Le courroux Royal

Ségolène Royal

Y aurait-il des hérétiques, doutant de l’existence du diable ? Être athée ou agnostique est monnaie courante, mais nier l’existence du démon est impensable. D’ailleurs, Ségolène Royal l’a reconnu, elle sait qu’il est là, comme David Vincent a vu les envahisseurs… Il est protéiforme, selon les époques, et a plusieurs visages. Pour l’ambassadrice des pôles, aujourd’hui, Satan s’appelle Donald Trump et son épigone a pour nom Jair Bolsonaro.

Pensez donc, ce sont des hommes blancs, puissants, de culture chrétienne, ils ont épousé de jeunes et jolies femmes - comble d’un sexisme du plus mauvais goût - et, crime impardonnable, ils sont tous les deux climato-sceptiques ; pire : ils sont nuisibles à la nature. Ils crachent du feu, leurs flammes réchauffent la planète, brûlent la forêt amazonienne et entraînent la fonte des glaces, risquant de réduire à néant le domaine Royal ou sévit Madame l’ambassadeur. Alors, dans une interview publiée la semaine dernière dans Le Parisien, elle a réagi vigoureusement, notamment après les attaques brésiliennes contre Brigitte Macron : « On en a assez de ces pulsions de testostérone et de - excusez l’expression - ces concours infantiles de zizis », mettant, au passage, dans le même sac Bolsonaro et Trump.

Quelle aubaine de pouvoir concentrer le tir sur ces chefs d’État rebelles au dogme écologique et indociles face au jeune coq gaulois. Elle serait presque attendrissante, notre Ségolène nationale, de vouloir s’attaquer aux grands de ce monde, qui représentent à eux deux plus de 500 millions d’habitants. Je la verrais bien pleurnicher en compagnie de Greta Thunberg, sur la banquise, avec un pingouin dans les bras pour nous émouvoir. En bonne vassale, elle défend son suzerain, c’est louable, mais toujours de manière exaspérante en ramenant tout au « sexisme » et à la malheureuse condition féminine. Décidément, elle ne craint pas de nous fatiguer avec son combat éculé de féministe bourgeois. Il est tellement évident que c'est dans les pays occidentaux que les femmes sont les plus mal traitées. Nous voyons bien que Melania Trump et Michelle Bolsonaro souffrent de leur condition d’épouse soumise.

Au risque de déclencher le courroux Royal, c’est notre Président Macron qui m’a fait honte en prenant la posture du sauveur de la planète, alors qu’il n’est pas capable de sauver nos services publics. Sauver la planète ! Pour qui se prend-il ? Entreprendre un combat à la Don Quichotte est une façon habile de détourner l’attention des vrais sujets, mais cette fois, la ficelle est un peu grosse. Quelle adresse et quel courage de se mêler de la politique intérieure du Brésil à distance, en l’absence du principal intéressé !

N’en déplaise à dame Royal, j’apprécie les hommes virils à la testostérone abondante, surtout quand ils ont la responsabilité de mon pays, plutôt que d’affirmer que leur patrie s’est rendue coupable d’un crime contre l’humanité. Donald Trump et Jair Bolsonaro sont fiers de leurs nations respectives et défendent leur peuple. Ils aiment les jeunes femmes et ne s’en cachent pas. Ils sont naturels, cette nature humaine masculine que les féministes écologistes détestent, préférant rééduquer les êtres à coups de législation pénale jusqu’à ce qu’ils correspondent à leur idéal délétère.

Madame Royal, la gestion de la région que vous avez présidée durant dix ans a été calamiteuse. Ayez un peu de modestie. J’ignore en quoi consiste votre rôle d’ambassadrice des pôles, mais sachez qu’il est d’usage, chez les Inuits, de prêter sa femme à un hôte de passage. J’espère que cette charmante coutume ne vous offusquera pas et que vous vous abstiendrez de vous mêler de la vie de ce peuple. Laissez faire la nature !

Donald Trump et Jair Bolsonaro sont en train de relever leur pays. J’aimerais avoir en France des hommes d’État de cette trempe.

Charles-Henri d'Elloy
Charles-Henri d'Elloy
Écrivain, polémiste

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