Le sondage qui inquiète l’Élysée : Marine Le Pen deuxième personnalité politique préférée des Français !

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À force de jouer avec le feu, ça finit tôt ou tard par chauffer. La preuve par ce sondage Kantar-Onepoint publié dans Le Figaro Magazine du 30 avril, donnant Marine Le Pen en deuxième position (34 %), juste derrière Édouard Philippe (46 %), au rang de ces personnalités dont les Français souhaiteraient qu’elles « jouent un rôle important au cours des mois et des années à venir ».

Certes, il ne s’agit pas là d’intentions de vote, mais d’une sorte de baromètre de popularité ; autrement, l’indéboulonnable Nicolas Hulot n’y figurerait pas dans le peloton de tête (29 %), lui qui a quasiment abandonné toute velléité d’action politique depuis belle lurette. Il n’empêche que la hausse de 8 points dont bénéficie la présidente du Rassemblement national en une semaine est tout sauf anecdotique. Sans surprise, Le Figaro y voit un « effet Rambouillet », auquel vient s’ajouter, après l'assassinat de cette policière, le verdict très contesté prononcé lors du procès Sarah Halimi. Pas la peine, en effet, d’être politologue averti pour voir la corrélation entre l’incessante montée de la violence dans les rues et celle de Marine Le Pen dans les enquêtes d’opinion.

Mais là où ça devient bigrement plus intéressant, c’est lorsqu’on analyse les catégories de Français dans lesquelles la candidate à la présidentielle progresse.

Ainsi, c’est chez les sympathisants d’extrême gauche qu’elle recueille la plus forte hausse d’adhésion : 25 % (+14). Jean-Luc Mélenchon va être content… Chez les sympathisants de gauche : 19 % d’opinions favorables (+7). À droite, elle enregistre une poussée de 12 points, ce qui l’amène à une cote de popularité de 35 %.

Mais le fait le plus marquant, c’est que, non contente de progresser à gauche autant qu’à droite, Marine Le Pen est maintenant bien vue par 31 % de ces fameux « sans opinion » qui, avec les abstentionnistes, ne sont pas loin de représenter le premier parti de France. Chez ces indécis, sa progression est de 12 points.

Voilà donc qui validerait au passage sa politique du ni droite-ni gauche, même si virant aujourd’hui au « à la fois de droite et de gauche ». Ce qu’elle expliquait, par ailleurs, aux journalistes de L’Incorrect : « Je crois qu’il n’y a plus de droite ni de gauche, mais ce n’est pas parce qu’on passe d’un clivage gauche/droite à un clivage mondialistes/nationaux qu’il ne faut pas savoir s’adresser, sans doute en des termes différents pour exprimer la même chose, aux patriotes qui viennent de l’ancienne droite et aux patriotes qui viennent de l’ancienne gauche. » D’une certaine manière, c’est le « en même temps » de Marine Le Pen…

Au fait, et ce, toujours « en même temps », la cote de confiance d’Emmanuel Macron vient, elle, de tomber à 35 %, soit juste un point de plus que celle de Marine Le Pen. Il n’y a donc peut-être pas encore le feu dans la maison élyséenne. Mais ça chauffe, indubitablement. D’où l’interrogation du Figaro Magazine à propos d’Emmanuel Macron : « Peut-il encore gagner ? » Tout est dans le point d’interrogation.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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