Le programme de Mélenchon est-il vraiment crédible selon la Banque de France ?

mélenchon

C'est le dernier argument du « Chávez gaulois », ainsi que l'appelle Bruno Le Maire. Le programme de Jean-Luc Mélenchon, qui, si le temps et les électeurs le lui permettent, devrait coûter la bagatelle de 50 milliards d'euros par an sur cinq ans, soit 250 milliards, c'est-à-dire 10 points de PIB supplémentaires, serait garanti par le modèle économétrique de la Banque de France. La grande finance d'État, souvent fustigée par l'aile gauche de la NUPES, qui fut jadis LFI, volerait donc au secours des prévisions mélenchoniennes par la grâce d'un modèle de calcul macroéconomique. Voyons peut-être cela d'un peu plus près.

Dans une interview accordée à Alternatives Économiques, le candidat officiel au poste de Premier ministre s'explique : « La dépense crée de l'emploi, qui génère à son tour cotisations sociales, taxes, impôts, et tout cela revient dans les caisses publiques. Ce circuit, nous l'avons intégré dans le modèle de la Banque de France : nous avons à l'entrée 250 milliards d'euros de dépenses et vu arriver au retour 267 milliards de recettes. » Pour résumer, quand on dépense, on crée de la richesse, puisque les emplois créés artificiellement font tourner l'économie et les impôts. Le coefficient multiplicateur donné par Jean-Luc Mélenchon est celui adopté par la Banque de France et qu'elle rend public sur son site. Le modèle de calcul complet, en revanche, ne l'est pas. Première approximation.

On appelle ce coefficient un « multiplicateur keynésien », c'est-à-dire que, conformément aux théories de J. M. Keynes, il postule que chaque euro dépensé a mécaniquement une influence sur le PIB. « Un euro de l'État n'est pas dissous dans le sol ou évaporé, il est reparti dans le tuyau et produit un plus gros euro que lui », explique ainsi Jean-Luc Mélenchon, qui emprunte au ton de La Fontaine quand il s'agit de vulgariser. Un euro investi, selon les têtes pensantes de LFI, rapporterait ainsi 1,18... ce qui nous fait, en effet, 267 milliards de recettes pour 250 milliards d'investissements.

Bon. D'abord, le coefficient multiplicateur de la Banque de France n'est pas de 1,18 mais de 0,72, et encore, dans un contexte relativement préservé, avec une hypothèse de croissance optimiste et une inflation modérée. Ce n'est déjà pas tout à fait pareil. Pour les hausses d'impôt, les comptables de LFI estiment que chaque euro des (énormes) hausses d'impôt planifiées fera baisser le PIB de 40 centimes. La Banque de France fait ses calculs avec une chute de 84 centimes ; pas exactement la même chose non plus.

Pour conclure cette débandade économétrique, ajoutons que les chiffres multiplicateurs ont eux-mêmes une valeur fluctuante. En résumé : on peut laisser tout le temps du monde à la gauche pour changer, il y a deux choses qu'elle ne saura jamais faire : compter la tête froide et dire la vérité.

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Sur ces 250 milliards à l’entrée, combien disparaitraient dans des circuits frauduleux alimentés par la corruption, car la France est devenu un pays corrompu, comme le Zimbabwe ou le Mexique. Un peu comme ces milliards d’equipements militaires envoyés par les USA qui disparaissent au fur et à mesure en Ukraine sans jamais atteindre la ligne de front. On sait déja ce que sont devenus bien des plans de relance en France, c’est la solution de facilité, le B A Ba de tout politicien de gauche.

  2. Excellent Tribun, mais piètre Economiste…. Mélenchon fait du racolage à bas prix, mais finalement hors de prix !
    Il ne fait guère mieux que Macron et Le Maire, qui s’engagent, eux aussi, mais sans le dire, dans la même voie…

  3. Depuis que la (les) Gauches sont au Pouvoir en France (au moins 40 ans), depuis Mitterrand, avec une Droite Centre soumise (UMP puis LR), et qu’ils dépassent sans cesse le Budget, font des Dettes jusqu’à 600 milliards pour Macron, comment se fait il que la France ni les français ne sont pas plus riches, que la 1ère préoccupation des citoyens serait « le Pouvoir d’achat », alors que l’on égorge comme jamais auparavant….?
    Imposture suprême de Loge mondialiste qui agit au secret

  4. Que valent les théories de Keynes dans une économie mondialisée ? Dans une France désindustrialisée ? Dans une France dont le PIB est excessivement généré par des « administrations publiques » ? Les dépenses de Méluche c’est encore plus d’assistanat, encore plus de gabegie, encore plus de dettes, encore plus de chômage (déguisé en emplois formations et autres fictions). Et la fuite définitive des capitaux, des sièges sociaux, et des emplois de haut niveau.

  5. Mélenchon devient professeur d’ économie c’est une nouvelle extraordinaire vu le niveau qu’il a .

  6. Encore faut-il aussi que l’argent distribué soit injecté dans l’économie française, et pas destiné à l’importation de produits allemands, américains ou asiatiques…

  7. Raisonnement absurde qui me fait penser à celui d’un Ami un peu * Simplet * qui prétendait que sur son Voilier , grâce à un Convertisseur de Courant de 12 Volts à 220 Volts , il pouvait recharger une Batterie avec une autre et de ce fait conserver son * Autonomie * énergétique sans apport extérieur ! ! Hi Hi Hi Hi !

  8. Ce sombre personnage a fréquenté la bonne école, celle qui apprend à dilapider les deniers publics, sans la moindre vergogne.
    Mélenchon, benêt par excellence, s’inscrit dans un rôle de dangerosité extrême pour la France qui n’a nullement besoin de confier ses manettes à un islamo-gaucho-bobo.

  9. Pourquoi accorder tant d’ importance et d’ articles à ce personnage bien falot même s’ il a de la voix!

  10. Le programme de Mélenchon est parfaitement adapté pour détruire la France et il sera à peu près aussi efficace que celui de Macron pour détruire la Démocratie. Essayons de soutenir dimanche, des gens qui ne haïssent pas la France : Retailleau, Ciotti, Bellamy, Zemmour, Nadine Morano, et peut être Marine Le Pen.

  11. Ce ne sont pas les € donnés aux « chances pour la France » qui vont enrichir notre pays et financer les retraites…

  12. le logiciel inclus t il ceux qui vont travailler juste le temps d’avoir droit au chômage, de s’y mettre et de continuer leur « emploi » au noir?

  13. Les dépenses comme le prévoit Mélanchon ne seront pas plus efficaces sur l’emploi tout comme ne l’ont pas été les 35 heures de Madame Aubry .

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