Le RAID chargé d’apprendre aux élus locaux à se défendre 

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Aurait-on imaginé, ne serait-ce qu'il y quelques années, des agents du RAID missionnés pour former des élus à se défendre ? Mardi 1er février, une trentaine d’élus des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse se sont réunis à Marseille pour suivre une formation dispensée par le RAID. Les policiers d’élite ont ainsi transmis leurs techniques pour calmer une situation tendue, en particulier face aux administrés d’un territoire. Les négociateurs leur ont délivré des méthodes comme l’écoute active, les biais cognitifs et les attitudes à adopter en cas de conflit.

Il faut dire que les élus locaux ressentent, ces derniers mois, une résurgence des menaces, voire des violences à leur encontre, et cela, pour tout type de motif : place en crèche, problèmes d’emploi ou de logement. En mai 2021, le RAID organisait déjà ces ateliers. Alexandre Vincendet, maire LR de Rillieux-la-Pape (Rhône), expliquait à CNews l’objectif de ces cours : « C’est avoir quelques clés qui me permettent d’être encore meilleur et parfois anticiper la crise. » Dorénavant, « le simple fait de dire non peut entraîner des réactions très violentes », confie à La Provence (6 février) Lionel Royer-Perreaut, maire des IXe et Xe arrondissements de Marseille.

« Au départ, c'est une initiative de la gendarmerie en direction des élus des zones rurales », signale, aux Échos (26 janvier), Olivier, adjoint de la cellule négociation du RAID basée à Bièvres dans l’Essonne. Il a lui-même préparé, quelques mois auparavant, un module allant d'une demi-journée à une journée entière dispensée gratuitement par les négociateurs dans les villes de plus de 100.000 habitants.

On recense 13.000 élus formés depuis la mise en place de ce dispositif en début d’année 2021. Pour renforcer la protection des élus locaux, le ministère de l’Intérieur a lancé un nouveau dispositif du nom de « Ubiquity ». Il s'agit d'un poste informatique mobile permettant d’enregistrer les plaintes depuis un lieu autre qu’une gendarmerie.

La multiplication de ces dispositifs renvoie à une réalité peu reluisante. En 2019, la presse s’était faite l’écho d’une triste histoire. Jean-Mathieu Michel, qui était le maire de Signes, une petite commune de 2.600 habitants dans le Var, était tué par un camionneur. Intervenu pour empêcher un dépôt illégal de gravats, le conducteur avait enclenché la marche arrière de façon agressive et avait écrasé l’élu. Selon le ministère de l'Intérieur, 1.186 élus ont été pris pour cible, dont 667 victimes d'agressions physiques, en 2021. Ces attaques ont été commises envers 162 parlementaires et 605 maires, soit une hausse de 47 % par rapport à 2020. À cet amas de chiffres s’ajoute la banalisation des menaces de mort ; 300 plaintes ont d'ailleurs été déposées par des élus pour ce motif.

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Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

39 commentaires

  1. C’est sûr qu’apprendre à se défendre évite aux policiers d’être suspendus lorsqu’ils stoppent une chance de la France….

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