Le politique n’a pas à gouverner sous le coup de l’émotion et du stéthoscope

masque

Le président de la République annonce que le port du masque sera obligatoire dans les lieux clos recevant du public à compter du 1er août, le temps de ficeler une loi sans risquer d’être retoqué par le Conseil d’État. Allons-nous vivre longtemps dans la peur ? Le confinement avait été décidé uniquement pour tenter d’enrayer le flux trop important d’hospitalisations par rapport à notre capacité d’accueil. Il sera une catastrophe humaine et économique à moyen terme et fera bien plus de victimes que le virus lui-même.

Les hôpitaux étant déjà surchargés en temps ordinaire, il était prévisible qu’ils le soient d’autant plus en cas d’épidémie. Ils seront, hélas, toujours débordés car, avant de prendre des mesures sanitaires, le gouvernement devrait commencer par arrêter la fermeture des hôpitaux (70.000 lits supprimés en quinze ans). Pire : les agences régionales de santé font obstacle à l’installation de cliniques dans nos campagnes. Curieusement, les autorités ne sont pas aussi vigilantes contre les risques d’importation des maladies en recrudescence à l’heure actuelle (tuberculose, gale…). Nous obliger à porter un masque est une façon de nous accoutumer à l’impéritie des gouvernements pour un risque minime en l’occurrence.

Car sur le fond, le coronavirus, comme tous les virus, a des effets plus ou moins graves en fonction de chaque individu, mais son taux de mortalité demeure extrêmement faible. Les maladies cardio-vasculaires sont, de loin, les premières causes de décès en France. Allons-nous vivre avec un tensiomètre greffé au bras toute notre vie ? Modérer sa consommation d’alcool et de tabac est sans doute plus pertinent. La conduite sanitaire individuelle relève de la responsabilité de chacun. Il en est de même pour le coronavirus. Si les gens ont peur de contaminer ou d’être contaminés, libre à eux de porter un masque, des gants, une visière, un scaphandre, mais l’imposer à 67 millions d’habitants est une infantilisation humiliante.

Plus grave, le port du masque obligatoire est, une fois encore, l’occasion de nous familiariser avec l’autoritarisme. Après l’écologisme punitif, voici l’injonction sanitaire, le tout dans la culpabilisation permanente. De même que l’assignation à résidence, cette obligation encourage une fois de plus les autorités à prendre des mesures liberticides discutables, voire injustifiées. S’il est normal que les médecins mettent en garde contre toutes sortes de risques sanitaires, il n’est en revanche pas acceptable que le politique se décharge de ses responsabilités jusqu’à confier au corps médical la destinée d’un pays.

Le politique n’a pas à gouverner sous le coup de l’émotion et du stéthoscope. Il y a environ 610.000 décès, chaque année, en France, mais fort heureusement, aucun croque-mort ne vient nous les dénombrer tous les soirs… Attestation de sortie, application numérique de flicage, rassemblements interdits, port du masque obligatoire... Les Français sont-ils donc mûrs pour abandonner leur liberté ? Imposer le masque revient à faire perdurer un climat de peur et de défiance qui étouffe le pays. Tout bien pesé, je préfère vivre en risquant de contracter le coronavirus que de subir le port d’un masque qui devient une muselière, prémices de l’autoritarisme sanitaire.

Charles-Henri d'Elloy
Charles-Henri d'Elloy
Écrivain, polémiste

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