Les surprises du « monde d’après » : omniprésence des écrans, gros culs et… Botox™ !

ordinateur portable

Ah, le monde d’après, ce nirvâna de la santé retrouvée dans une nature aseptisée où ne circuleront plus que les humains disciplinés munis de leur Ausweis vaccinal… Le rêve !

Oui, le rêve, car cette situation ne fait pas que des perdants, et si les récalcitrants du vaccin paraissent assignés « à la niche » à vie, d’autres auront trouvé dans le SARS-CoV-2 une niche propice aux bonnes affaires.

Certes, les restrictions sanitaires ont entraîné, pour beaucoup, des désagréments lourds de conséquences. Les analystes s’y sont penchés, notamment une équipe scientifique du CHU de Dijon et du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations Paris-Saclay de l’INSERM qui ont étudié les violences sur les petits enfants. Il apparaît, ainsi, qu’être coincé à la maison entre papa-maman, surtout s’ils sont privés de boulot, n’est pas une sinécure. On a relevé, lors du premier confinement, une très forte hausse (+50 % par rapport aux trois années précédentes) des admissions des enfants de 0 à 5 ans pour maltraitance physique dans les hôpitaux publics et privés. Horrible statistique : en 2020, 1,79 % des enfants hospitalisés pour maltraitance physique sont décédés, contre 1,65 % entre 2017 et 2019.

Constat d’évidence : les Français les plus fragiles ont pété les plombs, et si les femmes ont aussi trinqué plus qu’à l’habitude, elles ont également frappé plus que de raison, coincées qu’elle étaient entre la cuisine, les gosses et un rôle d’institutrice à domicile qui, pour la plupart, leur échappait.

Les Français – que dis-je, la plupart des humains – ont aussi basculé dans la compensation pourvoyeuse de kilos : « un verre, ça va, trois verres, bonjour les dégâts » (et les coups si affinités). Malbouffe, alcool, sucreries + sédentarité = cocktail explosif sur les fesses et les hanches.

Les salles de sport auraient pu y trouver leur bonheur, mais voilà, elles sont toujours fermées. Ce sont les « coachs » en ligne qui ont raflé la mise. Comme tout ce qui se fait en ligne, d’ailleurs. D’où le bonheur des marchands d’écrans pour qui ce Covid-19 est une aubaine inespérée. Les vendeurs d’ordinateurs portables se frottent les mains : au bord de la rupture de stock, on a enregistré une hausse de 20 à 25 %, chaque trimestre, en 2020. Et la poule aux œufs d’or va continuer à pondre, puisque le télétravail est maintenant une obligation qui supporte peu de dérogations.

Là encore, c’est la surprise. Certes, le télétravail est à inclure dans les motifs de violence : pas facile de se concentrer quand les enfants jouent aux cow-boys et aux Indiens sur le canapé du salon ou quand l’espace de vie se réduit à 15 m2. Toutefois, on lui découvre aussi des conséquences inattendues.

Ainsi, les demandes de chirurgie esthétique et autre remodelage du visage ont-elles explosé chez nos voisins suisses. « Quoi, qu’est-ce qu’elle a, ma gueule ? » interrogent ceux qui se voient toute la journée face caméra. Alors, « depuis le développement du télétravail et des visioconférences qui s'enchaînent, les médecins spécialistes de la chirurgie du visage, en Suisse, voient défiler des patients lassés de voir leurs imperfections en gros plan sur leur écran d'ordinateur », nous apprend France Info. Le Dr Raspaldo le confie au micro : « On note une augmentation de 30 %. Cela touche toutes les générations, tous les métiers. On a des gens qui travaillent dans la finance, des avocats, des médecins qui n’arrêtent pas de faire des téléconférences, et puis il y a tous les gens qui sont en télétravail. »

Premier au hit-parade, le Botox™. En forte hausse, également, les rhinoplasties, les liftings et « la prophiloplastie, qui consiste à modifier la forme de son visage pour ressembler aux égéries dans les magazines ou sur les réseaux sociaux ».

Je ne sais pas si l’on sortira de tout cela en meilleure santé physique, mais plus abrutis, assurément !

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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