Le président algérien accuse Gérald Darmanin de « gros mensonge »

Lors d’un entretien accordé à plusieurs médias, ce dimanche 10 octobre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accusé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin d’avoir menti au sujet du nombre d’immigrés clandestins algériens à expulser de France.

« Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge »

Alors que la tension monte entre l’Algérie et la France depuis la décision française du 28 septembre visant à réduire de moitié le nombre de visas algériens et marocains et du tiers les visas tunisiens, le président Abdelmadjid Tebboune a accordé une interview à plusieurs médias algériens, ce dimanche 10 octobre. Dans sa prise de parole, il s’est notamment indigné du « mensonge » de Gérald Darmanin quant au nombre d’Algériens en situation irrégulière devant être expulsés de l’Hexagone.

« Il n’y a jamais eu 7.000 Algériens à expulser. La France a évoqué avec nous plus de 94 Algériens. Jamais il n’y en a eu 7.000 », a-t-il martelé, ajoutant : « La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas, parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés. » « Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge », a-t-il conclu, faisant référence au deuxième prénom du ministre de l’Intérieur, donné en hommage à son grand-père, un tirailleur algérien de la Deuxième Guerre mondiale

 

L’Algérie devrait avoir un traitement à part

Le président Abdelmadjid Tebboune a également évoqué les accords d’Évian, conclus entre l’Algérie et la France en 1962 et 1968, soulignant que l’Algérie ne devait pas être traitée de la même manière que la Tunisie et le Maroc : « La réduction des visas est une question qui relève de la souveraineté de tous les États, y compris pour l’Algérie, à condition qu’elle respecte les accords d’Évian et les accords de 1968 qui dictent certaines mesures. » Parmi ces mesures, le président algérien entend un régime spécial accordé aux Algériens, comme un accès plus rapide pour des titres de séjour valables dix ans ou encore une liberté d’établissement comme commerçant ou indépendant.

Les tensions entre l’Algérie et la France sont bien loin de s’apaiser.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois