Les centres de formation des musulmans dans le collimateur de l’État ?
Faut-il y voir une application très concrète de la politique de fermeté voulue par Bruno Retailleau en matière de sécurité ? Après les soupçons qui pèsent sur le groupe scolaire Al-Kindi dans le Rhône, déjà évoqués en ces colonnes, le 4 décembre, par Clémence de Longraye, c’est l’Institut européen des sciences humaines (IESH), près de Château-Chinon, qui subissait, mercredi 4 décembre, une perquisition par une « grosse opération policière », selon les mots d'Anne Lehaître, procureur de Nevers. L'établissement est en effet visé par une enquête pour « des soupçons de blanchiment, d’abus de confiance ainsi que de non-respect de l’obligation de déclaration de financements étrangers, inscrite dans la loi de lutte contre le séparatisme adoptée en 2021 ». Pourtant, auditionné par le Sénat le 27 avril 2016, Larabi Becheri, alors directeur adjoint de l'Institut européen des sciences humaines de Château-Chinon, aujourd'hui doyen de l'établissement, affirmait solennellement : « Nous n'avons jamais reçu de financement des Frères musulmans. »
Coup porté à l'institution historique de formation des Frères musulmans de France dans le cadre d’une enquête financière pour non-respect de l’obligation de déclaration de financements étrangers (notamment en provenance du Qatar).https://t.co/VQ6IFkN03L
— Florence Bergeaud-Blackler (@FBBlackler) December 4, 2024
Centre de vacances fermé cet été
C’est au cœur d’un cadre verdoyant de onze hectares, au cœur du Morvan, que ce campus - aujourd'hui soupçonné d'être financé par le Qatar - forme 200 étudiants par an, à raison de 20 heures par semaine, en moyenne, réparties entre trois enseignements : le « saint Coran », la théologie musulmane et la langue arabe. Et pour ceux qui n'auraient pas la possibilité de s'y déplacer, des cours sont également assurés à distance. Créé en 1990 dans les terres de François Mitterrand, qui souhaitait favoriser une formation des imams « à la française », cet établissement est une initiative de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue Musulmans de France), proche des Frères musulmans. Et l’été, quand le campus est fermé, il se transforme en centre de colonies de vacances pour les 6-17 ans. Enfin, ça, c’était avant, puisqu’à la suite d’un contrôle de la Jeunesse et des Sports, en juillet dernier, l’IESH a été mis en demeure de « corriger certains points spécifiques », et malgré cette mise en conformité aux exigences, l’administration a procédé à la fermeture de la colonie.
En 2019, c’est l’IESH de Saint-Denis qui avait été frappé d’une fermeture momentanée, suite à un arrêté préfectoral pour des raisons de sécurité. Et début 2024, le doyen de l’IESH de Saint-Denis Ahmed Jaballah regagnait sa Tunisie, frappé par une OQTF pour situation irrégulière et troubles à l’ordre public…
Financements étrangers
Il y a six mois, Marion Maréchal dévoilait, dans une vidéo de campagne pour les européennes, les « sept preuves de la dangerosité de cet établissement », autant de raisons pour lesquelles elle demandait la fermeture de l’IESH de Château-Chinon. Parmi celles-ci, entre autres, le prédicateur musulman Youssef al-Qaradâwî, frériste, qui serait favorable à la mort des Juifs et défenseur de l'usage de la violence d'un mari envers sa femme, « qui a remis le diplôme à la première promotion de l’IESH », ou encore des cours qui seraient dispensés par Moncef Zenati, « le professeur en islam du rappeur Médine » et qui aurait accusé les Yézidis d’être des « adorateurs de Satan ».
Monsieur le Ministre @GDarmanin, j’observe avec intérêt votre soudaine prise de conscience de la gravité de la menace des Frères musulmans.
Mais alors qu’attendez-vous pour fermer leur institut de formation, l’IESH de Château-Chinon ?
pic.twitter.com/SGOyXfXw85— Marion Maréchal (@MarionMarechal) May 7, 2024
Suite aux accusations, portées contre l'IESH par Marion Maréchal, d’avoir été créé par les Frères musulmans, d’être financé par l’Arabie saoudite et le Qatar et d’être au cœur d’un projet d’islamisation de la France, l’établissement avait répondu par un communiqué où il nie « formellement avoir un quelconque lien avec toute idéologie radicale et se réserve la possibilité d’agir en justice afin de faire valoir leurs droits ». S'il est encore trop tôt pour connaître les résultats d'enquête, le procureur a tout de même confié à l'AFP que cette perquisition « a été fructueuse ».
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Un vert manteau de mosquées
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Centres de vacances qui recevait des subventions de la caf
Qu’est-ce que l’UOIF ? C’est la branche française des « Frères Musulmans » en France, une organisation classée comme terroriste et interdite dans de nombreux pays dont la devise est « Allah est notre objectif, le Prophète notre chef, le Coran notre Loi, le Djihad notre voie, la mort sur la voie d’Allah notre plus cher espoir ». Boubaker El Hadj Amor en est le Vice-Président et ancien trésorier. Il est également le directeur de l’IESH, un sulfureux institut de formation des imams qui a reçu le cheick Youssef-Al Qaradawy un dangereux prédicateur islamiste recherché par INTERPOL et désormais interdit de séjour aux USA, au Royaume Uni et en France.
Pour bien situer, Youssef al Qaradawy légitime les attentats suicides, la mise à mort des juifs, la violence contre les femmes et des homosexuels qu’il propose de « jeter du haut des immeubles ou d’immoler ». Ce sympathique prédicateur a en autre participé au financement d’AI-Qaïda et une note des renseignements intérieurs français précise également que son l’intermédiaire, Monsieur Ahmad El Hammadi, a transmis la somme d’un demi million d’euros en espèces à l’IESH dont M. El Hadj Amor est donc le directeur. Informations que l’on peut aisément retrouver dans le documentaire « Guerre d’influence sur l’Islam d’Europe » diffusé sur LCP.
Mais ce n’est pas tout. De grands noms du terrorisme islamique ont suivi les formations IESH de monsieur Boubakeur El Hadj Amor. Je citerai par exemple le jihadiste Thomas Barnouin aujourd’hui derrière les barreaux ou la terroriste Inès Madani qui voulait faire exploser Notre-Dame de Paris ou encore Noureddine Benyatto qui a été incité à partir au jihad en Syrie par un professeur de l’IESH de Chateau-Chinon, si l’on en croit le Centre d’Analyse du Terrorisme.
le souhait de voir l’État fermer les IESH institut de formation frériste tout comme Gilles Platret, maire LR de Chalon-sur-Saône le proposait dans son programme pour les régionales en 2021 pour le département de la Nièvre, tout comme 22 personnalités le demandaient aussi dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur en 2020,