique, sur la pédophilie dans la gauche caviar, sur les médias détenus par des oligarques, sur les souffrances des femmes qui avortent, sur la liberté au Qatar, l'épluchage des journalistes saoudiens, la barbarie des dictatures communistes ou la culture du viol dans les cités...

Je suis certain que quand on a, comme ces trois artistes, de l'énergie à revendre contre l'injustice et la souffrance, il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin...

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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