Les grimaces de Mélenchon…

Melenchon opéra

L’affaire ne pourrait être qu’une sorte de tragi-comédie un peu cocasse si elle ne cachait une machine efficace de répression par une sournoise judiciarisation de la politique de notre pays à l’instigation du pouvoir en place. On sait comment Mélenchon avait, sans scrupule aucun et avec un zèle gourmand, rejoint la meute des faiseurs d’opinion au moment de l’exécution politique de Fillon et de la même tentative contre Marine Le Pen. Il faut croire, pour le premier, que, le poulain étant Juppé à l’époque (ou Macron par défaut), Fillon était déjà trop à droite, surtout après le soutien de Sens commun, et qu’il constituait, du coup, un obstacle majeur à la prise du pouvoir.

Aujourd’hui, c’est Mélenchon qui fait les frais de ce traitement réservé à tous ceux qui portent une voix discordante, rebaptisée populiste, alimentant la colère des Français contre le libéralisme sauvage de l’Élysée. Les sondages mettent en effet aujourd’hui au plus bas la popularité de Macron, en dépit de la multiplication des « selfies » et autres tentatives de communication « pipole ». Les bénéficiaires de ce désenchantement du peuple de Jupiter en sont surtout ce que les journalistes appellent, en se pinçant le nez, les extrêmes. C’est-à-dire le Rassemblement national et La France insoumise.

Les circonstances nécessitent, juste avant la campagne des européennes, de dégainer un article de loi, assez flou pour en permettre l’application brutale et sans contrôle, car il y a toujours des juges et des procureurs zélés désireux soit de régler des comptes idéologiques, soit de faire carrière, ou les deux. Les médias indignés accompagneront la procédure pour la rendre légitime aux yeux du grand public et, connaissant le caractère ombrageux du personnage ciblé, c’était chose gagnée d’avance.

Il n’empêche que, quoi qu’on pense du bonhomme, dont on connaît par ailleurs l’intransigeance sectaire, la vraie violence la plus implacable vient sans aucun doute de l’Élysée et d’une partie non négligeable de la haute administration. C’est la même violence qui s’est exercée contre la Manif pour tous en 2013, laquelle, sans la moindre vitrine brisée ni le moindre véhicule brûlé, fit peur au pouvoir de l’époque (pas si différent de celui d’aujourd’hui) comme un raz-de-marée, un tsunami : ordre fut donné de taper dans le tas et d’arrêter et mettre en examen un grand nombre de ces contestataires pacifiques, au point que la commission de suivi de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe s’en était ému (dans le plus grand silence de la presse hexagonale).

Les médias, imbéciles ou serviles, ressassent, scandalisés, le respect de l’État de droit et que personne, même un parlementaire, n’est au-dessus des lois.

Mais quelle loi autorise d’interdire l’accès des locaux d’un parti représenté au Parlement à son président ?

Ils veulent la peau de Mélenchon avant le scrutin européen, car la montée de l’euroscepticisme est annoncée. La « lèpre » populiste et nationaliste justifie, aux yeux des indignés à géométrie variable, tous les coups, et ils ne se priveront pas d’en donner.

Ne tombons pas dans le piège, on n’est pas obligé d’aimer Mélenchon et ses séides, mais la machine mise en œuvre par le pouvoir et l’oligarchie financière qui le dirige réellement visent toute opposition sérieuse, c’est-à-dire qui ne se situe pas dans les différentes variantes du libéralisme apatride.

Après que chacun s'est livré à la « minute de la haine » face au visage grimaçant du parlementaire, il convient quand même de revenir à une appréciation plus critique sur le contexte politique environnant.

Le vrai scandale est là et pas dans la réaction tonitruante du patron de La France insoumise dont se repaissent les médias drapés dans leur dignité virginale et, une fois n’est pas coutume, relayée par les réseaux sociaux, y compris patriotes.

L’esprit partisan, souvent, l’emporte sur l’analyse politique et la lucidité aveuglée par le concert assourdissant du poulailler médiatique.

La judiciarisation progressive, depuis plusieurs années, dans le paysage politique français devient une arme de destruction massive annonçant le totalitarisme rampant de l’oligarchie au pouvoir.

Ne nous laissons pas enfumer.

Olivier Perceval
Olivier Perceval
Membre du comité directeur de l'Action Française

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